Merci pour le partage John.
Je suis assez partagé sur cette vidéo …
Ce que dit cet agriculteur est plein de bon sens pour une bonne partie. J’entends bien que une interdiction pure et dure à très court terme pour les agriculteurs n’est pas forcément une bonne chose, du moins pas sans avoir de solution écologiquement et économiquement viable pour prendre le relais derrière. Comme tu le dis, si c’est pour se récolter des AMM de produits encore pires derrière mieux vaut différer.
En revanche, même si il souligne qu’il n’est pas le seul à avoir fait évoluer ses pratiques pour respecter son sol et la biodiversité qu’abritent ses champs, il n’est pas encore la norme, et je doute que les gros céréaliers de la Marne aient la même vision d’une exploitation agricole que ce monsieur. Chez eux c’est plutôt des tracteurs toujours plus gros, du labour profond, de l’épandage de lisier massif, plus le glyphosate. Donc pour ces gens là son discours ne tient pas.
Ensuite tu extrapoles en prêtant au glyphosate un “interêt écologique réel”. Ce ne sont pas ses mots. Lui dit que avec son modèle agro actuel, le glyphosate lui permet de ne pas foutre en l’air, par le labour profond auquel il serait obligé de revenir par exemple, le travail de changement de pratiques qu’il a mis en place ces 10 dernières années. Le glyphosate n’a donc pas un interêt écologique en lui même, c’est juste un outil qui lui permet de sauvegarder les interêt écologiques tirés d’autres pratiques.
Donc il faudrait trouver un produit remplissant le même rôle que le glyphosate, mais sans sa dangerosité pour les hommes et la nature, permettant à ces agriculteurs là (ceux dont il parle dans cette vidéo), de conserver leur mode de gestion, qui est incontestablement un vrai progrès, sans avoir recours à un produit qui, que l’on veuille l’admettre ou non, n’est pas inoffensif.
En revanche pour les particuliers je suis nettement moins conciliant. Il n’y a aucune nécessité pour les particuliers d’utiliser ce produit, d’autant plus que le particulier sur-dose toujours (c’est d’ailleurs pour ça qu’il est maintenant vendu dilué), pensant que ce sera plus efficace, ce qui est parfaitement faux, dans la mesure où la plante ne peut pas assimiler plus qu’une certaine dose. Il faut juste changer l’image du jardin propre, au carré, sans une mauvaise herbe qui dépasse, pour valoriser le jardin bio et faire comprendre qu’il y a d’autres façons de jardiner et que ce n’est pas parce que ça fait un peu moins propre que les jardins de nos grands parents que ce sera moins bon où que ça produira moins.
Donc pour les particuliers je suis pour une interdiction ferme et à court terme, tout en prêtant une très forte attention des tentatives d’AMM qui suivront de la part des firmes phytosanitaires pour le remplacer.
Cordialement
Florent