Ne laissons pas mourir la Dordogne lotoise

Bonjour amis pêcheurs,
Je tiens à vous faire part de ma tristesse et ma consternation face à la chute vertigineuse de la population de truites sur la Dordogne dans son parcours lotois.
Je pêche entre Souillac et Carennac depuis de nombreuses années. Je ne suis pas un excellent pêcheur, mais je me rend régulièrement au bord de l’eau du printemps à l’automne. Je pêche au toc ou à la mouche selon la saison.
Après la catastrophique canicule de 2003, la situation s’était pourtant plutôt améliorée ces dernières années, avec (divine surprise) l’apparition d’ombres sur Souillac et Pinsac, des débits hydrauliques assez satisfaisants et un peu plus réguliers que par le passé.
Première blessure : A cause de la sécheresse hivernale, le débit a été très bas cet hiver. Les cormorans omniprésents depuis septembre ont pu s’en donner à cœur joie, les eaux basses et claires étant optimales pour leur activité prédatrice. J’imagine que toutes les espèces de poissons ont été touchées, truites et ombres compris.
Deuxième blessure : Premier mai, ouverture de la pêche aux leurres artificiels. Des dizaines de barques descendent à la queue leu leu la Dordogne. Certaines sont équipées de moteurs thermiques assez puissants pour être utilisés sur des bateaux en mer. La rivière est très basse, les poissons sous alimentés au printemps sont sans doute très agressifs. Quelle aubaine…
Environ 3 semaines plus tard, je rencontre à Saint Denis les Martel un sympathique retraité, du genre qui adore discuter avec tous les pêcheurs qu’il croise : " il s’est fait des cartons terribles le premier mai , certains pêcheurs ont pris jusqu’à 15 truites mais depuis, c’est très calme".
Effectivement, on peut cartonner sur la Dordogne lotoise : il est possible de conserver 10 truites par pêcheur.
Dans les semaines qui suivent, je prend un nombre étonnamment faible de poissons. Un fait me préoccupe beaucoup : habituellement, quand je traverse un bras de la Dordogne en tête de courant, j’observe presque systématiquement plusieurs poissons souvent de très belles tailles. Désormais, c’est le désert.
Peu de petites truites également, ce qui ne laisse rien augurer de bon pour les années à venir.
J’avoue mon impuissance. L’autorité publique ne semble à beaucoup s’intéresser à la protection de l’écosystème. Je n’ai pas croisé un garde fédéral depuis plus de 10 ans. La régulation des cormorans n’a visiblement pas été mise en œuvre.
Imaginons que je me rende aux assemblées des AAPPMA (associations locales de pêche), et que je propose les mesures suivantes, certes contraignantes mais qui pourrait inverser la tendance :
Interdiction des tridents et des ardillons (je doute fort des chances de survie d’une truite décrochée après extraction des 2 tridents équipés d’ardillons d’un rapala).
Limitation du nombre de prises conservées à 3 truites par pécheur (on pourrait s’inspirer la fédération de pêche de la Corrèze, n’est-ce pas…).
Seul le moteur électrique est désormais autorisé…
Bon si je suggère ces mesures, je pense que dans le meilleur des cas, j’aurai droit à un silence glacial ou à des réactions assez agressives plus probablement.
En attendant, la truite s’apprête à rejoindre la saumon, l’alose et la lamproie marine dans la liste des espèces en passe de disparaître sur la Dordogne.
Le compte à rebours a débuté.

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23°C fin juin a Gluges avec 40 minable m3… Le boulet du canon, il est passé pas tres loin cette année, merci les 100mm de flotte généralisé qui sont tombé sur le BV ensuite. L’épée de Damocles c’est le climat et rien d’autre…
La réglementation est certes débile, mais c’est pas ça du tout qui limite la population de salmo sur le secteur lotois.

A+
J

Bonjour, la canne à pêche est un très mauvais indicateur de la quantité de poissons sur une rivière. Donc il faut relativiser.

Niveau truites, cette année, j’en ai pris autant que les autres années. Par contre, énormément de blessées.

Côté ombres, je suis plus inquiet. J’ai fait une dizaines de sorties depuis mi août, c’est vraiment la misère. J’y suis pourtant allé par eaux basses, sur des bancs connus, avec des masses de mouches en dérive, je n’ai pas vu loin de là autant de poissons que d’habitude. J’estime à un tiers le nombre de poissons vus. Avec parfois des postes complètement déserts visuellement parlant.

