Du saumon sur le Trieux

C’était du second degrés :wink:

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Demande toi qui pousse pour l’alevinage, ce qui se passe sur l’axe Loire-Allier c’est un cas d’école. C’est pas mieux d’ailleurs sur le Gave de Pau.

A+
J

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Si c’est pas bon pour les saumons d’élevage, je ne vois pas pourquoi ça le serait pour les sauvages.

Fred

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Bonjour !

Est ce que la diversité génétique des saumons sauvages ne serait pas un bon point pour eux ?

Seraient ils capables ( à condition qu’il en reste :roll_eyes: ) de s’adapter mieux que des poissons d’élevage ?

Comme souvent, je pense qu’il ne faut pas réduire la problématique à un seul facteur, mais regarder la globalité des atteintes auxquelles sont soumis ces poissons.

En vrac, ce qui me vient à l’esprit ( mais que vous connaissez sans doute aussi ), la surpêche en mer, les pollutions ( hormones et autres perturbateurs endocriniens, antibiotiques, métaux lourds… ), les atteintes aux milieux, etc…

Ce n’est pas réjouissant pour la suite, même si une poignée de passionnés oeuvre à faire revivre les rivières et les fleuves ( je les salue à cette occasion :wink: )

Bien cordialement,

S’adapter, ça veut dire se mettre à l’abri des températures trop élevées. Donc migrer vers des eaux plus froides.

S’adapter génétiquement, ça veut dire tirer profit des mutations qui se produisent pour mieux résister dans de l’eau plus chaude. Le problème c’est que les processus adaptatif d’origine génétique sont bien trop lent par rapport à la vitesse du réchauffement climatique.

Donc il ne faut pas compter dessus.

Fred

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@JMV11
Je ne sais pas si je réponds a ta question mais, a gros trait, tout tiens en 2 mots : l’effet Ryman–Laikre.

Ce qui se passe avec les alevinages c’est que celà augmente la quantité de saumon qui remontent en rivière mais que celà réduits la diversité génétique de la population en place. Ce « paradoxe génétique » c’est ça l’effet Ryman–Laikre. La raison principale c’est que les alevinages proviennent d’un nombre très limité de géniteurs => diversité génétique faible. A force d’aleviner, année après année, on réduits progressivement la diversité génétique totale, jusqu’a presque rien. Il y a de nombreux exemples en Amérique du Nord et en Scandinavie d’effet Ryman-Laikre. Ces populations ont perdus l’essentiel de leur capacité a s’adapter et évoluer, faute de diversité génétique… On détruits la capacité de résilience des populations avec l’alevinage !

A+
J

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Merci pour ces réponses, hélas, qui confirment ce que je supposais !
Déjà, les hybridations avec des saumons d’élevage échappés des bassins ne faisait pas du bien :roll_eyes: !

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Un truc qui m’échappe totalement, étant donné la très faible diversité génétique au moment de l’introduction, comment est-ce que l’alevinage de truite fario a pu si bien fonctionner en Nouvelle Zélande, Tasmanie, US,… ?!
On a exactement le même phénomène avec les espèces envahissantes : Peu d’individus qui mènent a de grandes colonies.

Au final est-ce que ces problèmes de diversité génétique ne serait pas une vue de l’esprit dans le cas qui nous intéresse ?

Salut,

Je pense que le sujet est bien complexe.
EN nouvelle Zélande, je ne suis pas certain que les population de truite soient optimales sur l’ensemble des rivières. il y a de très gros poissons mais pas forcement de population parfaitement établie. enfin pas sur tous les cours d’eau.
Il faut ensuite voir comment ont été réalisé les introductions dans l’hémisphère sud. Il est fort à parié qu’il y ait eu plusieurs souches introduites.
Il faut également prendre en compte que lorsqu’on introduit une espèce dans un milieu ou une espèces similaire n’est pas présente elle à bien plus de chance de s’y installer. Pour les exotiques, pour les plantes, on parles d’espèces pionnière, qui s’installe dans les milieux remaniés avec grande facilité et en étant très concurrentes. Pour les espèces animales, il est très probable aussi que les populations qui s’installe durablement on bénéficier de nombreux échange populationnel et donc un grand brassage génétique. Le cas des Vison d’Amérique par exemple.

