Corse indécrottable

La Corse indécrottable !

J’ai la chance de passer plusieurs mois par an en Corse. J’y pêche le Rizzaneze, le Taravu et le Liamone de beaux fleuves qui seraient des paradis si……

Quelques jours avant la fermeture, des amis m’ont invité chez eux en aval du pont de Truggia sur le Liamone où je connais de beaux spots. A 84 ans, la rivière se mérite. Pour arriver sur les lieux précis, il faut descendre le maquis, puis marcher quelques centaines de mètres dans les cailloux laissés par la dernière crue. Enfin, vers 17h30, il ne me reste plus qu’à traverser une petite haie qui me cache le fleuve pour rentrer dans l’eau, ce que je fais en imaginant le premier posé de ma grise, corps et cerques de faisan, qui ne m’a jamais fait défaut sur ce parcours . Et, là…

Trois types. L’un est juste devant moi, à 6 mètres, de l’eau jusqu’à la ceinture. Il déploie un filet en travers de la rivière, juste devant le poste où j’ai remis 2 truites à l’eau, il y a un mois. Et, 50m plus bas, un autre mec avec un autre filet et un « pêcheur » au fusil sous-marin.

Je suis là, en waders, avec ma canne. Alors mon vis-à-vis m’interpelle. Il crie : « Tu ne dis rien ! » Puis, « Même à XXX » (Mon hôte). Ils sont vraisemblablement armés. Que répondre ?

J’ai fait demi tour et, je suis remonté, effondré, vraiment. S’il n’y avait mes amis, je serais allé directement à la Gendarmerie. Mais là, impossible.

C’est une chose d’entendre des Corses dire, sans autre précision, qu’ils sont allés à la « pêche » et de supputer quelle était la méthode. Javel ? Filet ?,Gégène ? C’en est une autre de voir ce Liamone, cette eau si pure, ce paysage grandiose et ces gros types pillant tout pour un quelconque restaurant.

Voilà. Jusqu’à la prochaine ouverture, j’aurai ces images obsédantes à l’esprit et je vous les livre avec l’espoir qu’un Corse me lise. J’aime la Corse pour ce qu’elle est . (J’y viens depuis 35 ans, même l’hiver) et j’aime mes amis corses. Mais je proteste. Il y y a des choses qu’on ne fait pas, surtout quand on est dépositaire et gardien de tels trésors.

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Je relis ce que j’ai écrit ce matin sous l’effet d’une colère rentrée depuis des années qui a fini par exploser… Je ne retire rien aux faits ni à la condamnation que j’en fais.
J’aurais cependant dû ajouter que, dans la culture des villages corses, le braconnage est une coutume traditionnelle .Prélever pour manger est considéré comme un droit .« Nos anciens l’ont toujours fait, alors… » . A défaut d’une excuse, c’est une explication qui aurait sans doute due tempérer la brutalité de mon jugement.

Corses que j’aime, éduquez vos enfants!.

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Et s’il n’y avait qu’en Corse…
J’ai vu en Normandie le même type de pratique, mais ils étaient une dizaine de nos « amis » du voyage.
J’ai appelé la gendarmerie mais ils sont arrivés une bonne heure et demie après leur départ.
Sans doute afin d’être certains qu’ils ne seraient plus là!
Et une autre fois, tapis sur la berge, deux autres avec un épervier qui sont partis à ma vue…
Et tant d’autres avec de beaux paniers sur des parcours mouche sans tuer balisés, à la cuiller, au vairon mort, au rappela, au ver!
Alors, oui, la Corse, mais ce n’est pas mieux ailleurs. :sob:

Effectivement indecrottable! j y suis allé plusieurs fois egalement sur le rizzanese ou des locaux se vantaient de faire des fritures de truites! a la javel ou a l electrique!
toi tu paies ton permis pour les regarder
le pire c est que ça se transmet puisque ça dure,honteux

hello Adelas
J e connais bien cet endroit ,le pont de truggia, l’etroitesse du bourg de vico, l’épicerie bar a éviza dont le cuistot est breton etc…je suis parfois a sagone ou j’y ai des amis,bref.
c’est tout le paradoxe corse, des gens sympa ,prêt a tout pour défendre leur ile (c’est peut etre moins vrai actuellemnent) et capable pour certains des pires carnages au niveau braconnage.
j’ai des potes chasseurs las bas ,ils me disent la même chose pour les sangliers.
la corse pourrait etre une destination magique pour la pêche ,comme elle l’est pour de biens autre chose, seulement voila ,elle ne le sera jamais a cause de faits comme ceux auxquelles tu as assisté.
moi ca m’attriste de voir ça,et qui faire.
j’ai été garde bénévole pendant des années sur une riviere a saumon de Bretagne, j’ai démissionné au regard du changement de délinquance, des riverains resevais des menaces de mort etc.
les prérogatives des gardes sont tellement limitées que je n’ai pas voulu insister.
voila.

et pour completer le tableau

Ca fait vraiment gerber😲

Je ne suis allé qu’une fois en Corse et je vois que la situation n’a guère changé depuis.

