Hi,
Ayant écrit à un copain qui se reconnaitra très certainement, que le déconfinement des humains se confondait avec le re-confinement des grosses truites sur les mouches de Mai… force est de revoir ma copie pour cet après-midi !
Plantons le décor : vite fait, clé de la bagnole perdue jeudi soir dernier(à la pêche bien sûr sans grand-chose à la clé-LOL sans jeu de mot) ; revenu à pince 9,5 km(vérifié sur le Ouèbe)… retour le lendemain à vélo avec la 2ème clé !.. qui s’avère ne pas fonctionner… retour dans l’autre sens et tél assistance rapatriement véhicule, et commande clé chez Renault… manque de bol, 16h06 la commande ne peut pas partir avant lundi car 6 min de trop !
Bref elle arrive aujourd’hui, ils ne me l’avait pas dit car égaré mon n° de tél(heureusement que je leur ai téléphoné ! ) Et je reprends le véhicule, y bazarde vite fait le gilet, la canne, les cuissardes, le tube d’anti-moustique car toute les autres fois je ne l’avais pas et là « çà donne » à ces endroits, et une bouteille d’eau. Pas le temps de chercher ma 2ème épuisette dans mon merdier de matos…. ? car j’ai bien sûr perdu la 1ére dimanche après midi : j’y suis retourné et pas retrouvée (parking, elle a dû faire un « heureux »)…et puis pas l’APN non plus , j’ai aut’ chose à fout’.
Télétravail terminé à 14h… je récupère la « tire » en y allant à vélo( avec fort vent dans le nez LOL), et en payant « ce qu’il faut »(pas le choix…)
Et on y va pour 50 km, génial dans les clous des règles 100km !
Arrivé au lieu convoité vers 17h passées.
Marche, 15-20 min, les moustiques sont bien au RDV. Les dernières MdM espérées le seront-elles ? Intéresseront-elles encore une truite ou deux ?..
Le coin pêché il y a quelques jours n’est pas très actif… mais un peu plus que les 3-4 années de prospections infructueuses sur une dizaine d’années…. avec cartes IGN, sites Fédé 68 et 67, réglementation Urne,1ére-2éme Cat, réciprocités ou non , réserves, privé, accès etc…un peu parcours du combattant ce truc !!
Bien…. on se détend… les oiseaux chantent…le loriot , le grand invisible est là, un grand pic à contre jour tape, piaille et tourne autour d’un gros tronc pour échapper à ma vue, la route et ses bruits de circulation sont très loin, presque inaudibles, le vent a tourné… les moustiques sont TRES présents… le coup de Pshittpshitt équivaut à un coup d’épée… dans l’eau…que je me garderai bien de faire pour ne rien effrayer de la faune piscicole.
J’avance en remontant, les anglos-saxons auraient peut-être dit Up down ou un truc dans le genre.
La dernière fois j’avais prospecté l’aval et avais réussi à leurrer une truite de 25-26 cm grasse à souhait, et cassé une congénère à peine plus grosse mais avec une patate d’enfer qui s’était prise dans des branches immergées.
La progression amont continue, calme, discrète, attentive. Très peu de gobages, jamais au même endroit…peu intéressants… quelques mouches de mai néanmoins.
Quelques poissons calés en les tentant en 18/100éme au risque de faire ricaner certains. Il n’y a généralement que peu de courant et la surface est calme la plupart de temps. Assurément des petits blancs « s’amusent » et n’arrivent même pas, à plusieurs reprises à choper les quelques MdM présentes.
Deux ou trois accrochages dans la ripisylve omniprésente plus tard, au loin, mon regard accroche un gobage certes discret mais digne d’intérêt ; à peine un poil plus appuyé, sans aucun bruit, sans rien qui sort de l’onde mais une vague qui se propage assez longtemps, large, bien que de hauteur très faible.
