Activité de l'ombre en surface et température de l'eau

Bonjour à tous,

Voici bientôt trois mois que certains d’entre nous ont le bonheur de prolonger la saison à la recherche des ombres là où c’est encore possible. J’en fais partie et je ne boude pas mon plaisir.
Cependant, ici, les eaux deviennent de plus en plus froides : normal me direz-vous, c’est l’hiver. Dimanche, j’ai mesuré pour la première fois une eau à 5,6°C, alors qu’elle oscillait jusque là entre 7 degrés au matin et 9-11 l’après-midi. En cherchant bien et en connaissant les spots, il y a jusque là toujours eu des ronds. Mais pour la première fois ce dimanche, la rivière m’a semblé vide : aucun signe d’activité en surface, ni d’insectes dans la dérive, malgré la visite de différents spots éprouvés et des conditions climatiques prometteuses. Température de l’air : 0 à 2,5 degrés, ciel gris et nuageux, neige durant la nuit, pas un souffle de vent. J’ai vu au maximum deux minuscules baetis émerger de toute la journée, sinon rien. Eaux basses (plus que d’habitude) et cristallines (plus que d’habitude).

Je précise que je ne connais pas encore très bien la rivière en question, que je découvre depuis 2 saisons (je n’avais pas pêché si tard l’année dernière et n’ai donc aucun recul sur l’extrême fin de saison, d’où mes questions).

Je vois les pistes suivantes :

  • je suis tombé sur un jour sans, comme cela peut bien sûr arriver
  • les ombres s’étaient déplacés dans l’intervalle (je n’étais pas revenu sur les lieux depuis deux semaines et il y a eu entretemps de grosses pluies doublées de gros lâchers d’eau)
  • la température de l’eau est descendue trop bas pour favoriser les éclosions (c’est bien sûr l’hypothèse que je privilégie)

Ma question : selon votre expérience, jusqu’à quelle température d’eau peut-il encore y avoir des éclosions suffisantes pour appeler les ombres en surface ? Mon constat est qu’entre 8 et 11 degrés, la rivière donnait régulièrement des éclosions, souvent foisonnantes, subtiles et passionnantes à pêcher (parfois un véritable casse-tête, de ceux qui font les vrais moments de pêche), et que ce dimanche, avec une eau à moins de 6 degrés, montée au maximum à 7-8 durant la journée, je n’ai pratiquement rien vu sur l’eau.

Cette rivière étant légèrement plus froide que les autres grandes rivières encore ouvertes aux environs, où l’on pêche régulièrement l’ombre jusqu’à fin décembre (différence de l’ordre de 2 degrés), il est probable que le régime des éclosions s’y termine aussi plus rapidement, ainsi que la saison (ce qui serait dommage, car les gros commençaient justement à pointer le bout de leur nez). D’où ma question, histoire de savoir s’il faut retenter ma chance ou privilégier un autre cours d’eau légèrement plus “chaud” (la distance à parcourir n’étant pas des moindres).

Merci d’avance de vos contributions !

Des ombres, j’en ai vu gober et pris au coup du soir le 14 juillet comme à la Noël. Donc pour moi, quand les niveaux sont bons, s’il passe 4 mouches, les ombres peuvent gober. Et ce dans un intervalle très grand de température.

Sur le vieux Rhin, à la grande époque les ombres gobaient même par très grand froid.

Pour moi, le problème ne se situe pas au niveau du comportement de l’ombre mais des insectes.

Fred

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Je pense que cela dépend de la permanence de la température froide: si l’eau baisse en température rapidement cela bloque les émergences et les gobages mais si la température reste froide mais constante voir à la hausse, là il y a des chances de voir des ronds si les niveaux sont bons. Ce week-end la température de l’eau est descendu brutalement à 4,5 degrés, du coup dimanche pas de gobages et des poissons timides même sous l’eau. Lundi, petit réchauffement, un gobage vu mais ça mangait bien sous l’eau, résultats 9 touches en nymphe en 1h30 et 6 poissons ont visité l’épuisette.