Le WE de l’ouverture cette année là, le gérant du camping avait ramené 120 truites à sa femme.

Ah la tradition, il n’y a pas à dire, ça a du bon.

Fred

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Un seul voyage en Corse, et donc une vision forcément limitée. J’ai profondément aimé cette ile où nous avons été accueillis (c’était en juin avant le rush) comme des rois.
Niveau pêche, des rivières parmi les plus belles jamais vues, certaines très poissonneuses et avec de beaux voire très beaux spécimens, mais aussi une magnifique rosace de truitelles (au moins 50 truites de moins de 10/12 cm très joliment présentées en rond dans un plat, du grand art…) fièrement exhibés par la patronne d’un camping qui jouxtait un cours d’eau…
un peu désespérant…

Bonsoir,

S’il n’y avait que la Corse où décidément, là aussi, ils ont le dos très large …

Sur le Continent, on est juste « moins nature » et plus discret …

Je note que, quand même, il y a du poisson et que des bracos se font quand même attraper, ce qui est loin d’être le cas partout sur le Continent.

à +

à +

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je suis tout a fait d’accord avec Alx et jc 11, ont ne peut pas juger un peuple sur une seule visite,ou que ce soit sur terre c’est une vision réductrice et peut etre offensante pour la majorité d’honnêtes gens qui le compose.
je connait personnellement tres bien la corse pour m’y rendre souvent et depuis longtemps,les faits qui sont cité sont complètement regrettable,et insupportable, je ne suis pas le dernier a les signaler.
j’ai des amis las bas qui comme la majorité des corses sont des gens charmants et honnètes.
noubliez pas une chose ,les bracos qui se font surprendre prennent des risques énormes pour leur intégrité ,tant que c’est le papy du coin qui tombe dessus ,ça va pour eux.
mais l’ile reste l’ile,un jour ça pourrait mal finir,ne le souhaitons pas!!
et puis la corse reste ancrée dans sa culture, je ne suis pas certains que la dame qui sert la friture de truite ai conscience de ses agissements néfaste,la riviere donne, ont se sert,la réflexion s’arrete la.
il y a bien sur des bracos qui n’ont ni foi ,ni loi, mais et c’est ainsi, nos considérations écologiques de continentaux parfois a la limite de l’élitiste ne les effleure même pas.
alors parlons des bracos , mais évitons une généralisation comportementale en parlant des corses.
cette ile n’est signalée dans la presse que dans la rubrique des faits divers, jamais pour ce qui va bien.
il y a les corses et les barcos,les bretons et bracos, (je sais ,je suis breton) les autres et les bracos.
ces faits me rendent triste autant que vous ,les rivieres y sont parmi les plus belles de france,
les poissons sont comme nos proches, c’est leur absence qui nous fait prendre conscience de l’importance que leur présence avait pour nous.
un jour il n’y aura plus que des souvenirs a braconner.
j’adhère a 100/100 au message de jc11. c’est dit.
a+

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C’est assez intéressant de noter le paradoxe. Des bracos partout avec des glacières et des rivières pleines de truites.

Les accès aux fleuves Corse sont quelquefois très difficiles. Sur le Taravo par exemple il y a des défilés inaccessibles qui servent de réserves naturelles,d’où le maintien d’une population de belles truites.

En fait le paradoxe n’est qu’apparent, c’est le résultat d’effet de compensation densité-dépendant qui sont très bien connu en écologie : plus on exerce un haut niveau de prélèvement sur une population de truite, plus la production de juvénile (et leur taux de survie) augmente. C’est typique des espèce a « stratégie r » : beaucoup de juvénile, peu de soins parentaux. C’est donc aussi parcequ’il y a du braconnage que les rivières contiennent autant de truite (en quantité).

