Sorgues du Vaucluse triste constat

Me suis arrêté d’y aller il y a 10 ans environ ( départ sous les tropiques ) et j’avoue que j’en garde un excellent souvenir, ça restera donc dans les souvenirs n’ayant pas envie d’en avoir des mauvais, c’est pourtant une des meilleures rivières française que j’ai eu le plaisir de pêcher :smiling_face_with_tear:

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Je suis allé faire un tour hier en Sorgue pour la première fois de la saison. Arrêt au kayak vert. Franchement je ne suis pas quelqu’un qui est alarmiste ou qui râle sans arrêt comme le collectif des pêcheurs mécontents des Sorgues sur Facebook (que je n’ai pas), MAIS, ce que j’ai vu hier c’est vraiment une catastrophe. L’eau est à 7m cube donc je pensais qu’à vue ça allait être chouette mais en fait y’a tellement peu d’eau que des algues vertes immondes et nauséabondes colmatent le fond de l’eau. On ne voit pas de poissons sur les bordures comme souvent.
Qui plus est, j’ai croisé quelques pêcheurs qui viennent quasi tous les jours, ils ont vu des masses de cormorans ravager les frayères et liquider la réserve.
J’ai croisé le garde de pêche également, il m’a dit ne jamais avoir vu un état pareil (niveau, population). Enfin, le peu de poisson qui sortent sont malades avec des tâches blanches sur le corps, sans parler des quelques truites mortes que j’ai vues sur le fond des algues. Je n’ai bien évidement pas déplier la canne. Balade d’une heure et je suis rentré un peu dépité pour cette belle rivière. La météo à 15 jours annonce du soleil et encore du soleil…Tant qu’il ne pleuvra pas pendant 3/4 jours en continu, la rivière va peu à peu mourir.

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C est bien triste :face_vomiting:

Je projetais d y revenir cette année mais comme Yves, je préfère garder un bon souvenir de cette rivière…

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Si tu veux t’y rendre, regarde du côté des débits futurs. Si a un moment donné avec les pluies ont monte jusqu’à a 80/100m cube, ça va permettre de faire machine à laver dans l’eau. A la suite de ça, entre 10 et 15m cube je trouve le niveau satisfaisant pour pêcher. Mais faut que les fonds soient drainés absolument.

Bonjour Fred,
mon frère qui habite dans les environs (mais qui ne pêche pas) est allé faire un tour il y a qq temps à la Fontaine de Vaucluse et m’as dit qu’il n’avait jamais vu cela du point de vu du débit.

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Enfin si il y a plus de poisson ça ne changera pas grand chose les débits…

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j’y suis passé hier , j’ai quand meme vu des poissons non malade de toutes les classes d’ages (truite) ,avec de la pluie peut etre que…par contre les ombres …

Depuis 2008 elle n est plus l ombre que d elle même…

Je veux bien croire que la pêche entre 2010 et 2022 soit la même, relativement médiocre :roll_eyes:

J ai le souvenir au début des années 2000 de voir des bancs d ombre de 20/30 individus, et des truites dans tout les sens.

C est bien d être optimiste mais ça suffira pas.

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Quand je suis allé avant hier à la pêche, il y avait au moins 10 pêcheurs au toc nymphe avec leur bouboule orange. Je suis d’accord pour laisser les poissons tranquilles, ce n’est pas la mentalité de tout le monde malheureusement, surtout dans le sud de la france.

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bonjour a tous,
j’ai longtemps pêché à la mouche en nokill sur de très nombreuses rivières : Alpes, Auvergne, Ain … et la sorgue en amont de l’isle/S. Sur tous les cours d’eau c’est la même constatation, il n’y a quasi plus rien. Encore plus inquiètant il n’y a plus rien en micro faune ( ephémères / Tricoptères et porte-bois qui couvraient le fond en bordure de rivières ). Je ne pêche plus. les rivières sont devenues des égouts propres ( eau claire mais sans vie… )
Je me rappelle, il y a 50 ans, on jetais quasi tout à la rivière mais il semble que la biomasse suffisait à épurer l’eau et les densités étaient impressionnantes.
Pour de nombreuses rivières on pourrait expliquer la débacle par les pesticides, les débits, le réchauffement des eaux et autres. Par contre, pour la sorgue amont, je ne comprends pas ce qui se passe. Même en période estivale, l’eau reste fraiche, le débit mais si modéré n’est pas catastrophique, il y a bien pire.
Le seul point que je vois qui pourrait expliquer, ce sont les vergers et la vigne s’il y en a sur le parcours ( on sait bien que ces cultures utilisent beaucoup de pesticides ) Quelqu’un aurait-il a disposition sur des études faites sur le sujet ou l’adresse d’un site ou je pourrai trouver ça ?
Cordialement

Tu as des études qui montrent le déclin des insectes en milieu aérien même protégé. Du style 80% d’insectes en moins dans un parc naturel en quelques décennies.

