En replongeant dans de vieux articles et plus particulièrement ceux concernant les matériaux utilisés pour réaliser le corps, je me suis rendu compte que le dubbing avait pris une place prépondérante dans les montages « actuels ».
Au regard de ce que je vois sur les photos, dans la boite des copains, au Club, je trouve que souvent les corps réalisés en dubbing ont un diamètre très supérieur au diamètre du corps de l’insecte sensé être imité ou suggéré.
Quand je montais au Club des mouches avec Michel Flénet (je suis très loin d’avoir son talent), et que je prenais une pincée de dubbing, il me l’a prenait, l’étirait et la triturait pour ne me redonner que la moitié de la quantité initiale, en me faisant comprendre que c’était assez.
Alors, votre avis: on en met trop?
Oui, sans hésitation . Si tu regardes mes vidéos tu verras que j’en mets très très peu.
J’ai fait il y a quelques temps une animation montage dans une section mouche et j’a lourdement insisté sur le fait de mettre le dubbing par petites touches au risque de voir le corps devenir un gros pâté
A plus,
Patrick
C’est valable non seulement pour le dubbing mais aussi pour tous les autres matériaux.
Il n’y a que très peu de vidéos de montage sur YouTube qui montrent des mouches de pêche sobres et efficaces.
C’est juste que c’est pas vendeur. Or les gens qui animent les chaînes de montage sont dans la recherche de clics pour gagner des sous. En expliquant des choses compliquées avec 3 fois trop d’ingrédients, ça fait sérieux et les gens regardent. Et c’est la surenchère. Tout le monde fait pareil.
Après, regarder quelqu’un mettre 4 fibres sur un hameçon et dire c’est une bombe atomique ne sera jamais putaclic même si c’est un modèle des plus efficaces.
Fred
Pat et Fred, je suis totalement de votre avis.
En prenant pour exemple une ORL( hameçon droit, tinsel fin, dubbing lièvre court pour le corps et dubbing plus long en tête) nous voyons sur les sites de vente ou sur Youtube des montages qui ressemblent plus à un goupillon de nettoyage de bouteilles qu’à une émergente fine et délicate.
Entièrement d’accord, une imitation d’éphémère ne devait pas ressembler à une abeille !
J’avais tendance à mettre trop du dubbing moi aussi, mais avec l’expérience je réduis effectivement la quantité ( comme cdc 25 je divise par deux )
Je ne sais pas si les mouches sont plus prenantes, en tout cas elles sont mieux équilibrées, Fred tu le dis très bien !
Un petit toupet sur un hameçon presque nu, et ça marche !
Quand on voit une A4, se n’est ni spécialement fin de corps, ni spécialement dépouillé en terme de volume. L’efficacité d’une mouche c’est bien plus dans la tête du pêcheur que dans l’épaisseur du corps de la mouche…
A+
J
Les bonnes mouches sont les plus sobres et dépouillées.
Houla, quand la A4 a été créée et a connu son heure de gloire, il y avait tellement de truites dans les rivières du Jura que tu aurais pu doubler la taille du corps, ça n’aurait rien changé.
Il faudra bien qu’on fasse une sortie ensemble sur la Dordogne un jour où il passe quelques sulphures. Je te laisse ton A4 et je garde mes 4 fibres enroulées autour de mon hameçon. On va voir si c’est dans la tête du moucheur.
À la rigueur en Normandie sur les mouches de mai, je donne une chance à ce modèle mais sur nos poissons tendus du string, je ne vois guère d’occasion pour lui faire prendre l’air.
Fred
Je vois que le sujet dérive un peu mais personnellement j’ai jamais compris l’utilisation de dubbing pour imiter l’ordre des éphémères … quand un simple fil, quill ou autre matériel lisse et léger imite parfaitement (simplement) le corps de nos insectes favoris…
Après pour donner du volume aux autres espèces …ça va de soi.
Bonjour,
Je viens de réaliser une petite série de March Brown, en montage parachute, le corps est fait en faisan ( pour la couleur et l’aspect duveteux ) et j’utilise du dubbing pour donner un peu de volume au thorax ( son aspect ébouriffé est censé imiter les pattes ), je suis satisfait du résultat !
Les poissons aussi, visiblement, les prises ont été régulières l’an passé en eaux rapides.
J’ai beaucoup plus de réussite avec des corps en dubbing qu’avec des corps en fil (Même si le corps est parfois plus gros que l’insecte réel).
Et ce n’est pas une histoire de confiance dans la mouche ou de présentation. Quand je vois un poisson gober et qu’il fait refus sur refus jusqu’à que je lui présente le modèle qui fonctionne (et refonctionne sur d’autres poissons). J’ai du mal à imaginer que le problème puisse venir du pêcheur, surtout lorsque le phénomène se reproduit plusieurs fois. Pensez-vous à une autre raison ?
Je ne sais pas ce qu’apporte vraiment le dubbing, mais il est possible que ce soit la légèreté de la mouche qui lui donne plus de vie, un corps en soie c’est lourd. Aussi sur les modèles dont le corps flotte bien horizontalement à la surface de l’eau, les poils mouillés donne peut-être une allure d’insecte dans son exuvie.
