La danse des Dames du lac

Superbe , merci pour ces clichés .
comme Alain j’irais bien faire un tour histoire de remplir une carte . :slightly_smiling_face:

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C’est une chance extraordinaire de pouvoir assister à ce spectacle à côté de chez soi.

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Pffff, la première :heart_eyes::heart_eyes::heart_eyes::heart_eyes::heart_eyes:

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Salut,
il est certain que le spectacle est au rdv, mais idéalement c’est mieux qu’elles n’aient pas d’obstacles trop durs à franchir…

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Merci tout le monde. Oui je mesure ma chance de pouvoir assister à ces remontées extraordinaires de truites lacustres dans une rivière qui s’écoule à quelques minutes de chez moi. Les voir revenir année après année finit par représenter un rituel émouvant.
Cependant, comme le dit @le_ptio, l’idéal serait que ce type de seuils ne se démultiplie pas, et il serait d’ailleurs grand temps d’araser celui-ci pour faciliter la migration (et tant pis pour le « spectacle »). Sur ce linéaire qui se trouve à proximité de l’embouchure, les truites doivent passer coup sur coup 3-4 seuils de ce type. Il y a bien des échelles à poissons sur le côté mais leur débit ne semble pas être suffisant pour attirer directement les truites qui se fatiguent souvent longuement à tenter de sauter, avant de trouver le bon chemin. La chute fait 1m30 environ par débit normal. Il est rare qu’une truite arrive à la passer, performance extraordinaire quand ça arrive. Mais cela leur demande de dépenser d’importantes énergies, précieuses pour la qualité du frai et le taux de survie des géniteurs. Sur un autre bras de cette rivière qui permet de court-circuiter ce secteur (le ruisseau où j’avais pris les photos l’année dernière), deux seuils viennent d’être arasés et les poissons arrivent maintenant beaucoup plus facilement sur les frayères situées quelques kilomètres en amont dans un secteur récemment renaturé. Un bon début. La truite de lac est classée espèce en danger d’extinction en Suisse. Il semblerait que grâce à la gestion patrimoniale et à différents travaux de renaturation et de suppression d’obstacles à la migration, on ait enregistré un renforcement « visible » des effectifs ces 10 dernières années. Mais on est loin d’être tiré d’affaire, tant les équilibres sont précaires.
Sur cette rivière, ce sont environ 500 truites qui remontent chaque année.

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Pour le spectacle, je parlais des premières photos du fraie, le temps que je poste mon message, les dernières n’étaient toujours pas chargées !:grinning:

Satanés fichiers ! J’aimerais bien les redimensionner pour accélérer le chargement (qui prend en effet des plombes), mais je ne peux plus modifier ce premier message car il est trop vieux. J’espère qu’entre-temps tu as pu voir les suivantes :laughing:.

haha oui, ça y’est :laughing: Bravo néanmoins pour avoir su prendre les clichés au bon moment !

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Je suppose que toute ces photos sont cropées ? en tout cas même sur la première fortement cropée, la qualité est exceptionnelle bravo pour ces clichés ! ça donne vraiment envie de faire le déplacement pour assister a ce super spectacle et pourquoi pas y faire quelque clic…

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Merci @alaingaudiau ! Oui, elles ont été recadrées et, pour certaines, assez fortement rognées. Les photos ont été prises sur trépied avec un appareil plein format et, au préalable, une mise au point manuelle sans auto-focus. On a dû mitrailler pour obtenir quelques images potables, le saut de ces truites est si rapide et furtif qu’on dirait des apparitions : on les voit, elles ont déjà disparu. Et bien sûr on ne sait jamais quand elles vont sauter ! Il se passe parfois deux heures sans rien, et puis il y en a soudain trois qui sautent à la suite. C’est un peu comme la pêche à la mouche. Ou la roulette russe.
Tu devrais venir. Sûr que tu nous en mettrais plein la vue.

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Incroyables, ces photos, bravo :raised_hands:. C’est dans quelle région ?

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En Suisse romande, il s’agit d’un tributaire du lac de Neuchâtel :wink:. Le moment venu, on peut voir ces truites remonter dans différentes rivières qui se jettent dans ce grand lac : l’Areuse, l’Orbe, l’Arnon, la Menthue, et aussi quelques tout petits ruisseaux…

Magnifique photos, ces poissons sont menacés d extinction mais rien n est fais alors du côté de la pêche. A ma connaissance il n y a pas de limite de capture. Un jour en pêchant l Orbe j ai croisé un type en boguet qui traquait la blanche. Il en avait fait, à ses dire 6 déjà. Je lui ai répliqué que si il voulait continuer à en faire il devais peut-être revoir son propre quota.
Enfin c est sûrement la nature humaine de puiser jusque a ce qui n y a plus…

