Elle est revenue
J’avais oublié à quel point elle me manquait,
J’avais oublié la beauté du pansement qu’elle pose sur les choses,
J’avais oublié qu’elle faisait tant de bruit en se faufilant entre les pierres rondes,
J’avais oublié qu’elle se déformait si majestueusement sous la pression des masses en mouvement,
J’avais oublié qu’elle éclatait en milles bulle quand la pente se faisait plus forte,
J’avais oublié qu’elle savait faire renaitre les graviers blancs cachés sous le tapis d’algues noires,
J’avais oublié comme elle caressait le flan des truites endormies le long des vorgines,
L’eau est revenue, quand elle coule généreusement, elle raconte une histoire,
La chambre nuptiale est prête,
Écoutons-la, l’histoire sera belle………
les dernières feuilles sont décrochées par le vent,
l’eau enfin revenue les pousse tranquillement dans les veines,
en suivant leurs périples on aperçoit des taches claires sur les radiers,
elles sont à l’heure !
le ventre rebondi elle se contorsionne pour creuser les nids,
l’Histoire de la vie se met en place,
je n’oublie pas la chance qu’il m’est donné d’en être l’humble spectateur.
Les mots me manque…
mais il me reste un outil bien pratique pour mémorisé les lumières gravées sur ma rétine
Cette année l’histoire est bien plus sombre.
Cette année bien plus encore que l’année dernière elle manque cruellement !
Cette année elle a complétement disparue !
Son absence a fait des dégâts qui seront bien difficile à oublier
Ce n’est de toute évidence pas cette année que la reconquête pourra commencer
Même si il peut rester quelques géniteurs planqués dans les fosses plus en amont pour peut être tenter l’impossible, les frayères ne seront pas fonctionnelles.
C’est un coup d’épée supplémentaire qui pourrait bien être le coup de grâce.
Une vision vraiment apocalyptique du devenir de nos cours d’eau ,un triste constat du dérèglement climatique .
Aujourd’hui, en haute Corrèze, enfin une vraie journée complète de pluie .
Et ça ne devrait pas s’arranger dans l’avenir malheureusement. Nos rivières, si elles ne sont pas victimes de sécheresses seront sacrifiées par ceux qui auront besoin d’eau.
Entre les poissons et l’eau potable, le choix sera vite fait. Dans 100 ans ils regarderont les photos du site comme nous on regarde les photos du temps où il y avait des saumons partout. En pensant que ce n’est pas possible.
Ce qu’on a vécu au bord de l’eau ne sera qu’un lointain souvenir.
Fred
Malgré l’évidence, j’ai du mal à me résigner à un tel constat…
L’espoir existe, on connaîtra encore a l’avenir des étés pluvieux ou simplement normaux. A ce niveau typologique là (zone de transition truite / ombre) les rivières ont encore une certaine marge…
A+
J
ça sera l’occasion de vérifier la dose du mot “Certaine” même à l’échelle de temps d’un pêcheur, en 2003 ça n’as pas été aussi long que ça , mais aujourd’hui, avons nous encore cette même dose de “certaine marge” ? je ne peut que l’espérer, malgré tout en 2003 la reconquête avait pu recommencer dés le premier automne, ça parait plus que compromis cette année même si en théorie le frai peut avoir lieu jusqu’en février, le temps disponible avec une hydrologie permettant la migration semble dangereusement entamé…
Il suffirait de trois fois rien !
il sufirait que les truites aprennent à frayer sur un tapis de 10 cm de feuilles mortes dans une flaque d’eau pourie et ça le ferait.
C’est rageant quand on y est presque et qu’il manque si peu …
T’inquiètes Alain, de jolies dépressions hivernales arrivent et elles amènent de l’eau.
Fred
Vision de cauchemar, qui devrais faire réagir nos concitoyens et élus de tous bord sur les problèmes avenir de manque d’eau chronique sur la plupart des cours d’eaux Français.
Le 02/12/2018 à midi !!! retenez cette heure et cette date car se soir il y aura de l’eau à cet endroit et fin de semaine nombreux sont ceux qui auront déjà oublié cette catastrophe
Salut Alain,
C est quelle riviere et a quel niveau ?
Horrible comme image…
Gurvan
Tant pis si je contrarie certains mais personnellement, ces photos me choquent beaucoup plus que celles des Champs Elysées ce matin.
Des gens dans les rues pour défendre leur beafsteak, mais personne pour les rivières qui crèvent, alors que l’eau est le symbole de la vie…
La Tille en côte d’or à sec sur une grosse quinzaine de kilomètres
Quelle désolation
Quand il n’y a plus de poissons dans les rivières seuls les pêcheurs s’alarment mais quand il n’y a plus d’eau c’est visible de tous ! Ce n’est pas à des milliers de kilomètres !
Cela aurait dû faire écho dans les médias !
Il y a quelque chose d’extrêmement touchant dans cette image.
L’eau est aussi, enfin, de retour chez nous depuis hier soir. Du baume au coeur des rivières, qui en ont grand besoin.
Mais les blessures sont profondes et auront besoin de plus que d’une ondée pour cicatriser.