Bonnes pratiques pour la remise à l'eau

« … Là encore, les études montrent qu’on fait plus de dégâts avec les mains mouillées qu’avec les mains sèches… »

De quelles études parlez-vous ? Pourriez-vous nous transmettre les références ? En tant qu’ichtyologue et chirurgien expérimental piscicole, ça me parait complètement à côté de l’essentiel et la réalité(1) ! Je serais donc très curieux de pouvoir lire ces études. Merci !

David

(1) J’entends par là que le problème n’est pas de serrer la main pour pas que ça glisse, vu que :

  • main mouillé ou main sèche, le mucus du poisson le fera glisser dans votre main, il faudrait pour éviter que ça glisse le sécher avant manipulation… Je n’ose dire évidemment qu’un poisson n’a pas à être sec, et que ce serait la pire chose à faire.
  • On ne devrait simplement pas sortir le poisson de l’eau et de l’épuisette : une fois l’eau écoulée des branchies, les muqueuses branchiales sèchent à « vitesse grand V »… et on commence à asphyxier le poisson au bout de quelques instants seulement, pas plusieurs minutes…
  • Manipuler un poisson, c’est en épuisette pour les petits,à deux mains pour les grands en le soutenant sous l’abdomen, la seconde main « serrant » la base de la queue, et pour les moyens, on soutient avec la paume de la main et les doigts du pouce au majeur, et on sert la base de la queue avec l’auriculaire. C’est la base de l’apprentissage de la manipulation des poissons en ichtyologie, pisciculture, aquaculture, etc. Il ne devrait pas glisser même mains mouillées ! SI c’est le cas, il faudrait s’en soucier et revoir sa méthode de manipulation.
  • Pour éviter d’enlever le mucus protecteur des poissons, il faut avoir les mains mouillées !
  • ON NE SERT JAMAIS LE VENTRE D’UN POISSON, QUEL QUE SOIT LA RAISON ! S’il s’échappe de vos mains, il faut alors juste accompagner la chute vers l’eau, pas essayer de le retenir… Si vous n’êtes pas au-dessus de l’eau, c’est qu’il n’a rien à faire là !
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Bien d accord avec vous et c est pour cette raison que je suis trés sceptique sur le taux de survie en no kill d aprés de soit disantes études pêches avec ardillons en plus,le temps et la manipulation sont aussi des facteurs majeurs

Faut arrêter avec ça. Sur les parcours très pêchés, les beaux poissons pris sont souvent repris dans la même saison ou d’une année sur l’autre !

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Oui au USA sur les parcours les plus fréquentés, les truites sont parfois prises et reprises 30 fois par an et plus…

Il ne faut pas oublier que plus un poisson est grand, plus il est « solide »… Un gros poisson de 40-50 cm peut subir pas mal de choses qui flinguerait un plus petit. Et puisqu’on parle des USA, les rainbows sont bien moins fragiles que les browns et supportent pas mal de comportements inappropriés.
Sur beaucoup de tels parcours no kill, la proportion de gros poissons devient assez rapidement trop importantes par rapport à ce qu’on attendrait naturellement…

Puisqu’en no-kill, il ne devrait pas y avoir de surmortalité de la part des pêcheur, on devrait avoir une distribution des tailles naturelles : on doit avoir une succession de « cloches » (par classe d’âge) qui diminuent petit à petit… Sur pas mal de parcours, le devenir des poissons de 20-25 cm pose souvent question puisqu’ils disparaissent petit à petit… Suffit de regarder la distribution des tailles des pêches d’inventaires : Quand on a à peine plus/autant/moins de 25-35 que de >35 cm, il y a quelques questions à se poser :wink:
Mais ce n’est pas une généralité, on aura des superbes parcours no kill ou à gestion classique où la population se portera très bien… Tout comme on connait tous des parcours no kill où « quelque chose cloche »…

Maintenant, parlons d’éthique deux minutes : quand vous faites une partie de pêche, jeu dans l’eau, etc. et si vos collègues vous mettraient la tête sous l’eau plusieurs dizaines de secondes parce qu’ils ont gagné, je pense que vous ressentiriez un certain niveau de stress, sans que vous mourriez pour autant (quoi que, à voir si ça se répète trop souvent…). :wink:
Les poissons restent des êtres vivants, truites et ombres particulièrement fragiles… Quitte à les enquiquiner en les pêchant, on peut tout simplement essayer d’éviter de les mettre en situation de stress (serrés dans nos mains, mise hors de l’eau de looooooongues secondes), etc.

