Perception de la douleur chez les poissons

Les poissons ressentent la douleur de la même façon que les mammifères

Dans une étude parue dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society , les biologistes de l’Université de Liverpool viennent de prouver que les récepteurs du système nerveux des poissons réagissent à la douleur de la même façon que les mammifères. Face à la douleur, les mammifères présentent des réactions instinctives qui les amènent à fuir une expérience douloureuse. Jusqu’à présent, on pensait que ces réactions n’appartenaient qu’à eux. Cette étude démontre l’inverse. Par exemple, lorsque les poissons rouges reçoivent un stimulus douloureux près de leur réservoir à nourriture, ils cessent de s’y rendre pendant un certain temps. Ces chercheurs ont également montré que les poissons sont sensibles aux antidouleurs. Après un choc, un poisson-zèbre retrouve une activité normale lorsqu’on le plonge dans de l’eau qui contient un antalgique. Cette étude appelle donc à reconsidérer la façon dont nous traitons ces animaux.

Reste alors à inventer l’hameçon qui délivre un anti douleur au moment du ferrage et on est sauvé.

Que les nocicepteurs fonctionnent comme les nôtres il n’y a rien d’anormal. Mais c’est au niveau du cerveau que nait la sensation de douleur.

Leur cerveau est-il capable d’interpréter ces stimuli comme de la douleur ?

Là est la question. Le comportement d’évitement n’est pas forcément associable à de la douleur.
Car on évite tout un tas de choses désagréables qui ne sont pas forcément douloureuses.

Quand il pleut par exemple, on évite de se mouiller. Or ce n’est pas douloureux car on se douche avec plaisir.

Fred

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Même pas besoin : grâce à l’actuelle surconsommation d’antidouleurs, les eaux de nos rivières sont déjà bourrées d’antalgiques. Comme le poisson-zèbre dans son bain analgésique, nos poissons ne sentent de toute façon plus grand-chose. On peut donc continuer à les pêcher l’esprit tranquille :upside_down_face: :persevere:

https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2010-3-page-325.htm

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/23498/reader/reader.html#!preferred/1/package/23498/pub/33914/page/7/phone/

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La revue est intéressante car elle fait bien le distinguo entre les preuves sur la nociception (= perception d’un stimulus qui induis des blessures) et la douleur (endurer une souffrance). Et là les preuves sur la douleur chez les poissons sont de plus en plus convaincante, notamment les expériences avec des analgésiques qui sont univoques. Il y a quand même de moins en moins de doute sur le fait que les poissons souffrent…

A+
J

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Ce qui fait de nous des tortionnaires…?

Ouais on apprend ça tout môme en pêchant les goujons à troubler l’eau …

Il n’y a pas et il ne peut pas y avoir de vie sauvage sans prédation. Ces prédations impliquent des souffrances même sans doute dans notre cas, en nokill dont une partie de nos prises ne survivent certainement pas…
Quoi cela sert il donc ? peut être à rester un peu sauvages !
Et ce n’est peut être pas un mal quand on voit ce que notre partie civilisée fait à notre environnement par son action …
Je n’ai pas état d’âme à pêcher, à relâcher mon poisson, même si cela EMM… certains extrémistes de et leur prétendue cause animale.

Eric

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C’est exactement ce que je voulais dire, ce type de publications est lourde de sous entendus et de tentations de certains d’imposer leurs vues à une société entière.

Il n’y pas le moindre sous-entendu dans la publication en question, pas 1. C’est un article scientifique qui fait le point sur les recherches sur la douleur chez le poisson. C’est tout.

A+
J

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Bonsoir,
Cet article est intéressant mais il ne s’agit pas d’une nouvelle étude mais d’une revue. C’est dire d’une relecture de la littérature existante sans ajout de nouvelles connaissances scientifiques.

Peut-être que les poissons ont une perception de la souffrance, je ne suis pas spécialiste du sujet. Mais la lecture de cet état des lieux des connaissances en la matière doit être faite avec circonspection:

  1. il ya une grande différence entre la douleur ressentie et la douleur que l’on suppose devant un comportement d’évitement secondaire à une première exposition. Eviter un stimulus considéré comme potentiellement dangereux ou désagréable n’implique pas forcément qu’il y ait eu douleur. L’exemple de la pluie et de la douche est très bon pour illustrer ça.
  2. la figure montrant l’impact des analgésiques n’est, pour plusieurs raisons, pas scientifiquement convaincante. D’une part car elle ne montre pas d’effet dose réponse, paramètre capital pour affirmer un effet pharmacologique. La morphine a dose faible limite l’impact comportemental mais pas à plus haute dose… D’autre part, car il manque un bras d’étude montrant l’impact de l’exposition à ces médicaments chez des animaux n’ayant pas reçu de stimulus nociceptif. Et enfin et surtout parce que quand bien même il y aurait un effet des ces molécules, une seule étude ne permet pas d’affirmer et doit être confirmée/vérifiée par d’autres équipes.

Est-ce que je fais souffrir les poissons en pêchant ? Peut-être. Mais il ne me semble pas qu’il y ait une preuve scientifique convaincante sur le sujet à ce jour.
Bonne soirée
david

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Ne nous voilons pas la face. Pourquoi les poissons ne souffriraient t’ils pas comme nous lorsqu’on les pique, lorsqu’on les ramène de force en tirant sur la mâchoire, lorsqu’on les sort de leur milieu naturel pour la séance photo ?
Soyons conscients de la chose et efforçons nous d’abréger au maximum le traumatisme afin qu’ils puissent repartir dans les meilleures conditions. Le fait d’utiliser systématiquement l’épuisette y contribue énormément.

