Que sont devenus nos vieux compagnons ?

Qu’on le veuille ou pas. Parfois c’est vrai. Difficile à admettre ou à comprendre quand on n’a pas connu. Mais impossible de mentir, pour paraitre à la mode.

En même temps, à ce sujet, difficile de dire autre chose…
Photo prise le 19 octobre l’année dernière pour illustrer mon propos plus haut. De mémoire d’homme (même très âgé, j’ai demandé), jamais vu ça.
Quand la rivière souffre à ce point et que l’étiage dure si longtemps, les micropolluants ont le temps de se concentrer comme les sucs dans une sauce qu’on laisse réduire, et là, ça fait très mal, d’autant plus sur un lit déjà colmaté, aplani et entièrement uniformisé par la rectification des berges. Cocktail explosif assuré.

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Finalement, voici un exemple typique. Etait ce mieux avant ? Ou moins bien ?
Le monde n’est pas simple.

Cas très classique d’amnésie environnementale.

Le disque dur de la mémoire des hommes fait un reset tous les 10 ans. Du coup c’était mieux avant.

Fred

D’accord pour “l’amnésie”, mais : il fut un temps où ce genre de problème (sécheresse prolongée dont je suis bien conscient que le monde en a vu d’autres) n’était pas surdéterminé par la présence insidieuse des différents cocktails de polluants qu’on retrouve aujourd’hui dans nos rivières et qui se concentrent dangereusement en période d’étiage. De plus, sur un secteur comme celui-là (c’est pour moi l’un des problèmes majeurs), la rectification du lit de la rivière (canalisation), en uniformisant et en aplanissant les fonds, a réduit comme peau de chagrin la présence de caches naturelles et de courants oxygénés qui jouaient un rôle vital dans la capacité de résilience de la faune piscicole en situations extrêmes. Tout ça mis ensemble fait que ce n’était peut-être pas toujours mieux avant (il y avait d’autres problèmes, certes), mais que c’est décidément assez mal barré maintenant.
Non ?

Non tu as raison, il y a un effet cumulatif des altérations passées avec les problèmes climatiques actuel dont on commence seulement a voir les effets. Ce dont on a perdu la mémoire c’est surtout de l’abondance passée, on se satisfait de très peu… On finit par trouver réjouissant d’avoir quelques centaines de saumon sur des rivières comme la Dordogne ou l’Allier. Oui, c’est juste 100X moins qu’il y a peine 1 siècle…

A+
J

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J’ai la même réaction que toi : Il me fout le blues aussi. Je repense aux parties de pêche de mon enfance au début des 60’s ; toute la famille entassée dans la 404, les gaules en bambou, la panière de pêche en osier du grand père, et surtout un gros pique nique dans le coffre. Pas de no-kill à l’époque, le plaisir simple de la friture familiale de goujons, vairons et autres du soir, au retour.
Le grand père avait passé une partie de la journée, la veille, à monter des lignes neuves pour tout le monde, assis à l’ombre sous les tilleuls du jardin. Et le dimanche il nous emmenait sur le Luy de France, au nord de Pau. Nous les gosses en pêchait la friture avec les femmes, et lui il partait plus loin, et revenait toujours avec quelques truites. Je n’ose même pas imaginer l’état dans lequel doit se trouver cette jolie petite rivière aujourd’hui… Sûrement canalisée pour permettre l’irrigation des innombrables champs de maïs environnants.

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Malheureusement pas besoin d’être né avant guerre pour pleurer l’état de pas mal de rivières. J’ai la quarantaine, je ne compte plus le nombre de ruisseaux que j’ai connu en bon état et qui ne sont aujourd’hui plus que l’ombre d’eux même. Et je vois l’ensemble de mes rivières s’appauvrir davantage chaque année…

3 « J'aime »

Non, pas encore tout à fait (et pas encore réalimenté, mais c’est dans les tuyaux) et il reste des truites en amont de Barinque (grosso modo) contrairement aux autres cours d’eau du secteur.

Si ma mémoire est encore bonne, nous allions du côté de Thèze ou d’Auga. Je me souviens d’un nom de lieu-dit : Geus. Mais je ne sais pas le retrouver sur Mapp. C’était il y a plus de 50 ans. Le temps passe mais les bons souvenirs perdurent et perdureront toujours, tant que la conscience sera là. Merci pour l’indication concernant Barinque. Lorsque je repasserai dans le coin je n’oublierai pas de prendre une petite 7 pieds et quelques mouches en 18 ou 20, histoire de revivre un peu mon enfance.

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Le Luy de France, le Luy de Béarn et le Gabas ne sont pas canalisés, mais effectivement, ce sont des petites rivières à chevesnes, carpes, et perches. Sur le Gabas, en amont de Gabaston, il y a un secteur No-kill assez long (4km il me semble) ou l’on peu y prendre quelques AEC en sèche.
Pour le lieu dit GEUS, c’est peut être Geüs d’Arzacq, où coule le Luy de Béarn.

Ca doit être ça car on allait aussi sur le Luy de Béarn. Il faudra que j’aille voir ce secteur sur le Gabas.

Nos insectes et nos poissons sont loin d’être tirés d’affaire.

Franceinfo: Des cours d’eau rayés des cartes qui visent à les protéger des pesticides.

franceinfo: Augmentation des ventes de pesticides en 2018 : « Un échec patent » et "une preuve que les pratiques ne chang…

Fred

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L’augmentation des ventes en 2018 est liée a une forte augmentation de ceux ci prévu en 2019 et les agriculteurs on fait des stocks, les ventes devraient avoir baissé en 2019…mais pas leur utilisation.

C’est évoqué dans un article. Ils signalent que les agriculteurs disent ne pas avoir de trésorie et vu le prix de l’achat plus du stockage, ce phénomène doit être limité.

Fred

+20% le cuivre et le souffre, du coté des bio ça arrose sévère aussi !

A+
J

C’est plus ou moins l’augmentation du nombre d’exploitations bios en 2018. Donc rien de bien surprenant.

Ça augmente d’autant plus l’utilisation des pesticides par les conventionnels dont le nombre d’exploitations baisse mathématiquement.

Fred