DIY Bonefishing à Hawaii

Bonjour à tous,

J’effectue une escale d’un jour et demi à Hawaii en Février, et je souhaiterais en profiter pour tenter le bonefish.
Je logerai du côté de l’aéroport d’Honolulu, et d’après cette étude, il semblerait que les flats de Mamala Bay habritent de nombreux bonefishs, donc potentiellment pas besoin d’aller plus loin: https://www.researchgate.net/figure/Distribution-of-bonefish-catch-around-Oahu-with-grey-indicating-the-proportion-of-round_fig3_277918239

J’ai déjà contacté quelques guides, mais ma préférence serait de tenter l’expérience en DIY pour diverses raisons, notamment de flexibilité car je compte ne pêcher que quelques heures, et n’ai pas de grandes attentes. Si je touche un poisson ou deux, je serais déjà ravi !
Y en-t-il parmi-vous qui ont déjà pêché là-bas et pourraient me conseiller ?

Merci,
Julien

Salut Julien,
Si tu n’as jamais pêché le bonefish révise tes prétentions à la baisse, contrairement a ce que croient les gens le bonefish est très très difficile à localiser et un grand nombre de paramètres font d’une sortie, une réussite ou un échec, personnellement je te conseille un guide pour ne pas être déçu de ta sortie.
Je pêche le bonefish depuis plus de 10 ans dans un des endroit les plus difficiles de la caraïbe ( Gwada ) je croise en moyenne 10/20 poissons par sortie et quand je fais un fish je suis content.
Yves

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Bonjour,

Je souhaitais vous faire un petit retour d’expérience de mon expérience de pêche à Hawaii, en pensant que cela pourra donner quelques infos à certains.
Cette journée reste pour moi un souvenir mémorable, même si je n’ai pas fait de poisson.

J’ai donc effectué une petite journée de pêche, seul, sans guide, sur des flats qui s’étendent sur une dizaine de kilomètres.
En utilisant Google maps pour la vue satellite, on peut localiser facilement les flats à l’avance. Les points d’accès à l’océan ne sont pas nombreux, mais même à pied et sans voiture, il est possible de parcourir assez de terrain, et un bus longe la cote.

En termes de conditions de pêches, le matin était très ensolleilé, mais en fin de marée descendante. Aucun poisson de repéré, et pas de nervous water, mais un pêcheur au loin: je ne suis peut-être pas au mauvais endroit.
La pêche en mer est une première pour moi, donc le simple fait de lancer mes imitations de crevette dans ces eaux me ravit.

Je continue de parcourir le flat, et alors que la mer commence à remonter, je vois enfin de l’agitation en surface autour de moi.
A ce moment, la tension monte car j’ai finalement l’opportunité de lancer sur des poissons.
Après quelques lancers infructueux, les poissons qui s’avèraient ne pas être très gros, disparaisssent, et je pense que c’est le bon moment pour aller me restaurer rapidement afin de profiter de la marée montante.

Après un rapide encas, je cherche à avancer un peu par la route pour parcourir plus de terrain et pêcher la deuxième partie du flat. Je peine un peu à trouver un accès, car les habitations sont situées dans des impasses, sans accès à l’eau.
Je trouve finalement un petit chemin entre des maisons, et accède enfin au flat.
Là, un pêcheur est déjà en place, je l’observe pendant quelques minutes, puis il replie sa canne et revient sur la plage. Je décide donc d’aller échanger quelques mots avec lui afin de glaner quelques informations.


J’apprends que ce pêcheur américain a fait un « petit » bonefish de 4 livres sur ce spot le matin, et que c’est un habitué de l’île car il rend régulièrement visite sa mère.
Première info, je suis au bon endroit.
Deuxième info, mes mouches en hameçon de #6 ou #8 sont un peu grosses, en revanche, au niveau du modèle j’étais dans les clous: couleur sable/beige, pas de rose.

Je commence donc à pêcher sur le spot, mais malheureuement, le soleil n’est plus de la partie, et le vent se lève. Il n’est plus possible de voir quoi que ce soit dans l’eau, mais je spot de temps à autres des manifestations en surface, ce qui me maintient en haleine.
Je lance donc sur ces poissons à l’aveugle, mais rien ne se produit.
Je constate également que les poissons sont systématiquement sur des herbiers, jamais sur le sable, et mes mouches accrochent de l’herbe dès le premier strip.
Je comprends alors qu’il sera difficile de prendre du poisson dans ces conditions.