Après, c’est comme tout. Une réglementation débile ça se change. Il faut s’en occuper, rentrer dans une aappma, se faire élire à la FD et ramer.

Bon courage si tu te lances dans l’aventure.

Fred

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Je redoute malheureusement que la pression exercée par les pêcheurs ne soit un facteur déterminant sur la population des salmonidés. Il suffit de comparer les populations dans les réserves de pêches et les zones pêchées.
Il y a sans doute des zones de résurgences plus fraiches ou les truites peuvent se réfugier lors des canicules, mais le problème du réchauffement climatique est effectivement très inquiétant.

De quelle réserve sur la Dordogne parles tu ?

Fred

Voilà, tout est dit ou presque, c’est ce qu’il nous reste à faire. Le dire c’est bien, le faire c’est mieux, donc je vais m’y pencher dessus.

La canne est un mauvais indicateur certes, mais particulièrement en début de saison, j’ai vu un paquet de truites finir au fond du panier.

Pour les ombres je n’ai pas fait le même constat (de prélèvement) mais il est vrai qu’ils sont plus rares.

Je ne pensais pas à une réserve sur la Dordogne en particulier, mais à une étude publiée il y a quelques années par la fédération de pêche de la Corrèze, qui montrait suite à des pêches électriques que la densité des truites adultes sur les parcours no-Kill ou les réserves de pêche était environ 10 fois plus élevée que sur les secteurs non protégés
Certes cette étude a été réalisée sur des petits cours d’eau, mais elle me semble toutefois assez significative.

J’ai été pendant une douzaine d’années administrateur de la fd19 et je n’ai pas souvenir d’une telle étude.

C’est le milieu qui fixe la biomasse d’un parcours, pas le fait qu’il soit péché ou pas ou même en nokill.

Sur les parcours pêchés, il n’y a pas moins de poissons en masse. Il y a juste moins de gros en raison du prélèvement ce qui nuit juste à la qualité de la pêche sportive.

En revanche, il est indéniable que la pression de pêche aux leurres sur le parcours en question est largement supérieure à ce qu’elle était ne serait ce qu’il y a deux ans.

Après, les cartons à l’ouverture, ça a toujours existé. Comme tenu des lâchers de poissons dans la zone, fort heureusement, ce ne sont pas que des poissons sauvages qui sont prélevés. De plus un nombre non négligeable de pêcheurs sportifs relâchent leurs prises.

Fred

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A quand une gestion d’un cour d’eau sur l’ensemble de son parcour et non une gestion administrative departemental.Une riviere vie et se modifie au fil des annees et gerer cela par zone ne favorise rien de bien bon au final.On met des limitations et quelques annees apres on les suprime.
La gestion "lotoise"n’est pas forcement pire que celle de Dordogne.Sur le 24 on a meme reussit a ouvrir l’ombre qui était protege jusqu’à present.Des petites populations commençaient à s’implanter ca et la sur la partie basse de notre belle.Et la bingo on autorise les prélèvements.

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Le seul soucis, c’est qu’avant, la pêche de l’ombre dans le 24 était interdite. Or l’automne, les moucheurs ciblaient clairement ce poisson en toute illégalité. Quelle belle image on donnait de la palm.

La FD 24 pour que les moucheurs puisse pratiquer à donc ouvert la pêche. Un poisson avec une maille à 35 cm. À part le nokill qui n’est ni dans les gènes des instances piscicoles, ni dans ceux de l’administration, on ne peut pas faire mieux.

Donc on a un ombre en Corrèze à 30 cm, 10 dans le Lot et un en Dordogne. Chercher l’erreur.

Fred

Bonjour Itsonlyme.
Je pêche les mêmes secteurs que toi au toc et en sèche et je fais le même constat par rapport aux années précédentes.
Très peu de truites et même d’ombres en comparaison avec les autres années. Les pêcheurs aux leurres ont fait un carton cette année d’après plusieurs interlocuteurs différents. J’ai vu deux fois les fédéraux cette année, une fois les gendarmes et une fois un garde particulier, c’est un progrès. Le garde m’a d’ailleurs parlé de braconnage et de pollution sur la partie lotoise. Pour les bateaux à gros moteur, j’en ai vu aussi cette année de même qu’un zodiac et un hydroglisseur mais là c’est une autre histoire. De mémoire, si je ne me trompe pas l’utilisation d’ embarcations à moteur thermique sont interdite par arrêté préfectoral sur une partie de la Dordogne corrézienne entre Argentat et limite du Lot puis limite Lot et la partie Dordogne en Dordogne. La Dordogne lotoise est donc exclu de cette interdiction.
Ce que je dis est un simple constat et n’est pas une explication sur une éventuelle baisse de la présence des salmonidés. Par ailleurs l’eau a été en majeure partie du temps teintée, très peu d’éclosion et quasiment pas d’activité en surface cette année sur les secteurs dont on parle.