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Je n’ai plus les références de l’étude mais ce doit pouvoir se retrouver.

Il y avait même un protocole où ils essuyaient les truites avec un torchon pour leur enlever le mucus ==> aucun problème de survie et bien moins de mortalité qu’avec des poissons serrés car glissants (notamment en raison des mains mouillées) .

Comme quoi. :smiley:

Oui c’est chiant ces parcours nokill ou il y a trop de gros poissons. On veut des truitelles de 18 comme dans la Garonne. C’est bien plus rigolo à l’asticot. :rofl:

Qu’est ce qu’il faut pas entendre. :roll_eyes:

Fred

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Volontiers pour les références ! En pratique ichtyologiques, on pratique/enseigne carrément l’inverse. Donc si on doit faire évoluer nos pratiques, ce serait bien d’avoir ces références ! (même si sincèrement j’attends de les voir et les espèce en question pour remettre en doute nos pratiques…).

Pour :
"Oui c’est chiant ces parcours nokill ou il y a trop de gros poissons. On veut des truitelles de 18 comme dans la Garonne. C’est bien plus rigolo à l’asticot. :rofl:

Qu’est ce qu’il faut pas entendre. "

D’une vous me faites dire ce que je n’ai pas dit, et de deux vous mélangez bon fonctionnement halieutique et bon fonctionnement populationnel. Si une population où il y a effectivement trop de gros poissons (j’entends, par rapport aux autres classes de taille) vous ravis halieutiquement, cela devrait quand même vous inquiéter pour le long terme…
Travaillant dans l’écologie appliquée, j’ai entendu pas mal de gestionnaires ne pas comprendre pourquoi en quelques années ils sont passés d’une population « qui se portait bien » (entendez : « il y avait pleins de grosses truites ») à une population qui est devenue quasiment non-fonctionnelle et pauvre (plus rien au-dessus de 20-25 cm, très peu de reproduction, etc.

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Il y a plusieurs versions… La majorité quand même préconise de mouiller les mais pour éviter de retirer le mucus protecteur.

Pour les gros poissons, les gants sont très répandus mais encore une fois, enleve le mucus au niveau de la queue… Pas évident de détenir LA vérité

Tout simplement parce qu’il n’y en a pas…
Enlever le mucus au niveau de la queue n’est en soit pas un souci, tant qu’il n’y a pas de blessure… Le mucus est un protecteur d’infection, et se régénère assez rapidement.
Par contre, enlever le mucus s’il y a des blessures, ou si on le manipule trop (risque de contamination), est franchement contre-indiqué…

Mais comme je disais, certains poissons n’y seront que peu sensibles, d’autres oui, surtout si l’état de la rivière se dégrade…

C’est comme toute précaution, on doit faire au mieux au cas où… Donc soit on applique de bonnes pratiques responsables, soit on se dit qu’il n’y a jamais eu de casse donc on continue à ne pas vraiment faire attention… Mais si un jour un problème survient, on clamera qu’on ne comprend pas pourquoi…

Je l’entends chaque année d’assos de pêche qui ne comprennent pas pourquoi ils ont d’un coup une forte mortalité au moindre souci dans la rivière, et tous les pêcheurs de dire :" ah non, pas avec moi…" en regardant leurs pieds :thinking:

Du fait des pratiques halieutiques, nous avions à un moment des consignes d’injection d’anti-bio pour suppléer la perte du mucus… Les vétérinaires sont vite revenus sur ces consignes et ont plutôt privilégié de ne pas l’enlever en changeant nos manipulations…

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Bah la vérité on se la fait beaucoup avec l’expérience ( là dessus je ne mets pas en doute celle de Fred ), et aussi avec les poissons qu’on pêche, je prends l’exemple du bonefish poisson qui ressemble à si méprendre à l’ombre ( il se tortille beaucoup et est rempli de mucus ) ben comme on a pas d’épuisette en général on les échoue sur le sable en les laissant dans l’eau le temps de décrocher la bête ( je n’écrase pas les ardillons pour ces poissons ) et ensuite par la queue on fait quelques allers retours et ça file :sunglasses:
Yves