Plus tard, le vent forcit, et le ciel devient noir. A deux reprises, de très grosses averses de 15-20 minutes stoppent les possibilités de pêches.
La marée a désormais fini de monter, et le temps se stabilise. Le vent s’arrête mais le soleil n’éclaire plus assez l’eau pour bien voir.
En revanche, alors que la surface est totalement plate, je vois à 100m de moi, comme un mirage, une caudale énorme percer la surface. Tellement grosse que je crois même un instant à un permit, même si je repense une seconde après que l’espèce n’est pas présente à Hawaii…

Ce poisson semblait vraiment énorme, et quelques minutes plus tard, le même phénomène se produit à seulement 30m de moi !
Puis un deuxième, et un troisième !
A ce moment, l’adrénaline monte alors que je tente de m’approcher le plus lentement possible pour tenter des lancer à environ 25m sur ces poissons qui se déplacent seuls.
Là, la pêche devient d’un coup intéressante, car je peux voir ces poissons en tailing, et lancer sur eux.
Comme j’avais pu le lire, j’ai constaté que ces gros bones sont extrêment méfiants et craintifs. Le moindre lancer pas assez soigné ou trop prêt d’eux les fait fuir. Les approcher de plus prêt est également compliqué, et finalement, le meilleur compromis est de lancer à environ 22-25m pour garder une présentation correcte.

J’ai donc l’opportunité de réussir 6-7 lancers sur des poissons en passant juste devant leur gueule, mais à chaque fois, le même problème: au moindre léger strip, ma mouche accroche des herbes, et elles sont toutes dépourvues d’anti-herbe.
Je tente d’attendre moins et de striper plus vite pour moins accrocher, mais les poissons ne répondent pas et ça accroche quand même.

Le soleil commence à se coucher, et la mer s’est déjà bien retirée, et les poissons se sont éloignés.
Je décide donc de m’en arréter là, pour profiter du coucher de soleil avant de rentrer.

Le bilan de cette journée était pour moi très satisfaisant: pour une première sortie mer, et en DIY qui plus est, trouver un bon spot, et avoir la possibilité d’effectuer des lancers sur une douzaine de poissons était gratifiant.
Une leçon que je retiens est d’avoir dans sa boîte quelques mouches dotées d’un anti-herbes consitué de deux brins de fluoro assez rigide pour ce type de conditions.

Alors, Guide ou DIY ?
Je pense que cela dépend du temps que vous avez, de votre expérience, ainsi que l’endroit où vous pêcher.

Pour me part, habitué à pêcher à vue la truite ou la carpe à vue, je ne me suis pas senti dépaysé.
A Hawaii, il est possible de pêcher en DIY sur plusieurs flats sans aucun souci, l’accès y étant assez facile.
En revanche, les guides pourront vous emmener sur des flats accessibles seulment par bateau, dont un flat auquel seul une agence à accès car il se situe sur une base militaire américaine !

Un guide est bien sûr un avantage pour vous emmener sur les bons spots, et à des endroits que vous ne pourriez pas accéder par vos propres moyens. En revanche, il ne peut rien aux conditions de pêche !
J’ai par exemple dans les semaines qui ont suivi fait une demie journée de pêche en Australie, avec un guide cette fois.
J’ai touché le premier poisson repéré au tout début lorsque la visibilité était parfaite. Ensuite, le vent s’est levé, le ciel s’est assombri, et il n’était plus possible de voir quoi que ce soit. Nous avons donc marché sur le flat et je lançais de manière opportuniste sur des nervous waters, sans rien prendre.

En résumé, si vous séjourner à Hawaii en famille ou autre, vous pourrez sans problème aller pêcher seul pour le challenge personnel et la flexibilité. Si vous avez plus d’attentes, ou si vous venez vraiment pour la pêche, prenez un guide qui pourra vous emmener sur des flats plus sauvages et préservés.

N’hésitez pas à me contacter en MP si vous y passer une fois le confinement terminé, je pourrai répondre à vos questions au niveau de la logistique, spots…

Julien

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Belle aventure. Et les poissons qu’on n’a pas pris c’est ce qui nous fait continuer. Qu’aurais tu pensé si chaque poisson vu avait été pris ?
Bonne continuation et plein de plaisirs !

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Salut Julien,
C’est un peu ce que je t’avais dit le bonefish est un poisson très difficile à approcher et oui j’aurais pu te dire aussi qu’il faut obligatoirement prévoir des anti herbes doubles dès que tu n’es pas dans le sable, sorry.
Par contre cela ne m’étonnes pas que tu ais fait chou blanc il faut surtout dans des endroits fréquentés connaitre les habitudes et avoir un long bas de ligne, tu as beau être habitué à la Nav cela n’a pratiquement rien à voir, mais c’est encore plus addict.
Yves