S’étant rapproché, rien ne bouge. J’attends, plusieurs minutes… rien… parfois une ou deux « ablettes » à droite à gauche tout au plus…
L’attente et le timing réglementaire a assez duré et je décide de lancer, un peu genre quitte ou double…. lancer d’une quinzaine de mètres…au ras de l’énorme buisson au dessus de l’eau, au premier passage. Et là au bout de 20-30 cm de dérive , la mouche coule !.. je ne vois plus que le fil qui descend doucement, doucement…puis…à peine un petit remous extrèmement discret… le fil qui semble se tendre un peu…. je ne ferre pas en me disant que j’étais vraiment c… de ne pas avoir essayé, mais aucune tirée…
Et me vient forcément l’idée de recommencer. Mais pas comme un bourrin, en attendant bien longtemps pour que la ligne soit redescendue bien ava,l sans prendre de risque sur un arrachage de mouche ou de ligne indiscret qui réduirait à zéro toute réussite.
Séchage de la mouche. Temporisation. Concentration, et… lancer… l’artificielle(qui a quelques heures de vol et en a perdu ses cerques) retombe au même endroit…et coule tout aussi tôt… Zut me dis-je . Et c’est là que, mais beaucoup plus imperceptiblement encore que la première fois, jusqu’à en douter, se produit une espèce de petit truc que certains pourrait qualifier de 6ème sens peut être :
Attente, maîtrisée, oui… combien de temps , je ne sais pas. Une vielle main m’aurait dit que j’aurai eu le temps de rouler une clope, l’allumer et certainement en fumer les ¾….
Mais je n’ai jamais fumé LOL.
Et là s’ensuit un contact puissant, un poisson qui descend, tout au fond, la canne bien pliée et que je n’arrive pas à voir durant toute la 1ère partie du combat… 1 minute peut être ?
Puis vient le moment où il va bien falloir la faire remonter, au moins un peu.
Etape par étape, et par deux fois empêchée, je ne sais trop comment de se foutre dans deux vieilles branches immergées qui forcément traînent à ce moment là, je la vois, elle repart, elle revient. J’arrive à la maîtriser…/./…. elle a une Gueule !!! Un four !.. où je pourrai y mettre mon poing en le fermant bien, et je me remémore ces « Vé » impressionnants dans la gorge, gros comme un doigt, ce début de gueule en bec, ces yeux de plus d’un cm de diamètre… elle est monstrueuse, au sens premier du terme bien sûr car limite difforme, épaisse derrière son cou qui suit sa grosse tête et son corps qui s’affine vers la caudale… Avec mes 2 mains je ne serai pas arrivé à en faire le tour.
Des pectorales comme presque la moitié de ma main… elle est enfin au bord, dans 10cm d’eau, l’hameçon sans ardillon(10 ou n12) glisse vraiment tout seul… elle est toujours restée au moins le ventre dans l’eau et je la dirige vers le centre de la rivière et elle repart immédiatement vers ses profondeurs phréatiques auxquelles j’avais osé, un moment, l’en écarter. Un seul coup(petit) de queue et la voilà repartie doucement, tout de suite et surement. Je ne me rappelle plus ses couleurs exactes tant j’ai voulu la remettre au plus tôt à son élément. Mais il me semble me rappeler qu’elle était très foncée et un peu cuivrée, des points très colorés mais pas auréolés de blanc et pas énormes.
Puis… Puis… puis j’ai pêchouillé un peu, laissé une mouche dans un arbre, me demandant si je rentrais directement ou pas, pris une ablette de 10cm et et une belle truite d’environ 45 cm mesurée aussi à la canne, et laissée aussi tranquille une truite qui gobait et devait faire dans les 30-35 cm.
Bien sûr me direz-vous… oui, la mesure à la canne a été effectuée…… 65 cm avec les 1 ou 2 cm qui accompagnent, ou n’accompagnent pas une mesure rapide et nécessaire.
Sur le chemin du retour, juste avant que la nuit tombe réellement, j’ai croisé 2 jeunes blaireaux à 15 m… chouette tout çà ! belle journée !