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Pour l’avoir vecu sur l’allier il y a des années un 23 decembre …une eau gelé , de la neige sur les bordures …un simple rayon de soleil et des gobages

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Pour le reste, merci à vous @fly.only, @Yannick et @cs.fly pour vos réponses éclairantes, qui encouragent (comme tout pêcheur qui se respecte !) à y croire encore malgré que les conditions deviennent de plus en plus compliquées. La clé de l’énigme réside bien sûr dans la présence ou non d’insectes dans la dérive, sans quoi les poissons n’existent pas. Je vais également accorder une attention particulière à cet aspect subtil qu’est l’équilibre ou non de la température sur une journée, et en tirer des conséquences pour la suite.

La rivière que je pêche étant sujette à un régime d’éclusées particulièrement violent (et quotidien, sauf le week-end), les écarts de température sont généralement assez brusques et grands et dépendent étroitement de l’eau de fond lâchée en amont par le barrage. Et quand il n’y a pas de lâchers, c’en est presque, pour la rivière, un moment “bizarre”. C’est, du coup, assez compliqué à pêcher (d’où la rareté des pêcheurs), mais c’est une belle rivière et avec de l’habitude, on commence à comprendre ce que font les poissons et où ils se trouvent en fonction du débit. Jusqu’ici, j’avais toujours pu tirer mon épingle du jeu, et presque toujours en sèche.

Mais je pense qu’à présent, la baisse soudaine des températures cumulée aux lâchers a peut-être sonné le glas de la pêche sur ce cours d’eau déjà compliqué. Je suis bien sûr tenté d’y retourner, mais je vais peut-être, au vu de vos réponses, privilégier un autre cours d’eau un peu plus lointain, mais en débit réservé et où les températures en ce moment fluctuent très peu (on tourne presque constamment autour des 8,3 degrés) : c’est prometteur, ma fin de saison se passera donc sans doute là-bas ! J’y vais demain (malgré un risque d’averse et de bourrasque, mais je passerai peut-être entre les gouttes), et je vous donne des nouvelles !

La pêche de fin de saison sur les ombres, pour peu qu’on se prenne au jeu de l’enquête et de la compréhension, et qu’on refuse de pêcher simplement au hasard, permet selon moi d’affûter beaucoup d’aspects de notre passion. Et quel plaisir.

Merci encore.

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Petite sortie aujourd’hui sur l’Allier, au niveau maxi selon mes critères de pêchabilité. 8°C, nuages et éclaircies, pas trop de vent, eau assez claire. Un essai en NAF, pas de touche.
Je passerai presque 3h à chercher les insectes. J’en ai vu 2…
Pas de risque de tendinite avec des sorties comme celle là… :yum:

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J’ai pris des ombres en sèche par moins 5°…Depuis, quand on me dit qu’il n’y a pas d’insecte par température négative, je rigole. Il y a effectivement peu d’insectes et de gobages en hiver mais quand il y en a, ce sont les beaux ombres (40 à 50 cms) qui montent sur l’artificielle.

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Pas de gobages aujourd’hui, température de l’air 0,5°C, température de l’eau tout juste au-dessus de 7°C, pas d’insectes visibles dans la dérive, il a fallu chercher les bancs en activité sous la surface. Au final, pas de beaux poissons cette fois-ci mais tout de même quelques ombres modestes pris en nymphe (montage sèche-nymphe pour prospecter en pêchant l’eau), pas évident avec l’eau qui gelait dans les anneaux !

Mais on savoure les derniers moments au bord de l’eau, on cherche, on analyse ce qui peut l’être, et on continue de faire plus intime connaissance avec de nouveaux secteurs de la rivière.

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Je fais les meilleures pêches d’ombres lorsque la gelée du matin est bien marquée mais que l’eau permet de belles émergences (entre 6 et 9 degrés en général). En dessous de ces critères il est possible qu’il y ait de l’activité mais elle sera très courte et localisée sur des postes très précis (souvent sur des postes qui chauffent bien grâce au soleil).

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Bonjour, de mon côté de nombreuses prises ont été réalisées alors qu’il faisait autour de 0°C dans l’air et de 6 degré dans l’eau. J’ai réalisé cela plusieurs fois. Par contre, comme dit précédemment, l’activité en surface était sporadique, et cela fonctionnait bien sous l’eau.

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Hier, température clémentes entre 2 et 6 degrés, eau presque constamment à 8 degrés, bon niveau d’eau et de très belles éclosions de petits moucherons de 10h30 à 15h… mais pas un rond.
Il a fallu tirer son épingle du jeu en peignant la rivière en nymphe, et ce n’était pas facile.

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