Légende halieutique et piscicole & co

oui on est toujours le nuisible de quelqu’un ou quelque chose. Pour le brochet là où il est présent en 1ère catégorie c’est souvent là où sont les plus belles truites, question de sélection ou de poste?

C’est là où il n’y a pas de nuisibles bipède :face_with_hand_over_mouth:

lorsque l’on parle « il a sa place » je pense à des zone propices, dans les rivières du grand est , les rivières de 1er ne sont pas et n’ont jamais été des rivières uniformes, typées que pour salmonidé. Il y a forcement des endroits ou l’homme a favorisé la présence du brochet de part ses aménagements (barrage, seuil,…). De plus, tout au long du cours d’eau, il y a naturellement des endroits avec des méandres, bras morts, des zones plus profondes, plus lentes, avec des arbres morts,… Tous ces endroits sont naturels et abritent naturellement des populations de brochet ou perche (mais là tout le monde s’en fou car incapable de manger une truite de 30cm, principal objet de convoitise du pêcheur à panier).

Pour moi, le brochet est naturellement présent en 1er caté, ne mange pas que des truites mais peut-être des hotus, barbeau, ablette, chevesne,… La légende du brochet qui bouffe toutes les truites du ruisseau et en laisse moins au pêcheur ou déséquilibre la population fait partie des choses qui circulent encore chez les pêcheurs de base, qui ne voit que la quantité de truite qu’il peut conserver. Si le brochet croque une truite ou un ombre de temps en temps cela ne me dérange absolument pas, c’est la nature.
L’on voit encore trop de brocheton laissé sur le bord de rivière ou harponné au mois de mars.

Cela me parait être le même raisonnement que pour la chasse et les divers nuisibles qui empêchent le bon chasseur d’avoir une bonne de population de son espèce favorite.

@+

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Non le brochet n’est pas électif sous nos latitudes des cortèges piscicoles a salmonidé dominant, c’est une espèce élective de la zone a barbeau et a brème. On trouvera des exceptions ici et là bien sur. Quand aux classements en 1er et 2nd catégorie ils sont complètement obsolètes d’où la discution et les bricolages réglementaire sur le statut du brochet en 1er !

A+
J

C’est peut être justement la 1ère catégorie qui est une légende dans pas mal de cas.
Pour laisser le brochet tranquille un instant, vous en avez combien de chevesne en 1ère catégorie ?
Je pense en avoir pris plus que les truites, c’est toujours du sport et comme je remets tout à l’eau, dans le fond ça ne devrait pas me gêner: ça gobe, ça prend des nymphes c’est anti bredouille mais c’est un peu décevant.

Bonsoir,

Je remets cette légende en avant car je l’entend encore régulièrement, surtout en été lorsque les truites et ombres se cachent et que les hotus sont bien visible en quantité et en banc.

La vidéo cadre bien les choses et démontre bien l’absurdité de cette mauvaise réputation qui doit dater d’une époque où il était classé nuisible (c’est toujours ce que j’ai entendu mais je ne l’ai jamais connu).

@+

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Pas mal celle-là !
Je la connaissais pas.
Certes,
Il est bien probable que des poissons mangent des œufs d’autres poissons mais de là à faire de ce pauvre hotu un criminel…

De ce que j’ai pu voir dans des milieux très préservés, voire sauvage -en montagne en Norvège notamment- les espèces cohabitent assez bien. Sur le même poste il y a des ombres, des truites, des coregones, des brochets…

Bonsoir,

Cela faisait quelques temps que je n’avais pas posté :sweat_smile:

lâcher des truitelles ne sert pas à grand chose à moins de situations bien particulières. Je penses même qu’un alevinage de truitelle issu du même ruisseau mais passé par la pisciculture serait inefficace. Je me trompe ?

