Une bouffée d'air frais

J’ai hésité à partager ici les dernières sorties au bord de l’eau, y renonçant finalement, respect devant la situation des amis français oblige. Car la pêche ici est permise, comme les autres activités, pour autant que certaines règles soient respectées. Mais cette fois-ci je ne peux résister au plaisir de vous partager l’aventure de ce dimanche, me disant que ces images, plutôt que de piquer, pourront faire du bien, apporter une bouffée d’air frais et alimenter l’imaginaire en ces temps compliqués. Gobages restant avant tout un forum de pêche à la mouche.

Car hier, il fallait être au bord de l’eau. Une de ces journées qui se présentent une à deux fois dans l’année, où les plus belles mémères de la rivière ont le nez en l’air.
Superbe pêche en sèche de 10h à 21h, la plupart du temps sur hameçon de 18 et dans des situations compliquées et techniques, accroupis sur la berge à fouetter à l’horizontale sous les branches de la ripisylve sur des poissons évoluant dans des eaux cristallines. Au final, une douzaine de magnifiques poissons, sans oublier deux gros décrochés et une casse épique sur un paquebot de 60 qui nous restera en travers de la gorge. Mais qu’importe ? Des émotions en pagaille et de l’adrénaline à l’état pur, qui nous feront repousser le pique-nique à plusieurs reprises, jusqu’à l’oublier complètement.
Des insectes partout, et des éclosions multiples et complexes. Des larves sous les pierres, des nymphes dans la dérive et des mouches sur l’eau.
On le sait, sur cette rivière, il ne faut rater pour rien au monde la première semaine de l’émergence d’Olive Upright.
On ne l’a pas ratée, et les truites qui nous ont fait l’honneur de monter sur nos mouches avaient des robes somptueuses, et de gros nez qui témoignaient de leur habitude à farfouiller dans les cailloux.
Je ne suis pas près de l’oublier, et je mesure ma chance d’avoir pu vivre ce moment. Merci.
Une pensée à tous ceux qui en sont privés, en vous souhaitant de retrouver vos rivières au plus vite !

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Merci beaucoup pour ton post encourageant. Les années normales, je prends en sèche 80% de mes beaux poissons (50 et +) entre le 1er avril et le 31 mai. Après c’est plus complique…
Encore merci.

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Pour moi l’ouverture 2020 n’est encore qu’un rêve,mais il est agréable de voir des images de ce style. Demain peut- être ???

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Merci du partage,un peu de rêve en ce moment cela remonte le moral.

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Quel plaisir de lire ce message mais aussi quelle frustration!

Merci, car effectivement, pêchant régulièrement la Franco-Suisse, le coté « français » est à ce jour sans pêcheurs et le coté « suisse » est lui autorisé aux pêcheurs suisses.
Il en est ainsi de l’application des consignes différentes pour ces deux pays.
La réglementation est une convention internationale et l’Arrêté Préfectoral habituel en France est sans objet pour la gestion de cette Association Franco-Suisse.

Sur les magnifiques photos, je devine un spent corps en quill et ailles CDC.
Le montage ou une photo a t elle déjà été publié sur le site?

J’ai retrouvé également qu’un célèbre entomologiste suisse François-Jules Pictet avait laissé son nom a une une espèce R. picteti très proche de Rhithrogena semicolorata( Olive upright ) qui s’imite de la même façon je crois.
Je suis preneur de tout complément d’infos
Merci
CDC

Même constat, entre plaisir de lire et frustration.
La douceur et la faible pluie d’hier et d’avant hier étaient des conditions parfaites pour les beaux poissons par chez moi. En espérant qu’ils soient toujours coopératifs pour les mdm et les coups du soir…

Merci!

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Salut ! Oui, c’est une situation très étrange. Il n’y a plus personne en face (sauf quelques gendarmes), et pendant ce temps les pêcheurs suisses s’en donnent à coeur joie. Ce n’est pas la première fois que la froide intransigeance des frontières offre ce type de scénario. Le secteur du Refrain est par contre presque totalement à l’abri de la pression de pêche car les principaux accès (Biaufond, Goumois) obligeaient les pêcheurs suisses à passer la frontière française, à présent fermée. Un ami qui y va par sentiers de traverse très raides m’a dit qu’il n’y croisait absolument personne en ce moment. Par contre, ici, je n’étais bien sûr pas sur le Doubs, qu’il faudrait d’ailleurs laisser tranquille vu les débits catastrophiques et la météo annoncée…

