(bas de) ligne à nymphe

je ne sais pas comment les autres voient les choses, mais il me parait de plus en plus clair que la pêche avec des nymphe a évolue techniquement au point que la façon d’en parler et d’y penser ne colle plus vraiment à la réalité.

Par exemple avant ; pour le dire simplement on pêchait soit en nymphe au fil ou en nymphe a vue.

la nymphe a vue la on sait encore a eu pres de quoi on parle

Mais la nymphe au fil, c’est vraiment devenu une appellation non controlée maintenant hors c’est cela , bien plus que la nymphe à vue, qui est utilisable sur la grande majorité des rivieres

il ya a mon sens deux grandes familles de méthodes nymphe au fil ; pour résumer c’est soie posée ou fil ten(d)u

soie posée : on lance classiquement avec la soie, éventuellement loin, des nymphes qui sont forcément pas trop lourdes, sur une pointe forcément un peu longue, et on pose la soie et on se debrouille avec pour que la derive soit propre et la touche visible. La methode Roncari est sans doute la variante la plus connue en France (à juste titre il me semble) mais il ya plein de variantes et depuis fort longtemps .

et puis il a les pêches fil tenu qui se limitaient autrefois a la roulette (mal vu ca la roulette…) mais qui ont évoluées de façon plus subtile et beaucoup plus efficaces sans doute à la suite des méthodes utilisées en compétition.

Certains résument cela en disant si c’est sans soie c’est « a l’espagnole » . mais ca ne me parait vraiment réducteur ce nom de pèche « à l’espagnole » : d’une part il parait que c’est pas vraiment les espagnols qui ont développé l’idée . mais surtout j’ai essaye avec juste du 14 ou du 18% sur le moulinet . je ne sais pas si vous y arrivez mais je trouve que c’est inlançable, ou alors si en lancant comme au toc en balancer sous la main avec le fil qui coulisse dans les anneaux. A ce jeu, ca va beaucoup mieux avec une vraie canne a toc…surtout qu’il en existe de pas trop longues maintenant.

En fait quand je peche « au fil » avec du matériel mouche, tout de mème plus léger et plus maniable, mais sans soie l’expression bas de ligne ne veut plus rien dire . au sens stict cela existe encore en competition uniquement parce que le reglement FIPS l’oblige mais la soie ne sert plus à rien. Hors compétition, on est plus contraint par le règlement la soie est inutile et même très gênante. La confusion entre bas de ligne et ligne devient inevitable on devrait plus parler de bas de ligne mais plutôt de ligne à nymphe.

en France on est je crois tres (trop ?) ancré dans l’idée d’un bas de ligne universel seche nymphe. Chez beaucoup d’entre vous, pêcheurs expérimentés, Il s’agit de bas de ligne construit des brins de nylon du 45 au 20% puis une micro boucle le porte pointe et la pointe. chacun fait sa cuisine perso sur la longueur et le coté plus ou moins degressivite/progresvivité des brins.

Souvent ce bas de ligne d’ailleurs est collé dans la soie et donc ne peut pas etre changé facilement.

je peche comme cela aussi depuis plus de 20 ans mais je suis entrain de me dire que pour autre chose que la sèche (et a nymphe a vue ou c’est la meme idée) j’ai vraiment tout faux.

ce qui m’a plongé dans le doute c’est quelques articles de revues ou je découvre que des pêcheurs visiblement super bons (J Daguillanes entre autre dans la peche et les poissons) décrivent des bas de ligne assez peu conventionnel (de tete un tres long talon(2m ?) de 40% un seul brin intermédiaire (1m ou 1M 50 je sais plus) de 30%, puis des brins plus court de 25 et 20 de couleur puis pointe)

c’est encore un bas de ligne mais du dégressif assez radical

un autre compétiteur de haut niveau décrit dans la meme revue qu’il peche avec un tronçon d’arraché conique (un truc en nylon degressif qui va du 20 au 50% sur 15m que les pecheurs en mer utilise pour pas exploser leur ligne en lancant des poids importants)

je fouine sur les sites web americains et dans les livres ecrits par des compétiteurs americains. Par exemple le site un peu proselyte mais interessant Troutbitten ou le tres intéressant livre de Devin Olsen (tactical fly fishing)

le doute se confirme :plus rien qui ressemble à notre bas de ligne universel à nœud bien de chez nous, et pourtant ces gars ne sont visiblement ni des débutants ni des maladroits

Leurs lignes à nymphe qu’ils l’appellent mono-rig (montage en monofilament) ou Euronymphing leader (bas de ligne euro nymphing) sont basés sur la meme idée generale. Ils ont gardé notre construction avec des brins de nylon en maxima reliés par des nœuds baril mais le schéma n’est plus notre jolie suite de brins avec progessivité (ou dégressivité)

