Bonjour à tous,
Ce soir j’ai envie de vous parler d’une petite rivière qui coule non loin de chez moi, et dans les gorges de laquelle j’ai vécu mes toutes premières fascinations aquatiques encore enfant. C’est là aussi que j’ai pris, il y a longtemps, ma toute première truite. À l’amont, cette rivière, comme beaucoup d’autres, avait été lourdement rectifiée et canalisée.
Un projet a vu le jour en 2016, visant à redonner à un secteur rectifié de la rivière (850 mètres) son ancien lit alluvial. Grâce à des photos aériennes et des relevés de terrain, le Seyon a ainsi retrouvé la nonchalance de ses anciens majestueux méandres, non sans que l’on ait dû faire appel à de lourds moyens, notamment pour le remblayage de l’ancien lit (apport d’environ 12’000 m3 de remblai). Une autre preuve, s’il en fallait, que « l’impact sur notre environnement est conséquent et que lorsque nous souhaitons rendre ses droits à la nature, cela implique de gros investissements énergétiques et financiers. La facture finale a affiché un coût d’environ 1000 francs [env. 930 euros] par mètre de cours d’eau revitalisé. »
Voici une vidéo des impressionnants travaux effectués en 2016.
Depuis, la nature commence peu à peu à reprendre ses droits, comme l’illustre magnifiquement le dossier de monitorage détaillé que vous trouvez ci-dessous, et qui intéressera sans doute certains d’entre vous. On y remarque l’importance de redonner une respiration plus naturelle à nos rivières, avec notamment une restauration rapide de la dynamique des sédiments favorisant le retour d’une faune et d’une flore typiques, mais aussi l’urgence d’une gestion intégrée par bassin versant, ce qui n’est pas encore le cas ici, portant un grand préjudice au véritable potentiel de ce très beau projet.
A distance de trois ans maintenant, le premier bilan est prometteur, et les crues de cet hiver vont dans le bon sens.
Voici l’intéressant dossier de monitorage publié en 2019 :