Ce n’est pas un spent, mais un montage paraloop en cdc, dont j’ai effectivement publié quelques exemples par-ci par-là. :wink:
Sur l’émergence de ces petites olives fin avril, début mai, j’utilise deux modèles flottant bas, l’un au corps en quill de paon jaunâtre et aile en cdc brun monté en paraloop (h16), l’autre un petit voilier au corps brun-olive et petite aile en cdc brun foncé (h18). Les truites sont généralement attablées uniquement sur l’émergente, souvent également sur la nymphe au dernier stade de l’ascendance, plus rarement sur le subimago. Pendant ce temps passent quantité de gros Ecdyo torrentis qui n’intéressent aucunement les beaux poissons au stade subimaginal, mais qui, beaucoup plus voyants, trompent souvent les pêcheurs sur la nature du menu, les petites olives prises dans la pellicule étant totalement invisibles : j’en ai vu plus d’un pêcher en vain avec de très grosses mouches, prenant d’ailleurs souvent ces grands subimagos jaunes pour des danica… Par contre, au crépuscule, les grands duns d’Epeorus et les Ecdyo sont pris avec gourmandise en plein courant par quelques truites sorties du bois, qui dédaignent à ce moment la belle retombée d’olives : la situation s’inverse, et c’est le moment de pêcher avec des hameçons de 12 et un gros hackle de coq. Sinon, on prend aussi, parfois, quelques très beaux poissons actifs sur les bordures lentes et dans les retournes avec un petit spent d’olive (plutôt une stillborn issue de l’émergence précédente) en deuxième partie d’après-midi, durant la pause des éclosions. Du moins, c’est comme ça que ça se passe sur cette rivière au tout début de l’émergence d’Upright.

Cette espèce reste très peu documentée, du moins photographiquement (je n’ai réussi à trouver aucune image digne de foi). Elle semble avoir les ailes légèrement plus foncées et colorées que semicolorata, et affectionner des cours d’eau plus petits et rapides. Sauf inattention de ma part, je ne crois pas l’avoir déjà croisée. Mais comme tu le dis, elle se confond sans doute aisément, pour la truite et le pêcheur, avec sa cousine largement plus répandue.

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Merci pour cette réponse très complète.
Je n’ai pas grand chose sur R. picteti (je n’ai qu’un seul bouquin) :
Il est écrit que picteti est reconnaissable à la partie inférieure de l’aile d’un brun beaucoup plus foncé que R. semicolorata et à reflets violacés.
J’ai trouvé ces 2 liens:

http://v3.boldsystems.org/index.php/Taxbrowser_Taxonpage?taxid=309888

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Salut.
Très beaux poissons et très belle photos qui donnent envie d aller se détendre un peu au bord de l eau.
Au vue des poissons pris et de leurs souches tu n es pas sur la franco suisse. Dans quel coins suisse pêchés tu.???
Merci

Salut!

Merci !

Dans plusieurs secteurs. En l’occurrence, le nom de cette rivière ne sera pas livré en pâture sur Internet. :wink:

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Là-bas, tout contre la berge
T’as vu ?
On aurait dit
Une goutte d’eau,
Un tremblement.
A moins que…

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Après la pluie, enfin, le Doubs suisse.

Un cadre toujours extraordinaire :

Des insectes :

Et une pêche dont on se souviendra.

En nymphe à vue sous le soleil de midi :

En émergente de 18 sous les branches des grands lisses, à la faveur d’une fine pluie de fin d’après-midi :

En émergente aussi, sur un micro-gobage qui avait bien failli passer inaperçu :

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Superbe ! Tu as sélectionné les plus jolies pour la séance photo où tous les poissons ont cette robe magnifique ?

Arreeeeete!
Ça donne trop d’y retourner :stuck_out_tongue_winking_eye:

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Hier, les conditions atmosphériques ont fait sortir les plus belles, et les robes étaient effectivement toutes extraordinaires et très typées, augurant de poissons à la génétique très pure. Mais ce n’est pas toujours le cas sur le Doubs : sur certains secteurs plus amont, on a malheureusement de plus en plus de truites hybrides de souche méditerranéenne et atlantique.
Il faut vraiment savourer sa chance quand on a le bonheur de pouvoir pêcher de tels poissons, qui plus est les rares jours où ils se montrent (un peu) en surface !

Avec plaisir quand les mesures se seront assouplies. :wink:
Par contre j’étais sur un tout autre secteur que celui sur lequel je vous avais emmenés l’année dernière. Un peu trop loin pour ton bilan carbone :stuck_out_tongue:

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Merci pour ta réponse. Effectivement c’est une chance rare. profite bien

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Si je prends l’hybrid a femme ca marche :thinking: :sweat_smile:

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Le sujet s’appelle « bouffée d’air frais ».
Et bien quand je vois ces magnifiques photos et que je pense que je ne dois pas sortir de chez moi, c’est une bouffée de chaleur qui me parcours le corps :rofl:

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