Si c’est le cas en milieu terrestre, pourquoi en serait il autrement en milieu aquatique?

Que fais tu si ton chien a des tiques et des puces?

Que fais tu si tu as un nid de guêpes sur ta terrasse? Des moustiques dans la maison?

Des pucerons au jardin?

Poissons comme oiseaux mangent très souvent à un stade de leur vie des insectes. Et pour boucler un cycle, une espèce a besoin de survivre à chacun de ses stades.

Enlève les insectes d’un milieu et tout s’écroule.

Fred

A quoi impute t-on le déclin d’insectes dans un parc naturel protégé ? les scientifiques pensent aussi qu’il s’agit des pesticides utilisés à l’extérieur du parc ?

Certaines espèces d’insectes sont connues pour être soumises à un fort effet Allee.

L’exemple le plus flagrant est celui des abeilles. En dessous d’un certain nombre, la colonie s’effondre.

La population d’insectes d’un parc naturel n’est pas isolée du reste du monde. Pour survivre en bon état, il faut qu’elle fasse des échanges avec des individus de l’extérieur du parc. Mais si dehors c’est le désert, il ne peut plus y avoir d’échanges. Rien ne rentre et ce qui sort est tué.

Alors oui, les pesticides n’ont pas de frontière et sont transportés pour les plus volatils sur des kilomètres. Ils peuvent donc rentrer dans les espaces protégés. Mais indépendamment de ça, une population isolée d’un parc est fragilisée.

Ce qui fait vivre le haut de la Sorgue, ce sont les migrations des insectes venant de l’aval. Les larves dérivent de l’amont vers l’aval. Si toutes celles qui terminent dans la zone aval sont tuées, elles ne pourront pas donner des adultes qui remonteront pondre en amont.

Fred

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Bel article de vulgarisation ici :

Avec les doutes et les incertitudes qui fondent la démarche scientifique.

A+
J

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Bonjour,
je ne dirai pas que l’état des rivières est idyllique, mais de là à dire qu’il n’y a plus rien…
ou alors je dois je pêchais les seules rivières poissonneuses de France ! Alpes du sud, Nord de la France…
En ce qui concerne la dégradation de la Sorgues (ou des Sorgues), cela fait un moment que cela se dégrade

Bonjour,

Effectivement, quand je travaillais sur Avignon, dans les années 1970, elle était polluée quasiment dès sa source (filatures, papeteries, teintureries, tanneries etc).
Elle a la malchance d’être dans une zone victime de l’héliotropisme et donc très anthropisée.Voir l’évolution des populations riveraines avec beaucoup d’habitats diffus.

A ce sujet, il y a bien une législation sur la vitesse maxi du vent lors des traitements.
Encore faut elle qu’elle soit appliquée : il est fréquent de voir traiter par grand vent surtout, pour des raisons évidentes, quand ce sont des salariés sur les tracteurs.
Et, pour la même raison, des traitements en plein jour, quand il commence à faire chaud.
Alors que l’on apprend qu’il vaut mieux traiter en début de nuit, dès que le vent se pose et la température tombe …

à +

Ce qu’il ne faut absolument pas négliger/oublier, c’est ce qu’il se passe sur l’impluvium. De par sa taille, déjà plus que conséquente (> 1000 km2), et par l’agriculture pratiquée dessus : à savoir une grande part de culture lavandière, et pas forcement bio, loin de là (même si la lavande n’est pas la plante la plus fragile)… Fongicides et surtout insecticides. Et l’énorme capillarité des sols, à l’instar des passoires franc-comtoises, les produits ressortent, comme ils sont rentrés : pas d’autoépuration.
C’est exactement le même mal, dont peut souffrir le Cusancin dans le 25 (la problématique n’est évidement pas la même, mais l’origine agricole intensive, si).
Dans les deux cas, on un linéaire assez court (une grosse dizaine de km pour le Cusancin), pas d’affluents/latéraux capables d’offrir une réserve génétique/biologique annexe, un apport d’eau d’une autre qualité/thermie…

Et on ajoute à ça, la pollution des eaux propres au cours d’eau, les berges contraintes sans possibilité érosives (bétonisation des berges, seuils en travers > continuité des sédiments, des poissons…), les bouleversements des fonds par les canoés (pas un, mais les centaines qui descendent tous les jours), les baigneurs concentrés sur des mêmes spots (l’herbier du partage des eaux), les oiseaux piscivores qui remontent toujours plus eaux (ils ne s’alimentent pas de glands…), la pisciculture et ses rejets…

Tous ces éléments pris séparément dans une rivière saine et dénuée de perturbations majeures, seraient modestes. mais là, c’est l’effet cocktail… et le problème, si on considère le fond la chose, c’est notre mode de vie,… à tous…

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