Si les parcours spécifiques sauvaient la pêche de la truite en France ?
L’année 2020, avec cette pandémie mondiale, fut terrible dans de nombreux domaines parmi lesquels l’interdiction de pratiquer la pêche pendant les longs confinements.
La fracture entre les pêcheurs et leur fédération n’a fait que s’accroître.
La France est probablement l’un des seuls pays de l’union européenne où la carte de pêche ne coûte que 100€. Elle permet de pêcher sur pratiquement l’ensemble du territoire en rivières, en lacs, en montagne ou en plaine, offrant une diversité incroyable pour un prix dérisoire.
Malgré tout, la pêche a beaucoup changé ces 30 dernières années.
Même si des techniques se portent bien, telles que la traque du carnassier en Bass boat ou la pêche de la carpe, il y en a d’autres qui sont sur le déclin notamment la pêche de la truite, espèce emblématique de beaucoup de régions il n’y a pas si longtemps encore.
La disparition des petits ruisseaux, des petites rivières ainsi que l’extinction des salmonidés (pour diverses raisons) dans bon nombre de cours d’eau ont considérablement diminué la zone de répartition de nos truites.
Les rivières accueillant encore une population correcte de poissons ont été prises d’assaut par les pêcheurs. La sur-fréquentation des pêcheurs a fait évoluer la pêche, la rendant de plus en plus technique au fil des années, alors que les populations de truites ne cessaient de diminuer malgré les efforts de certaines associations.
Toutefois, j’ai constaté que de grandes rivières, le plus souvent en 2ème catégorie, vont mieux. Leur qualité d’eau est probablement meilleure qu’il y a 100 ans grâce à des systèmes de stations d’épuration très performants et à la raréfaction des usines le long des cours d’eau. Avec moins d’apports organiques que par le passé, certaines espèces comme la brème, le rotangle ou encore le chevesne sont en diminution, remplacées par d’autres comme l’ablette, la vandoise, le goujon etc.
Pourquoi ne pas faire de ces nouvelles zones des parcours « truite trophée » en déversant de belles truites arc-en-ciel, salmonidé plus résistant que sa cousine fario, tolérant des températures d’eau de 20 degrés sans problème. Ces parcours existent déjà dans certains départements et rencontrent beaucoup de succès auprès des pêcheurs. Il est bien difficile de rester insensible devant un poisson de 3 kilos qui gobe !
D’autre pays ont déjà mené l’expérience et dans la majorité des cas c’est une réussite. La France possède dans certaines régions le potentiel pour réaliser ce genre de parcours avec succès. La multiplication de ceux-ci peut apporter, je pense, un second souffle aux pêcheurs de truites en France et redonner du prestige à certaines rivières.