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Certaines espèces sont plus fácil à prendre par la queue (saumons) que d’autres (truites en général)

C’est vrai Ben les bonefishs et permits aussi, il y a que le tarpon qu’on est obliger de prendre par la gueule ( surtout pas le barracuda :joy: )
Yves

Ce n’est pas tant l’espèce, c’est une question de taille… On prend par la queue comme les saumons les truites de lac ou de mer, alors qu’un tacon se manipulera exactement comme une truite de 15-25 cm :wink:

Bon allez, je sens de certains des membres que revoir ses méthodes de manipulation n’est pas à l’ordre du jour. Je m’arrête là :wink:

Excellente journée à tous, et bonne « réouverture » dans 10 jours !
Va y avoir du monde au bord de l’eau je sens :rofl:

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Le mieux est de ne pas saisir les poissons et de les photographier sur un substrat non agressif et MOUILLE et qui a permis un échouage progressif. Ou tout simplement dans l’épuisette.
Mais c’est un HS intéressant.

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Un bon « Ketchum » pour la sèche et dans l’épuisette pour la nymphe…
En matière d’épuisette: quoi penser des épuisettes en mailles caoutchouc?
Faut il les préférer aux filets en toile fine non agressives pour le poisson?

Le ketchum avec l’ombre est le meilleur moyen de lui arracher les babines. Outil à proscrite avec ce poisson.

Fred

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On peut tout simplement décrocher un poisson sans le saisir en le laissant dans son élément…

Eric

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Salut les confinés !

Sauf ceux qui prennent en photo les truites de 15 cm ! :rofl: Pas si rare sur les sites de toqueux …

Il n’y a que les trophées qui méritent la photo. L’écrasante majorité se décrochent très bien en secouant l’hameçon, parfois simplement en relâchant la tension.

à +

Tu es sur ?
Je n’ai jamais remarqué! L’hameçon sans ardillons se sort si facilement! Sans la moindre résistance…Et puis une fois parti, pas possible de voir si il a souffert…
Moi qui pensais bien faire!!!

Mais tu fais bien de pêcher avec des mouches sans ardillon. Ce qu’il faut juste savoir, c’est que les études sur le sujet ne font pas ressortir de différences significatives de taux de mortalité entre les hameçons avec ou sans ardillon.

Du coup c’est très bien de ne pas avoir d’ardillon car ça facilite le décrochage des poissons mais il y a des facteurs bien plus importants sur lesquels il faut veiller afin de maximiser la survie des poissons.

Le temps de combat, le temps passé hors de l’eau, la profondeur de l’hameçon dans la bouche, les pressions subies par la prise sont bien plus discriminant pour la survie du poisson que la présence d’ardillon (ou le fait d’avoir les mains mouillées par exemple).

On peut se donner bonne conscience en pêchant sans ardillon mais si c’est pour prendre des poissons du kilo en 8 centièmes, les laisser au sec sur les galets pendant 5 minutes pour faire un film et les balancer dans l’eau lors de la remise à l’eau du haut d’un mur, c’est pas l’ardillon qui fera la différence.

pour tous ceux qui comme moi adorent la pêche de l’ombre à vue aucun autre poisson ne pourra nous apporter autant de joie, il m’arrive de passer une journée sur un goret compliqué que j’ai envie de prendre, quand il vient pousser ta nymphe du bout du museau ou qu’il fait des simulacres en tremblant comme si tu l’avais piqué et bien c’est magique.

Passer la journée à matraquer un poisson, un seul ? Même si celui ci adopte des comportements totalement anormaux comme un rejet du leurre du bout du nez ou des spasmes ? C’est moi qui suis sensible ou ça ressemble à de l’acharnement ? On lit parfois que des pêcheurs en nymphe matraquent des ombres toute la journée jusqu’à les piquer. Je pensais que c’était des propos peu fondés visant à nuire à la pêche à la nymphe. Mais si ce sont les pratiquants qui l’avouent, ça prend une autre dimension car je ne pensais pas cela possible. :face_with_raised_eyebrow:

Fred

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