Ruisseau de tourbière

À 1000 mètres d’altitude, un étroit ruisseau serpente au milieu des tourbières. Le paysage est idyllique, la végétation rivulaire luxuriante, avec ce je ne sais quoi de légèrement écossais. L’eau, d’une teinte rouge-brunâtre typique, coule silencieusement en de délicieux méandres parfois encombrés d’arbustes trapus. Elle accélère, freine longuement par endroits, en de beaux lisses pas plus larges que deux ou trois mètres. Parfois, le ruisseau ne dépasse pas une enjambée de largeur, ailleurs il s’ouvre plus vaste à la confluence d’un autre bras qui vient l’enlacer. Les caches sont nombreuses et l’imagination, déjà, vagabonde.

Voilà, ce lieu se situe à une quinzaine de minutes de chez moi, et je n’y ai jamais pêché. Trop occupé par les plus grandes rivières à truites qui, tout autour, jalonnent le paysage et aimantent les désirs. Je l’ai découvert cet hiver et m’étais promis de tenter, le moment venu, d’y déposer quelques mouches.

Le moment n’est plus très loin et j’aimerais savoir si certains d’entre vous ont déjà pêché ces eaux plutôt atypiques, sachant que les ruisseaux de tourbière constituent des biotopes de plus en plus rares dans nos contrées (à moins que l’on n’habite l’Europe du Nord).

On sait que ces cours d’eau acides sont plutôt pauvres en victuailles. On y trouve a priori peu d’éphémères, peut-être quelques espèces de Baetis. Des larves de libellules, bien sûr, et les Sialidae si j’en crois mes bouquins. Mais je me dis également que les hautes herbes de la rive doivent bien laisser tomber, de temps à autre, la manne irrésistible de quelques terrestres vite gobés.

J’imagine bien qu’un tel ruisseau devrait plutôt être pêché en nymphe, mais j’aimerais également (c’est l’image rêveuse que j’entrevois lorsque je m’imagine là-haut) y lancer quelques sèches soigneusement choisies.

L’un ou l’autre d’entre vous a-t-il une expérience qu’il souhaiterait partager ? Sachant, bien entendu, que rien ne remplacera l’exploration in situ, de ce qui y vit, et de ce qui s’y mange. A ce sujet, je partagerai ici mes observations, lorsque j’aurai enfin eu le temps d’aller voir tout cela d’un peu plus près.

D’avance, merci de vos partages !

Au plaisir de vous lire,

L’Orpailleur

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Pour avoir eu la chance d’avoir déjà pratiqué de tel parcours, je peu te certifier que n’importe quelle imitation même grossière fera le bonheur des habitantes de ce paradis pauvre en nourriture.

Je suis déjà curieux de savoir si tu avais trouvé du poisson… Souvent l’acidité des tourbières rend les eaux inaptes à des poissons sensibles comme les salmonidés… Sans nappe phréatique ou affluent pour diluer l’acidité, il est parfois difficile truites de survivre dans des eaux pareilles…

Alors, avre de paie pour dames truite ou pénurie piscicole ?

Voilà une nouvelle réjouissante, que j’espère transposable au ruisseau en question, merci :slight_smile:

Je sais de source sûre que dame fario habite le coin :wink:
D’après ce que j’ai pu voir, il y a pas mal de résurgences qui alimentent le cours du ruisseau, ceci explique peut-être cela ?

oui ce type de gros ruisseaux est peuplé de magnifique truites la plus part du temps de souche ,il est peuplé de petites truites très nerveuses avec une défense insoupçonnable au vu des tailles de ces truites modestes ,n’oublions pas que ce sont avant tout des ruisseaux pépinières réservés bien souvent à la repro ,ce qui n’exclut pas de belle rencontre .
effectivement la nourriture produite par ce type de cour d’eau et pauvre ,quoi que celui ci est sur une zone de pâturage , qui amène pas mal de terrestres aux beaux jours ,ce qui rend ces truites très opportunistes et peu regardante sur le plat du jours .
voila ma petite expérience de ce type de cours d’eau pour ma part de haute Corrèze .

