Chute du nombre d insectes en Allemagne

Le modèle agricole c’est les agriculteurs qui l’ont choisis pour repondre a une demande de la société de manger plus pour moins cher. C’est jamais l’outil qui crée le besoin !
L’idée que les agris sont otages d’un modèle c’est une vision vraiment datée, les contre-modèles sont légions et la convertion d’une partie de l’agriculture vers le bio est un exellent exemple de réponse des filières a des besoins nouveaux des consomateurs.

A+
J

L’idée que les agriculteurs sont otages d’un modèle est datée ? C’est vrai, aucun lobbying dès l’école d’agriculture, aucun démarchage dans les exploitations de la part des principaux acteurs du modèle intensif, aucun pouvoir de la FNSEA (qui est un syndicat alternatif et bio comme chacun le sait) auprès du ministère de l’agriculture, bref aucune pression.

Après je te rejoins sur le fait que les contre modèles sont légions et que le changement appartient aux agriculteurs, mais ce n’est pas si simple. Ce modèle contrairement à ce que tu dis, n’a pas été pensé et mis en place par les agriculteurs mais bien par les ingénieurs agronomes, souvent soutenus par des firmes ayant de forts intérêts économiques.

Tu penses sincèrement que les agriculteurs, avec la vie remplie qu’ils ont, ont choisi et pensé le système agricole intensif mondial actuel ? Sûr … Ils l’ont accepté ok, mais à l’époque il n’y avait guère d’autre choix tellement la pression était forte, et même si les alternatives existent maintenant, elle reste forte. Il faut un sacré courage pour sortir de ce modèle, surtout quand tu es dedans depuis 20-30 ans, avec tout ce que ça implique. C’est plus facile pour la nouvelle génération, et même là chapeau à eux, parce que à l’école, du moins ils y à 5 ans encore, on ne les aidait pas vraiment à choisir ces alernatives responsables et durables.

Florent

Ce qui fait changer les pratiques des agriculteurs, ce ne sont pas ce qu’on leur apprend à l’école. Bien peu ont intégré l’agro écologie dans leurs enseignements.

Ils se tiennent au courant des changements par eux même via divers canaux. Et l’argument massue qui a fait accepter les bandes enherbées et les CIPAN, ce sont les règles de la PAC pour avoir les aides.

Après, ceux qui vont plus loin dans le non labour par exemple sont souvent passionnés par leur boulot et ils veulent changer de pratiques car ils ont conscience des limites du modèle actuel. Mais ils sont peu nombreux car c’est très très technique sans la chimie et sans le travail du sol.

Fred

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bonjour
sujet très intéressant merci à tous,
je me demande juste comment on peut “favoriser” le retour des insectes dans une zone proche d’une rivière ?
Avez vous des retour d’expériences ?
cordialement
Roland

Il faut gérer l’intégralité de son bassin versant dans cette optique. Cela comprend l’urbanisme, la gestion des effluents urbains, agricoles, industriels, l’occupation des sols, l’utilisation des pesticides, la gestion des forêts, du traitement des routes, des débits, la libre divagation du cours d’eau…

Bref, c’est un tout sur lequel en Europe, on a bien peu de leviers en tant que simple pêcheur.

Fred

tu ne penses pas que l’on puisse déjà agir au niveau d’une portion de rivière ?

Dans la liste des critères données par Fred, ils ne sont pas tous équivalent. Ce qui est le plus impactant c’est l’usage des terres. Plus il y a de prairies permanentes et/ou de foret, mieux les rivières se portent. Partout où l’élevage peu intensif tout herbagé a reculé au profit des grande cultures et de l’élevage intensif, c’est celà qui a le plus fait de mal aux rivières. Il y a un enjeu énorme a revenir a des productions de viandes et de lait qualitatives, respectueuses des milieux, c’est bien plus important que d’interdire ceci ou celà pour que des cochoneries encore plus toxique ne prennent le relais derrière !

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J

Ok pour tout prendre en compte mais je parlais d’expérience plus locale et réduite.
Genre nichoirs , fleurissements etc… réintroduction d’espèces ??
je sais pas si ça peut marcher

Sans connaître vraiment le sujet je suppose que la mise en place de fauchages différés en bord de route et villages, ainsi que la mise en place de jachères fleuries, a du avoir une incidence, même si je la suppose minime …combiné à la suppression des produits phytosanitaires dans les services communaux … A voir si il y’a eu de vraies études là dessus dans les communes qui ont mis ce genre de choses en place.

Sinon je rejoins à 100% John pour ce qui est de l’usage des terres, mais là on ne peut pas faire grand chose, à part changer ses habitudes de consommation …

Salut

Une petite pêcherie que je fréquente près de Londres a essayé cette année en créant une prairie humide/marécage d une 20aine de mètres carres. Le gérant dit ne pas voir de gros impact sur la diversité ou la quantité d insectes mais qu il a remarqué plus f oiseaux… A voir si dans le temps Ca continue de fonctionner!

