L’oreille de lièvre est une mouche qui a pris, prend et prendra beaucoup de poissons.
C’est une des imitations de base de la majorité des pêcheurs lorsqu’ils sont en face des ombres de la Dordogne attablés sur les sulphures. Et pourtant, elle ne fait pas de miracles. Sinon, il n’y aurait pas tant de pêcheurs à se lamenter lorsqu’il y a des sulphures.
La principale raison est que c’est une mouche au niveau de flottaison très approximatif et peu reproductible. Tu poses 10 fois une ORL sur l’eau, elle ne se pose jamais trois fois pareil de suite. Tu montes 10 ORL, tu n’en as pas deux qui se comportent pareil.
C’est inhérent à sa construction.
Donc tu attaques un ombre, elle flotte bien, il ne monte pas. Tu relances, elle est sur le côté. Ça peut lui plaire ou pas. Le coup d’après, elle coule. Tu la cherches des yeux, remous… Merde, il est monté, l’a photographiée et c’est fini avec cette mouche.
Et là, tu ouvres ta boîte et l’enfer commence.
Le coup de l’animation en fin de dérive est bien pensé mais si ce n’est pas réalisé dans l’axe de la dérive, ça va faire draguer latéralement la mouche et les ombres apprécient modérément en général.
Pour moi, pour réussir sur les sulphures émergentes, il faut des mouches fiables, qui se posent 9 fois sur 10 dans la même position et qui se comportent toujours pareil lors des dérives successives.
La visibilité est très importante, comme le fait d’avoir divers modèles pour permuter et faire un poisson qui aurait été échaudé sur un premier modèle.
Bref, c’est vraiment une pêche très intéressante. Après, on peut toujours faire du poisson en les pêchant avec un gros sedge ou à deux mouches avec une nymphe attachée sous une sèche. Ça marche très bien mais pour moi, ça n’a pas les même saveur que de les prendre à l’émergente.
Fred