A+
J

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Faut il en déduire que le manque de truites dans beaucoup de rivières est dû au manque de braconnage?
Je pensais plus que les réserves sur de très longues distances étaient plus favorables au milieu piscicole!!!

bonjour,
j’abonde dans le sens de John78.
sur une rivière à truite de saone et loire, les techniciens de la fede ont mesuré, sur plusieurs années, une différence très nette entre un secteur très pêché où le prélèvement est autorisé et un no-kill.
Sur le no-kill ont trouvait de « beaux » poissons en faible quantité.
Sur le secteur où le prélèvement est autorisé, on trouve beaucoup de poissons mais non maillés.

Bon ces observations ponctuelles ne sont peut etre pas une règle générale, mais les mêmes techniciens me disait que c’était souvent ce qu’ils observaient.

Christian

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je ne suis scientifique mais ce que sais parfaitement c’est que ce ne sont pas les réserves naturelles qui manquent, il faut s’imaginer les accès aux rivieres, ils sont parfois impossibles a moins de marche d’approche démentielles et etre muni d’une machette.
sur une riviere ce sont parfois des kilometres de rivieres qui ne sont pas prêtes de voir un pêcheur, maquis ,gorges, canyons,etc
en plus je vous les dangers lié a l’exercice, les feux, les orages générant des vagues meutrieres , les dénivellé etc
la nature a tout prévu,et des truites je vous confirme,il y en a ,et même en plein été ont peut en apercevoir contrairement aux dire de certains
mais pas a coté des ponts,hé,hé.

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Bonjour,

C’est un noKill en ville ou en campagne ?

à +

Bonjour,

Je vois que le sujet que j’ai posté dévie de la question du braconnage vers celle de la fécondité des truites, mais c’est constructif et je reprends le fil.

Le problème particulier corse est que les Corses de la montagne ont, autour d’eux, des centaines de ruisseaux minuscules, peuplés de truites endémiques, distinctes d’un versant à l’autre qui, probablement, deviennent plus prolifiques quand la nécessité s’en fait sentir. Ces truites sont d’ailleurs très petites ( maturité sexuelle à 12-14cms) et la question reste posée par les scientifiques de savoir si c’est du fait d’un nanisme congénital où de conditions environnementales contraignantes.

La sagesse locale de ces terriens leur faisait prélever au même rythme, ce qui maintenait une densité qui satisfaisait tout le monde.

Le problème est que ces truites endémiques ne sont nombreuses que dans ces ruisseaux insignifiants.

Dès la moyenne montagne, dès que les ruisseaux grossissent la densité chute énormément, contrairement à ce qui est la norme ailleurs. Est-ce la conséquence de crues violentes ou du réchauffement des eaux là où elles peuvent s’étaler? C’est une réalité.Les pêches pratiquées par la Fédé le démontrent.

Une réalité qui semble ne pas éveiller la curiosité des scientifiques, obnubilés qu’ils sont par l’étude des souches endémiques là où elles prolifèrent.

Pour le pêcheur qui cherche des sujets de plus de 20 cms, et le pêcheur à la mouche qui délaisse les ruisseaux au profit des cours moyens pour pouvoir dérouler sa soie, la différence est considérable et, si dans ces zones idéales pour eux, les mêmes prélèvements corses sont pratiqués par des citadins équipés de 4x4 qui pratiquent une pêche alimentaire, il ne leur reste plus rien .

La question se complique encore et enfin, par le fait de l’existence de truites hybrides, issues des farios atlantiques introduites à tort il y a longtemps, métissées avec les locales, qui font le bonheur du pêcheur (et encore plus celui des braconniers) parce que ce sont de beaux sujets de 30 à 45cms, aujourd’hui bien adaptés à ces cours moyens, et pourtant honnis par la Fédération l’Onema, les chercheurs.

Ces chercheurs qui ne cherchent souvent que ce qui leur est plaisant ont bien tort. Ils devraient s’intéresser à leur sort, et la Fédération aussi .

Ces belles truites hybrides du Taravu, du Rizzanese ne montent pas et ne polluent pas les pozzines et ces ruisseaux à petites truites de montagne .Elles réjouissent pourtant le pêcheur quand le braconnage les laisse en vie. Elles mériteraient de vraies études scientifiques en tant que réalité piscicole.

Le braconnage, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui en Corse avec des moyens modernes conduit vider les beaux fleuves corses et tout le monde s’en fout. La Corse tue rapidement sa poule aux œufs d’or. Amen !

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Je dirais plutôt que le braconnage traditionnel est sûrement pas responsable d’une éventuelle baisse des populations de truites, ni en Corse, ni ailleurs. Ce qui ne veut pas dire que se soit une pratique légitime pour autant…

A+
J