@+

J’avais posté ça ici dans un autre sujet :

… quand on voit la fin que font la quasi totalité des poissons alevinés artificiellement, même avec des souches autochtones (on commence tout juste - enfin ! - à s’en rendre compte) : ce n’est, dans la très grande majorité, pas eux qui deviennent de vieux spécimens, ni qui se reproduisent le mieux. Les poissons sauvages issus de la reproduction naturelle ont une résilience, une robustesse et une longévité souvent nettement supérieure, car leur ADN est profondément adapté à leur rivière. Par exemple, une étude effectuée en 2019 sur la Glâne en Suisse (https://www.fr.ch/sites/default/files/2019-07/Projet_Glâne_2019.pdf ) démontre que si « les poissons issus du repeuplement représentent une part non négligeable (moyenne de 40 %) dans la population des 1+ observés dans les différents secteurs […], ces poissons disparaissent pratiquement des captures l’année suivante, lorsqu’ils sont d’âge +2 (moyenne de 2%). Les poissons issus de pisciculture semblent donc disparaître du milieu naturel entre la première (+1) et la deuxième (+2) année suivant leur mise à l’eau. »

Dans cette étude, « 3910 individus marqués par PIT Tag ont été remis à l’eau dans les neuf secteurs d’étude. Les taux de recapture des poissons marqués après une année sont de 1.2 % (compris entre 0 et 5.5 % en fonction des stations) pour le lot de 2015 et de 0.7 % (compris entre 0 et 4.5 % en fonction des stations) pour le lot de 2016. Au total, 36 truites ont été recapturées après une année (23 pour le lot de 2015 et 13 pour le lot de 2016) sur un total de 3910 individus, soit un taux de recapture de 0.92 % (23/3910). Ainsi, pour obtenir une truite qui survit dans la rivière une année après sa mise à l’eau, il faudrait immerger 109 individus (1/0.0092). A ce stade, les poissons seraient des individus 1+ qui ne seront capturables qu’une année plus tard. Or, la survie à 2+ est encore beaucoup plus faible. Un seul individu marqué par PIT Tag a été retrouvé deux ans après sa mise à l’eau sur les 2933 mis à l’eau […]. Ceci représente donc un taux de recapture de 0.03 % (1/2933). D’après ces statistiques, il serait nécessaire d’immerger 3333 truitelles (1/0.0003) pour en recapturer une deux ans après. »

A titre de comparaison, Gmünder (2002) montre dans son rapport basé sur 13 études menées en Suisse sur les truites que les taux de survie des individus alevinés varient entre
2 et 67 % après une année. Büttiker et Labous (2002) observent des taux de recapture des truites marquées de 4.7 % et 1.5 % après une année. Richard et ses collègues (2013) obtiennent des taux de l’ordre de 5 %. Après deux ans, la plupart des études s’accordent pour démontrer une disparition souvent massive des individus alevinés.

On croit pouvoir refaire du « naturel » à la place de la nature, mais dans la nature, la reproduction ce n’est pas uniquement le mélange de n’importe quelle semence - fût-elle celle d’un « beau » mâle (à nos yeux) - avec n’importe quel ovocyte. Le choix du partenaire obéit à des logiques qui ne sont pas les nôtres, et qui sont pourtant parfaites, car le fruit d’une évolution sans âge. On commence tout juste à comprendre que toutes les qualités de résilience de la future lignée dépendent de ce choix.

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Tes chiffres seraient intéressants à comparer avec ceux des taux de survie naturelle qui eux aussi sont de l’ordre de 1 ou 2 %.
Pour l’intérêt scientifique, pas pour essayer de défendre l’alevinage hein !

Oui, en effet, mais là aussi on risque d’avoir un biais.
Même si on obtient 1-2% des deux côtés, ça ne signifie pas que les individus survivants soient de même qualité, ni qu’ils survivent de la même manière au-delà des premières années - ou qu’ils se reproduisent aussi bien, et en transmettant un génome adapté, permettant la survie de l’espèce sur le long terme. Pour avoir des données fiables et réellement représentatives, il faudrait pouvoir obtenir un monitoring au (très) long cours, jusqu’à mesurer la qualité de la reproduction de ces mêmes individus tout au long de leur vie, et surtout : la qualité de leur descendance et des lignées qui en découlent.
Tout le problème vient de là : nous aimons trop les perspectives à court terme, et les chiffres - à ce titre - sont nos pires ennemis. Combien de fois nous ont-ils rassurés trop vite sur l’efficacité de nos méthodes, nous empêchant d’étudier et de regarder plus loin ?

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Oui tout à fait… en fait c’est que je voulais t’entendre dire :slight_smile:

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j’avais oublié pour le hotu, les belges fond de l’élevage pour réintroduction, car apparemment il y a un manque, cette espèce est nécessaire :

@+

Bonjour,

Très intéressant ce sujet sur la pertinence, ou pas, d’alevinages après des évènements aussi dévastateurs que ceux de 2013… et qui pourraient, hélas, se produire à plus haute fréquence à l’avenir.

