J’ai hésité à partager ici les dernières sorties au bord de l’eau, y renonçant finalement, respect devant la situation des amis français oblige. Car la pêche ici est permise, comme les autres activités, pour autant que certaines règles soient respectées. Mais cette fois-ci je ne peux résister au plaisir de vous partager l’aventure de ce dimanche, me disant que ces images, plutôt que de piquer, pourront faire du bien, apporter une bouffée d’air frais et alimenter l’imaginaire en ces temps compliqués. Gobages restant avant tout un forum de pêche à la mouche.
Car hier, il fallait être au bord de l’eau. Une de ces journées qui se présentent une à deux fois dans l’année, où les plus belles mémères de la rivière ont le nez en l’air.
Superbe pêche en sèche de 10h à 21h, la plupart du temps sur hameçon de 18 et dans des situations compliquées et techniques, accroupis sur la berge à fouetter à l’horizontale sous les branches de la ripisylve sur des poissons évoluant dans des eaux cristallines. Au final, une douzaine de magnifiques poissons, sans oublier deux gros décrochés et une casse épique sur un paquebot de 60 qui nous restera en travers de la gorge. Mais qu’importe ? Des émotions en pagaille et de l’adrénaline à l’état pur, qui nous feront repousser le pique-nique à plusieurs reprises, jusqu’à l’oublier complètement.
Des insectes partout, et des éclosions multiples et complexes. Des larves sous les pierres, des nymphes dans la dérive et des mouches sur l’eau.
On le sait, sur cette rivière, il ne faut rater pour rien au monde la première semaine de l’émergence d’Olive Upright.
On ne l’a pas ratée, et les truites qui nous ont fait l’honneur de monter sur nos mouches avaient des robes somptueuses, et de gros nez qui témoignaient de leur habitude à farfouiller dans les cailloux.
Je ne suis pas près de l’oublier, et je mesure ma chance d’avoir pu vivre ce moment. Merci.
Une pensée à tous ceux qui en sont privés, en vous souhaitant de retrouver vos rivières au plus vite !