Et puis parfois dans la nature, la diversité génétique n’est pas toujours nécessaire au bon maintien de petite populations.
Par contre pour les truites, la banque génétique qui c’est forgée dans le temps et permet une adaptation à certain régime hydrologique est très importante pour la conservation d’une population en bon état.
A ++

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C’est surtout qu’il y a eu de multiples introductions répétées de fario et d’aec en NZ et ces poissons étaient issue de populations sauvages originaire d’Europe et des USA, d’où une importante diversité génétique (a moduler en fonction des rivières). C’est la même chose aux US par ailleurs avec la fario. Aucune comparaison possible avec les saumons d’élevage…

A+
J

Ce qui rend une espèce invasive est assez complexe, et c’est difficile d’établir des cas généraux.
Un effet qui a été mesuré fréquemment est qu’une espèce invasive envahit sans ses parasites, qui n’arrivent généralement pas avec elle. Ca lui donne un avantage sur les espèces locales qui lui permet de se reproduire d’autant plus.
Quand la taille d’une population augmente, sa diversité génétique peut augmenter aussi (des mutations spontanées ont lieu en permanence), donc une petite taille de population au départ ne reste pas forcément un problème.
Il n’y a donc pas de contradiction entre le fait qu’une faible diversité génétique soit un problème de conservation majeur dans de nombreux cas, et le fait que des espèces puissent devenir invasives en partant de situations où des individus peu nombreux arrivent dans un nouveau milieu.
A+

Les cas d’invasion biologique avec au départ une faible diversité génétique existe, en particulier chez les insectes sociaux type fourmis ou frelon par exemple, mais dans la grande majorité des cas, la diversité génétique des populations aliens sont équivalentes ou supérieures aux populations natives. Pour la bonne et simple raison qu’il s’agit presque toujours d’introduction répétées et multiples au cours du temps. Si on prends le vision d’Amérique la diversité génétique en France est au moins équivalente, voire plus grande, que les populations nord-américaines…

A+
J

Je n’ai pas compris, ou alors, à propos des écrevisses américaines pour les citer; merci de partager des infos que j’aurais peut-être râtées concernant ce(s)tte espèce(s) « invasive »

Ce que je raconte n’est pas systématique mais ça a été documenté pour pas mal d’espèces (notamment les effets des micro-organismes parasites du sol sur les plantes).
Les parasites ont un coût majeur sur leurs hôtes soit en prélevant directement de l’énergie, soit par le coût des systèmes de défense (systèmes immunitaires, etc…). Sans/avec moins de parasites, les individus disposent donc de plus d’énergie qu’ils peuvent par exemple investir dans la survie ou la reproduction. Si une espèce est introduite sans/avec moins de parasites, elle meurt moins et se reproduit plus que les espèces locales (qui elles ont tous leurs parasites). Ca favorise le fait qu’elle puisse devenir invasive.
Evidemment, c’est possible aussi qu’on introduise un parasite avec une espèce. Dans ce cas : l’espèce introduite a généralement une résistance assez importante au parasite parce que ça fait longtemps qu’elle évolue avec. Une espèce locale voisine peut en revanche se trouver très susceptible au parasite et mourir massivement. Si je ne me trompe pas, c’est ce qui se passe pour les écrevisses américaines chez nous.
C’est plus clair comme ça ?

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J’ai entendu ça plusieurs fois, mais sur quoi est-ce que vous vous reposez pour affirmer cela ?

Le peu que j’ai lu sur l’histoire des farios en NZ ne relate que les premières introductions vers 1860. Il ne semble pas y avoir eu de soutient des populations depuis. Est-ce qu’il y a eu de nouvelles introductions rien que depuis 50 ans ?

A en écouter certains la NZ c’est un désert halieutique avec 4 truites de 70…

Pour la NZ , je ne sais pas mais pour le saumon si c’est comme la truite, avec 50 femelles et 50 mâles on garde plus de 98% de la diversité génétique de base de la population. Le soucis c’est quand ces géniteurs ne viennent pas du bassin versant d’origine (comme sur l’Allier) ou qu’ils sont volontairement hybridés. Une technique aux USA consistait à marquer les smolts et ne reproduire que les adultes recapturés non marqués ainsi ils étaient à peut-prêt sûr de ne pas avoir de dérive génétique lié à la domestication en écloserie. On peut le faire uniquement que s’il y a suffisamment de reproduction et géniteurs naturels. Malheureusement cela ne semble pas s’être passé comme cela en France mais comme le dit Fly only, de toute façon même avec des populations sauvages fiables, le changement climatique est si rapide que les populations n’auraient de toute façon pas réussi à s’adapter…

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Ils ont aussi introduit des saumons en NZ, mais je ne sais pas si ça a aussi bien fonctionné que pour les arcs et les browns.

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