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Oui, il y a des incohérences, parfois graves, aussi bien chez nos autorités que chez les pêcheurs.
La truite de lac ne bénéficie pas d’un statut particulier en rivière : du moment qu’elle se trouve encore dans la rivière en période de pêche (mars-septembre ; elle est bien sûr protégée durant l’hiver et le frai), la taille minimale de capture - qui est de 45 cm en lac - descend à 26 cm, comme la truite de rivière. On peut trouver ça absurde, mais en même temps une truite qui n’a pas dévalé après le frai hivernal est-elle encore à proprement parler une truite de lac ? D’ailleurs, comment faire la différence au niveau légal, s’agissant de la même espèce que la truite de rivière, mais simplement d’un écomorphe différent, dont on sait, en plus, que certains individus peuvent occasionnellement changer de résidence au cours de leur vie ? Je pense qu’il est impossible de statuer légalement là-dessus, et que c’est pour cette raison que cette « décision » a été prise.
Après, le pêcheur qui en ramasse 6 en un jour… que dire ?
Ce que je trouve plus scandaleux, c’est la très faible protection dont bénéficient ces poissons en lac : les pêcheurs y ont droit à 5 truites par jour. Et pendant ce temps on lit, en effet, que ce poisson est classé, comme déjà dit, sur la liste rouge de la Confédération comme poisson en danger d’extinction. Cherchez l’erreur.

Quant aux pêcheurs, il y a malheureusement dans notre pays une grande « tradition » de la traque des « blanches » en rivière - considérées comme le graal ultime à l’ouverture -, et quand on voit le nombre de pêcheurs qui, avant l’ouverture, sillonnent les berges pour localiser les truites lacustres n’ayant pas encore dévalé, dans le but d’être les premiers, à 7h du matin le 1er mars, à balancer un vers ou un vairon dans le trou où elles sont restées coincées, c’est clair qu’on se dit qu’on n’est pas sorti de l’auberge.

Au phénotype j’aurais dit que certains poissons étaient issu du rameau méditerranéen (le mâle de la 1er photo par ex.). Comme quoi ca veut rien dire, une fois de plus. Elles sont natives ces truites du lac de Neuchatel (BV Rhin) ?

A+
J

Oui, ces truites sont natives du lac de Neuchâtel et du BV du Rhin, mais il semblerait qu’après la dernière glaciation il y ait eu quelques mélanges entre bassins rhénan et rhodanien sur la partie ouest du lac de Neuchâtel. On a également assisté dans les années 80 à quelques tentatives de repeuplement du lac de Neuchâtel avec des truitelles du BV rhodanien, qui semblent cependant avoir fait long feu et ne pas avoir eu de répercussions durables. C’est donc un peu compliqué. Mais le BV rhénan reste clairement prépondérant.

Eh oui. Concernant le polymorphisme de ces truites, un début de réponse dans la très intéressante thèse de doctorat de Bouille, R., La truite commune (Salmo trutta L.) dans la région du lac de Neuchâtel; biologie et perspectives de gestion. Thèse Univ. Lausanne, 2003 :
https://www.dora.lib4ri.ch/eawag/islandora/object/eawag%3A13487/datastream/PDF/view

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Je me permets de remettre ici quelques images que j’avais publiées plus haut voici deux ans, et qui ne s’affichent plus correctement.
Elles avaient donné leur nom au titre de ce sujet : la danse des Dames du lac.

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Et voici quelques images du jour.

Au bout de la danse, c’est le retour aux eaux profondes du lac pour certaines - et l’agonie, puis la mort, pour d’autres. Le spectacle peut sembler désolant, mais il est dans l’ordre des choses.

Honneur à ces poissons qui ont tout donné pour assurer un avenir à leur espèce.

Le ruisseau renaturé :

L’embouchure :

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Celle d’il y a deux ans sont plus sexy :sleepy:

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On est d’accord ! Je tenais néanmoins à documenter aussi le « revers » de la médaille - il s’agit ici d’une mort naturelle qui n’affecte pas l’ensemble des poissons remontés -, bouclant ainsi le cycle de ces images qui nous racontent l’épopée de la reproduction de ces truites extraordinaires, dont la survie ne tient plus aujourd’hui - comme celle de bien d’autres migrateurs - qu’à un fil :

93% des poissons migrateurs disparus ces 50 dernières années en Europe…

Une bonne nouvelle cependant : en Suisse, le projet est de rétablir la continuité écologique des cours d’eau d’ici 2030 sur l’ensemble du territoire (une gageure…) :

https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/biodiversite/dossiers/poissons-migrateurs-course-obstacles.html

Actuellement, la Suisse compte plus de 100’000 obstacles artificiels qui entravent la migration des poissons.

A ce sujet, on trouve une cartographie de tous les seuils, barrages, et autres obstacles présents sur les cours d’eau européens ici. C’est à la fois instructif, et ahurissant :

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