Pour resumer selon eux une « ligne à nymphe » c’est un tres long talon qui sert autant de ligne a lancer (en remplacement de la soie) typiquement en 40% puis un brin intermediaire genre 30 assez court (environ 1m) un sighter (repere visuel en nylon fluo) puis un micro anneau puis la pointe fine (genre 12 ou 10%) souvent avec deux nymphes (les memes que nous) ou un tandem seche nymphe. L’idée clé c’est que le talon doit etre assez lourd et rigide pour lancer mais pas assez pour peser comme une soie et perturber la derive. accessoirement le talon est sans nœud pour pas que ca fasse de soucis dans les anneaux. les nœuds sont tous après la pointe du scion.

j’ai profité du confinement pour essayer dans mon jardin. et c’est vrai que ca se lance ce genre de bas de ligne . Pas tres loin, mon jardin n’est pas tres grand, mais assez pour pecher des zones agitées et en tout cas infiniment mieux que un simple long brin de 14 ou de 18%.

A ma grande surprise meme avec une canne classique (-9pieds soie 5) on trouve vite le geste pour lancer. Avec une canne plus douce (je n’ai quune 9pieds soie 3) on peut meme reduire le diametre du talon ce qui conduit a des derives encore plus nettes. En fait il ya un compromis plus le fil est leger moins il plombe et donc plus on peut deriver loin proprement, mais plus c’est délicat à lancer.

Devin Olsen mentionne que il descend dans certain cas jusqu’à un long talon en 25% (sur les conseils d’un champion espagnol !!!)

j’ai essaye c’est pas si facile a lancer que plus gros mais jusqu’à un talon en 25% ( transition 50cm en 20 %puis 50cm 18% fluo puis anneau) c’est lancable. Plus fin je n’y parviens pas, ou alors comme au toc.

mes essais post confinements sur des rivieres bretonnes et normandes a courants vifs m’ont surpris .par le nombre de touches, clairement ca peche plus efficacement avec ce genre de ligne à nymphe qu’avec une soie et un bas de ligne classique.

bref je suis curieux de savoir comment vous pratiquez . et comment si il y en a par ici les competiteurs qui sont a l’origine de cette évolution pratiquent vraiment.

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depuis quelque temps je pêche avec un talon assez long comme tu le décris.
J’avais deux idées : simplifier (moins de nœuds) et démarrer en 45% pour
assouplir le nœud soie/BDL (meilleur passage dans l’anneau de pointe).
Pour les rivières moyennes, je commence avec 150 cm de 45%
puis je divise la longueur des brins par 2 à chaque descente de 10% ou 15%
J’ai constaté que ça balançait mieux une nymphe, mais ce n’était pas le but premier, et
que ce n’était pas plus mal en sèche.

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Bonjour,
Je pense qu’il faut se poser la question de savoir si on veut que c’est le bas de ligne qui propulse la nymphe ou le contraire. Dans le premier cas un talon épais et long est à privilégier, dans le second plus c’est fin et léger meilleur c’est.

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tout a fait juste.
plus le fil est fin plus la trajectoire est fluide, un peu comme a l’ultra léger.
mais pour que la nymphe ait assez d’inertie pour entrainer un fil fin, il faut qu’elle soit assez lourde. dans mon experience , en dessous de 0,3g (soit environ une bille de 3,5mm en tungsten) c’est difficile à lancer juste sur le poids de la nymphe.quand il pleut c’est encore pire
trop leger , ca n’entraine plus le fil dans les anneaux.
et une nymphe de à,3g ou plus c’est souvent trop lourd dans les petites rivieres.
a ce sujet je trouve qu’il y avait une tres bonne idée dans les Larvor de Plasseraud
Il s’agissait de genre de nymphes (pas tres jolies mais bon) dont le poids hors de l’eau est suffisant pour etre lancé comme au toc mais dont le poids de la nymphe immergée était allégée par un corps en mousse flottante. il appelait cela des larves a densité compensée.
ca se lance bien et ca derive bien
c’était vraiment une bonne idée, j’ai essaye de monter des trucs dans ce genre mais ce que j’ai monté est encore plus moche que les larves à densité compensée deO. Plasseraud.
c’est pour cela que je me demande comment vous faites pour lancer convenablement des nymphes legeres sur un fil fin
et puis aussi une certaine raideur d’un fil pas trop fin cela aide a ce que le fil en réserve ne s’emmele pas a tout bout de champ.
un mouvement pendulaire vers l’arriere et quand la nymphe est en tension , une impulsion vers l’avant et ca prend une jolie trajectoire
on peut meme s’"arranger pour que ca parte sans trop monter et risquer de se mettre dans les branches
c’est vraiment plaisant cette sensation avec les montages decrits

On peut pêcher sans trop de difficultés en nymphe à l’espagnole (bdl 100% nylon en 16 ou 18/100) à partir de bille de 2.5mm en tungstène, par contre cela est plus simple avec du matériel spécifique et surtout la technique de lancer est à repenser. Le talon du bdl n’entraînant pas la nymphe il est obligatoire d’envoyer sa nymphe légèrement en arrière dans la direction diamétralement opposé de là où l’on veut envoyer sa mouche. Sans ça il est impossible d’être précis.

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