Mon impression est que ce qui compte le plus c’est l’empreinte de la mouche sur l’eau, j’imagine que c’est ce qu’il y a de plus caractéristique pour un poisson, cet effet loupe autour de la mouche qui dessine une silhouette. Et le niveau de flottaison détermine cette silhouette.
Ca revient toujours cette histoire d’A4 qui prend des poissons partout et en toutes circonstances et qu’au final ce n’est que la présentation qui compte. Personnellement elle m’a apporté plus d’échec que de poisson et difficile d’imaginer que ce soit la présentation alors que d’autre modèle, pas plus compliqués, provoque presque zéro refus. (Quand j’étais gamin je pêchais avec une seule et unique mouche, la 917 de Devaux. Elle m’a apporté pas mal de truite, mais uniquement dans les courants et lorsque les truites le voulaient bien )
Faut dire que sur les rivières que je pêche il est rare de voir les poissons sur les imagos.
La A4 ne comporte pas de dubbing dans sa version originale, le corps est en soie de montage, donc A4 hors sujet.
VOIR
c’est bien ce qu’il me semblait…
les montages guy plas non plus il me semble
Tout à fait d’accord avec l’idée « d’empreinte » sur l’eau que peut conférer le dubbing mais faudra m’expliquer comment un dubbing peut être plus léger qu’un simple tour de soie sur une hampe d’hameçon ou un quill,là où le dubbing est intégré dans un dubbing loop en soie de montage puis enrouler autour de la hampe,y a forcément plus de masse et de matière
après une collerette, quelques fibres etc… font le boulot pour essayer d’imiter pattes,ailes ou autre exuvie .
Le dubbing est moins dense que du fil de montage, il y a plus d’air, donc il y a moins de matière pour le même volume. (C’est variable suivant le dubbing)
Par contre c’est vrai que suivant le fil utilisé une simple couche de fil peut suffire pour faire un corps, alors qu’avec du 6/0 ou 8/0 il faut une quantité de spire pour faire un corps à peu près conique, ce qui fait une mouche massive. C’est le rapport volume d’eau déplacé poids de la mouche qui fait que la mouche est lourde ou légère. (Edit: sans oublier la tension superficielle à cette échelle, et les micros poils du corps aident à ne pas percer la pellicule)
A ce titre les mouches devaux A4, 917 sont remarquablement montés. Il y a très peu de tours de fil, le strict minimum, et pourtant ces mouches sont bien formées et très coniques grâce au montage inversé qui donne du volume.
C’est un fil très gros qui est utilisé, ça va à l’encontre du montage moderne avec des fils extrêmement fins.
Il n’y a que les imitations qui imitent qui fonctionnent, sinon les truites finiraient toutes crevées avec une panse remplie de déchets divers…
C’est naturel d’être sélectifs pour un poisson évolué comme la truite, elle ne peut pas se permettre de bouffer tout et n’importe quoi. Ca peut arriver par accident, mais pas toute la journée. C’est aussi pour ça qu’une mauvaise mouche peut permettre d’attraper quelques poissons par accident.
Après une mouche qui marche plus ou moins c’est compliqué de savoir exactement pourquoi. J’ai bien dit « pour moi c’est la silhouette », mais c’est sans certitude. Certains (Comme Marc PetitJean entre autres) pensent qu’une mouche penchée sur le côté favorise les prises. Cela pourrait être un signe de faiblesse pour les prédateurs, donc de moindre dépense d’énergie…
Question plutôt rhétorique je suppose.
L’imitation est destinée au poisson et non au pêcheur. C’est son impression de l’empreinte sur l’eau, de la silhouette qui compte.
Bonne journée,
david
Je crois surtout que les truites ne voient pas comme nous. Dans son livre sur les sedges, G. Lafontaine l’explique tres bien et décris pourquoi certaines éclosions sont tres problématiques (notamment les éclosions de Brachycentrus, « cul vert » chez nous). Sur ces éclosions problématiques -5% des situations- ca va pas se jouer sur l’épaisseur du dubbing, il faut complètement revoir la silhouette et les propriétés physiques de l’imitation…
Et j’ajoute que bien monter une A4, une oreille de lièvre ou un palmer c’est pas si facile non plus. C’est le paradoxe des mouches simples et basiques avec peu de matériaux.
A+
J
oui d’accord avec toi pour emprisonner un peu d’air quand t as mouche est sur ton étau mais une fois que ta mouche touche l’eau, c’est bien de l’eau que ton dubbing emprisonne , c’est pas forcément mauvais le corps peut apparaître alors dans la pellicule ou plus bas mais l’aspect léger ne tient pas réellement la route pour moi .
Un peu graissé non, ça fait un peu comme du CDC. Ca retient des petites bulles d’air et ça flotte très bien.
D’ailleurs j’essaye des corps en plume de CDC vrillées. Je ne sais pas ce que ça donnera niveau efficacité, mais sur le papier ça me plait