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Pfffff c est quand même une belle chaîne de montagne ce Jura!!! Hâte de lire tes prochaines aventures

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Ça me rappelle beaucoup les ruisseaux du plateau ardéchois ou de la Haute Auvergne. Eaux sombres et mystérieuses qui m’ont envoûté depuis ma plus tendre enfance. La pêche en sèche à la belle saison avec les imitations de terrestres est un régal (imitation de sauterelle, de guêpe…). Un joli sedge en coq est rarement refusé).

Quand à la taille des habitantes cela peut parfois réserver des surprises…

Bien sûr approche plus que discrète indispensable !

ça me rappelle un " histoires naturelles " où le gars pêche à la mouche noire à la canne au toc ( prélevée direct avant la pêche sur des bouses de vaches) …peut être rien avoir avec le sujet, mais si, en fait le gars glorieusement atteint les 28 cms pour sa plus grosse truite dans un ruisseau de prés!
Je suppose aussi qu’a part les terrestres devait pas y avoir grand chose, par contre les poissons étaient sauvages de souche et peu craintif…
Je te conseil la nymphe montée avec une bille noire, un peu de chenille noire et des ailes blanche, et un peu de reflet bleu mouche à m. avec du tinsel ou du mylar de fibres à streamer …devrait marcher

Waouh… :grinning: Le terrain de jeu est magnifique, et si en plus les truites sont là, ça va être un régal :heart_eyes:
J’espère qu’on verra des photos !

Et si j’ai bien compris la localisation dans le massif jurassien, ce n’est pas excessivement loin de chez moi… si l’envie vous prenait d’immortaliser une pêche de ce joyau avec un photographe/cinéaste, n’hésitez pas à me contacter :wink: Aux belles lumières du matin ou soir, ce doit être magnifique…
Je suis toujours en recherche de pêcheurs : Recherche pêcheur(s) Rhône-Alpes, Nord PACA, Franche-Comté et Bourgogne pour reportage photo & court métrage pêche à la mouche

@nevermind merci pour ce retour ! Espérons que l’analogie prometteuse fonctionne :slight_smile: Je vais monter quelques modèles de terrestres selon tes conseils, et quant aux sedges, j’ai ce qu’il faut. Pour le reste, c’est sûr que pour approcher un si petit cours d’eau entouré de bas pâturages, il va falloir jouer au Sioux !

@skymars ton histoire me fait sourire, car à 10 ans, ayant lu dans un livre que les truites pouvait s’attraper “à la mouche”, je suis justement descendu à la rivière avec une vraie mouche au bout de ma ligne, et c’est comme ça que j’ai pêché ma toute première truite - “à la mouche”, et au bouchon ! :smile: Je n’en croyais pas mes yeux, devant ses 34 centimètres de beauté jamais vue. J’en pris une autre avec la même technique, plus petite cette fois-ci. Et j’ai mis ensuite presque 20 ans avant de me mettre sérieusement à la mouche (sans bouchon cette fois-ci, je te rassure…). Je vais monter quelque chose en suivant ta drôle de recette, je t’en donnerai des nouvelles :wink:

@DavidG Salut David, oui le terrain de jeu s’annonce plutôt pas mal :slight_smile: Massif jurassien, oui, mais côté suisse (canton de Neuchâtel), te déplaces-tu jusque là ?

C’est donc décidé, la sortie est programmée pour ce dimanche, d’ici-là il va falloir trouver le temps de monter quelques jolies imitations de terrestres tout en gardant un oeil sur la météo, qui s’annonce de nouveau clémente dès demain (en espérant que l’eau ait le temps de s’éclaircir un peu). Je vous tiens au courant de mes pérégrinations, et reviendrai - sinon avec des truites - du moins avec quelques photos !

Oui, sans souci :wink:
N’hésite pas à me laisser un message quand tu y iras et que tu accepterais un photographe avec toi !

David

Tiens un petit lien les miennes sont plus simplifiées mais le résultat est semblable:
http://www.mouche-et-toc.com/produit/la-mouche-naturelle/

J’ai lu partout que ce genre d’imitation prenait bien dans les tout petits ruisseau en guise de sauve bredouille…
Au plaisir de lire ton histoire!