A+

Témoignage interressant d’un agri sur l’interet du glyphosate en agriculture de conservation et pourquoi cette molécule a un interet écologique réel :

Bien loin de l’hystérie actuelle !

A+
J

Merci pour le partage John.

Je suis assez partagé sur cette vidéo …

Ce que dit cet agriculteur est plein de bon sens pour une bonne partie. J’entends bien que une interdiction pure et dure à très court terme pour les agriculteurs n’est pas forcément une bonne chose, du moins pas sans avoir de solution écologiquement et économiquement viable pour prendre le relais derrière. Comme tu le dis, si c’est pour se récolter des AMM de produits encore pires derrière mieux vaut différer.

En revanche, même si il souligne qu’il n’est pas le seul à avoir fait évoluer ses pratiques pour respecter son sol et la biodiversité qu’abritent ses champs, il n’est pas encore la norme, et je doute que les gros céréaliers de la Marne aient la même vision d’une exploitation agricole que ce monsieur. Chez eux c’est plutôt des tracteurs toujours plus gros, du labour profond, de l’épandage de lisier massif, plus le glyphosate. Donc pour ces gens là son discours ne tient pas.

Ensuite tu extrapoles en prêtant au glyphosate un “interêt écologique réel”. Ce ne sont pas ses mots. Lui dit que avec son modèle agro actuel, le glyphosate lui permet de ne pas foutre en l’air, par le labour profond auquel il serait obligé de revenir par exemple, le travail de changement de pratiques qu’il a mis en place ces 10 dernières années. Le glyphosate n’a donc pas un interêt écologique en lui même, c’est juste un outil qui lui permet de sauvegarder les interêt écologiques tirés d’autres pratiques.

Donc il faudrait trouver un produit remplissant le même rôle que le glyphosate, mais sans sa dangerosité pour les hommes et la nature, permettant à ces agriculteurs là (ceux dont il parle dans cette vidéo), de conserver leur mode de gestion, qui est incontestablement un vrai progrès, sans avoir recours à un produit qui, que l’on veuille l’admettre ou non, n’est pas inoffensif.

En revanche pour les particuliers je suis nettement moins conciliant. Il n’y a aucune nécessité pour les particuliers d’utiliser ce produit, d’autant plus que le particulier sur-dose toujours (c’est d’ailleurs pour ça qu’il est maintenant vendu dilué), pensant que ce sera plus efficace, ce qui est parfaitement faux, dans la mesure où la plante ne peut pas assimiler plus qu’une certaine dose. Il faut juste changer l’image du jardin propre, au carré, sans une mauvaise herbe qui dépasse, pour valoriser le jardin bio et faire comprendre qu’il y a d’autres façons de jardiner et que ce n’est pas parce que ça fait un peu moins propre que les jardins de nos grands parents que ce sera moins bon où que ça produira moins.

Donc pour les particuliers je suis pour une interdiction ferme et à court terme, tout en prêtant une très forte attention des tentatives d’AMM qui suivront de la part des firmes phytosanitaires pour le remplacer.

Cordialement

Florent

Tu as vu la quantité d’insecte qui se balade dans son couvert en 6 minutes de vidéo ? Celà se passe dans le Loir et Cher, une région de grande culture… On peut toujours faire la fine bouche aussi, vouloir plus. Perso, je trouve le discours du type cohérent, on est loin des caricatures lue dans ce fil des agriculteurs otage d’un système, victime d’un complot de Monsanto.

Apres pour les particuliers, je suis d’accords, on peut faire sans glypho.

Bonjour,
j’étais très septique sur l’interdiction du glyphosate car je savais que c’est un produit qui se biodégrade facilement. J’en ai parlé hier à une chercheuse de l’université de Lorraine qui travail notamment avec l’agence de l’eau sur les polluants organiques persistants. En fait c’est son produit de décomposition l’AMPA qui reste beaucoup plus longtemps dans la terre, l’eau et même l’atmosphère et qui serait potentiellement cancérigène. Tout est donc dans le “potentiellement”!!!

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Alors il y aurait donc des gens qui auraient potentiellement le cancer ? :rage:

Frédéric Thomas est un précurseur et un ambassadeur de l’agriculture de conservation des sols. Il a très bien compris les enjeux liés à la suppression de l’utilisation du glyphosate.

D’une part, l’Europe a prolongé de 5 ans l’autorisation du désherbant sans programmer son interdiction définitive donc il peut dormir sur ses deux oreilles.

Et d’autre part, à partir du moment où on aura la confirmation de sa nocivité, il faudra l’interdire quelles que soit les contraintes pour les utilisateurs. Les politiques ont en mémoire les scandales de l’amiante ou du sang contaminé. Ils ne prennent aucun risque surtout que l’opinion publique, on lui a bien bourré le mou avec Monsanto.

Mais on ne peut pas transiger avec la santé des gens.

Fred