Toi qui a été a la fd 19 peut tu me dire si il y a au minimum de concertation entre fede departementales ou pas du tout sur la reglementation des tailles,nombre et dates.
Je pense qu’avec un minimum d’entente le gain serait profitable pour la riviere.
Comment pourra ton gerer un probleme comme le silure dans nos cour d’eau sans une vue d’ensemble et des décisions unanime?

Il me semble que la limite pour l’ombre en Dordogne est fixée à 1 seul poisson comme en Corrèze, à vérifier.

Jacky, tu confirme ?

À ton avis ? Quand tu vois que deux aappma voisines n’arrivent parfois pas à discuter entre elles, penses tu que deux fd, d’unions régionales différentes, de deux régions différentes discutent harmonisation de la réglementation ?

L’espoir c’est qu’epidor se penche sur le problème. Mais et d’un, les instances piscicoles ne se laisseront jamais déposséder des droits de pêche et de deux cet organisme est un grand défenseur de la pêche au filet.

Entre la peste et le choléra… Le problème se réglera comme toujours en France avec un nivellement par le bas. Moins de poissons ==> baisse de la qualité de la pêche ==> moins de pression de pêche ==> retour d’une population relique de poissons corrects.

Fred

J’avais bien un avis et une reponse en tête mais je demande toujours car il peut y avoir des fois des différences entre les beaux discours dans une salle en reunion et le terrain.Il y aurra pet etre du mieux maintenant que le Limousin fait parti de la belle et grande region de la nouvelle Aquitaine…

Sauf que ça changera quoi ? Le problème n’est pas en Limousin ou en Aquitaine mais dans le Lot ?

Le problème, compte tenu de l’organisation de la pêche ne pourra se régler qu’en interne, au sein des aappma lotoises. Personne de l’extérieur, ni la fd 46,19,24, ni aucune autre ne peut les obliger à demander le changement de réglementation car ce sont elles qui ont les beaux de pêche.

Donc, il y faut rentrer dans ces aappma, prendre le pouvoir et faire changer les choses. Je le redis, j’ai donné, bon courage. Mais tout le reste, les complaintes sur internet, les discussions de comptoirs aussi justifiées soient elles demeureront aussi efficaces que de pisser dans un violon.

Fred

Il est tres difficile de rentrer dans des appma ou certains peches aux engins.Ils ont certainnement les bras plus longS que moi et cadenas les intensions les plus resonnables .Pour la petite histoire je m’etais presente avec l’intension de mettre une portion en no kill pour le carnassier,circulez monsieur le jeune blanc bec les pros du gourdin ont bloque tout le bordel.
Les mentalitees changent mais alors tout doucement.

"Sur les parcours pêchés, il n’y a pas moins de poissons en masse. Il y a juste moins de gros en
raison du prélèvement "
La reproduction de la truite sur la Dordogne Lotoise me semble malheureusement nettement insuffisante pour ce type de schéma se produise dans la réalité. Dans la partie corrézienne, peut-être…

Bonjour iws24,
Il existait une limitation de la puissance des moteurs des bateaux par le passé (5,5 chevaux en Dordogne et 3,5 chevaux dans la partie Lot si mes souvenirs sont bons). Désormais il n’y a plus de limitation d’aucune sorte.
Effectivement les eaux souvent teintées au printemps ont rendu la pêche à la mouche difficile, mais j’ai pêché aussi au toc avec des résultats décevants et inquiétants.

Le secteur lotois contient de nombreuses frayères d’ombres et de truites. Il suffit d’y aller voir pour s’en apercevoir. De plus, l’amont peut tout à fait empoisonner l’aval par devalaison.

Non, ce n’est pas le facteur limitant. Il y a autre chose. C’est comme pour les abeilles, multi factoriel. Un peu les pêcheurs, un peu l’eau trouble, un peu les cormorans, un peu la loutre…

Cela va bientôt faire 30 ans que je pêche la zone aval uniquement à la mouche et des cycles il y en a eu plusieurs. Parfois on ne voyait plus une truite, puis pendant trois ans, il y en avait beaucoup puis que des petites, puis une année à grosse.

Cela reviendra.

Fred

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