J’en profite pour rebondir sur la revue « Truites & Cie » :

Il y a eu un excellent article « Maïs, eau et biodiversité (part 1) : un peu d’histoire », écrit par Mr Jean Charles Raust (18/11/2019)… est-ce que quelqu’un sur le forum sait si la suite a été publiée quelque part, ou si son excellent auteur prévoit de la publier bientôt ?

J’ai conscience que ma question est un peu hors sujet, mais je ne sais pas trop où la poser :slightly_smiling_face:

Est-ce qu’il y avait une pression de pêche sur le cours d’eau?

Salut,
Oui, la pêche était permise dans la Glâne durant les 3 années d’étude. Il faudrait par contre que je vérifie pour les rivières analysées par les études de 2002-2013. Si c’est le cas, il faudrait en effet étudier ces données en corrélation avec l’intensité de la pression de pêche sur ces différents cours d’eau, puis les comparer, dans l’idéal, avec des alevinages effectués dans des milieux en réserve.

L’étude ci-dessus est intéressante dans la mesure où elle a porté sur différents secteurs présentant des caractéristiques écomorphologiques et un état phytosanitaire très différents.

Oui parce que si les sujet ont été prélevés par les pêcheurs entre 1+ et 2+ c’était bien le but initial, non?

Non, le but initial n’était pas de fournir du poisson aux pêcheurs, mais de soutenir la reproduction naturelle. Or les conclusions de cette recherche montrent que le repeuplement piscicole ne contribue que pour une part dérisoire au cheptel de reproducteurs, voire que son efficacité est quasi nulle, sinon carrément contre-productive (cf. fin de ce post).

Pour une même classe d’âge (+1, +2) de poissons alevinés vs. poissons natifs, on a enregistré au fil du temps une diminution drastique des populations alevinées par rapport aux populations natives du même âge (2% seulement de la cohorte à +2, quand les individus alevinés représentaient encore 40% à +1 : c’est une chute vertigineuse en l’espace d’un an). C’est quand même très frappant. Cf. p. 71 du document :

"Ainsi donc, les poissons issus du repeuplement représentent une part non négligeable (moyenne de 40%) dans la population des +1 observés dans les différents secteurs […]. Par contre, ces individus disparaissent pratiquement des captures l’année suivante, lorsqu’ils sont d’âge +2 (moyenne de 2%).

Les poissons issus de pisciculture semblent donc disparaître du milieu naturel entre la première (+1) et la deuxième (+2) année suivant leur mise à l’eau."

Il est très peu probable que cette chute massive des effectifs soit imputable à la pêche, d’autant que ces poissons sont marqués et doivent être signalés par les pêcheurs à l’office de la pêche.
Selon l’étude, les poissons alevinés « ne rentrent que très peu en compte dans les poissons pouvant être capturés lors de la pêche de loisirs. […] ces individus ne représentent qu’un apport très faible dans les captures effectuées par les pêcheurs. » (p. 84)

Le problème est donc ailleurs.

Et il y a peut-être plus grave : les chercheurs ont remarqué une plus forte croissance des individus alevinés (+ 5 cm pour les poissons d’âge +1) qui leur donne ainsi un fort avantage dans la concurrence des postes vis-à-vis des natifs d’âge égal : les poissons issus du repeuplement ont ainsi tendance, durant l’année +1, a prendre la place des poissons sauvages du même âge dans la rivière :
« Si ces grands poissons issus de pisciculture n’avaient pas été remis à l’eau, il est très probable que certains individus natifs plus petits aient conservé leur place dans la rivière. Dès lors, lorsque ces poissons issus de pisciculture disparaissent à deux ans, ils laissent un vide qui ne peut donc plus être comblé par les individus issus de frai naturel qui se sont fait chasser l’année précédente. Il en résulte au final une population de truites adultes plus faible que si on n’avait pas effectué de repeuplement. »

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Oui c’est très bizarre, pourquoi ils résistent la première année et pas la deuxième, est-ce qu’ils ne migrent pas vers l’aval quand ils n’ont plus assez de nourriture sur place?