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Bonjour
Pourquoi pas de ressenti de la douleur? Tout simplement parce que le cortex cérébral n’est peut-être pas assez développé pour le permettre.
Mais quoi qu’il en soit, je suis tout à fait d’accord sur l’importance de minimiser l’importance et la durée du traumatisme infligé au poisson par notre activité.
david

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Bonjour,

La douleur n’est probablement pas la même partout sur le corps des poissons… C’est peut être le cas de leur bouche qui sert un peu à tout ?

Chez nous les humains, les organes de préhension sont moins sensibles : un coup de marteau sur les doigts est bien moins douloureux que sur les testicules …

à +

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Hello,

moi je pense être assez « Hypocrite » …

je me dis que si quelque chose nous fait mal on réagit de manière à faire baisser la douleur : j’ai en tête le souvenir d’un collègue qui en pêchant à la traîne s’est planté un 3/0 dans la base du pouce avec le lest accroché au fonds.
Son réflexe a été de virer pour donner du mou à la ligne… du coup il avait beaucoup moins mal et il a parfaitement supporté ensuite le 3/0 dans sa main (on avait coupé le fil) jusqu’à ce qu’un médecin le lui enlève (et oui, l’hameçon avait un bel ardillon).

Donc je me dis que si un poisson avait de la « douleur » il chercherait à la soulager en se laissant venir, pas en partant dans l’autre sens.

Et comme ça j’ai bonne conscience…

aplus

Paddy

PS : pour la petite histoire, pour ne pas abîmer les chairs, le médecin a coupé la hampe de l’hameçon pour enlever l’oeillet et a fait sorti l’hameçon par la pointe.

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C’est vrai lorsque la mouche est piquée - comme cela arrive le plus souvent - dans la mâchoire du poisson, qui est solide, peu vascularisée et apparemment assez peu sensible à la douleur. Par contre, dès que l’hameçon est pris plus profondément, et notamment sur la langue ou d’autres tissus plus mous/sensibles, les poissons ont tendance à nettement moins se défendre. Pour moi la différence est flagrante et parle, au contraire, en faveur d’un certain ressenti de la douleur.

Par ailleurs, tabler uniquement sur la résistance opposée par le poisson, c’est passer sous silence l’importance du facteur « peur », voire de l’instinct de survie, qui peuvent tout à fait l’emporter sur la sensation de souffrance, d’autant plus chez des animaux sauvages, chez qui la peur est une émotion primordiale et vitale (facteur de protection). Je n’ai donc pas l’impression que l’exemple permette de conclure à l’inexistence de la douleur, même si j’ai bien vu que - en toute bonne foi - tu le présentais « hypocritement » :wink:

À ce sujet et pour ceux que ça intéresse ou qui ne seraient pas au clair avec la question de la « nociception », un intéressant article du journal suisse Le Temps publié en 2014 au sujet de la reconnaissance de la souffrance des poissons par la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH), et qui avait poussé le Conseil fédéral à adopter des mesures favorisant le « respect moral » des poissons (nécessité d’une attestation de compétences pour chaque pécheur notamment).
L’interdiction du no-kill existait par contre déjà depuis 2009 (Loi sur la protection des animaux). Elle a été assouplie depuis.

cette étude relance le débat,
pour moi la question ne ce pose pas, en l’absence de preuve et comme de toute façon il est à mon avis impossible de prouver formellement si le poisson souffre ou pas, je considère que le poisson est sensible à la douleur.
en partant de là, il est à mon avis indispensable de limiter au maximum le temps de souffrance, hameçon sans ardillon obligatoire, épuisette…
même si tout ça ne me donne pas bonne conscience pour autant.

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Ont ils nos mécanismes pour lutter contre une douleur intense ? C’est aussi ça qu’il faudrait éclaircir.

Des gens avec des membres coupés qui ne s’en rendent pas compte, des herbivores dévorés vivants qui ne semblent pas souffrir, ça existe. L’évolution a sélectionné des mécanismes de lutte contre la douleur.

S’ils sentent la douleur, il n’y a pas de raison de penser qu’il n’est pas possible qu’ils aient des mécanismes anti douleur.

On attrape très très souvent des poissons avec des plaies ouvertes qui continuent à se nourrir et évoluer comme si de rien n’était. Il arrive de rattraper à quelques heures d’intervalle le même poisson.

Et enfin, la seule et unique façon de limiter la souffrance des poissons @florent22, c’est d’arrêter la pêche. Poursuit donc ton raisonnement jusqu’au bout et range les cannes si tu es si persuadé que ça de faire souffrir gratuitement les poissons.

Fred

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je me suis pas fait comprendre visiblement,
effectivement j’estime à titre personnel avoir un impact y compris de faire « mal » au poisson quand je pêche. par conséquent je fais au mieux pour limiter mon impact sans pour autant en aller jusqu’à arrêter la pêche.
Alors oui je suis quelque part un barbare qui assume de faire souffrir le poisson pour assouvir ma passion, et je l’assume.
C’est pas glorieux mais c’est mon point de vu, d’autre se persuade que le poisson possède un seuil de tolérance à la douleur très important, d’autre qu’il ne sent rien…
quoi qu’il en soit, je suis sur que toi comme moi et les autres sur ce forum nous mettons tout en oeuvre pour le bien-être du poisson qu’on s’apprête à capturer.
et à mon avis c’est le plus important

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Eh bien voilà une réponse qui correspond à mon état d’esprit. Je pense que tu as résumé ce que beaucoup de ceux qui s’intéressent à la question doivent ressentir. Et pour me donner encore plus bonne conscience, et me voiler encore plus la face, je me dis que depuis 1 mois je ne prends que des bredouilles… Je peux donc retourner l’esprit serein à la pêche.