Superbe! Il m’arrive de l’apercevoir mais il faut pour cela que j’ai cet objectif en tête. Je ne l’ai jamais vu sans le chercher.
Salut,
Grand Capricorne du chêne ou Cerambyx scopolii ou Cerambyx miles.
Vu ici : le Grand Capricorne du chêne (Cerambyx cerdo), biologie et développement;
Observé pour la deuxième fois chez moi dans la vallée de la Belle.
C’est une vue magnifique de la terrasse, ou il fait bon passer de bons moments en ta compagnie ma caille
J’aime beaucoup la maison au fond
Ok Merci, donc espèce de nos contrées . Déposé sur le chêne de la maison.
Elle était là-bas, remontant lentement dans 15 cm d’eau de l’autre côté de l’îlot qui sépare la rivière en deux. J’étais placé ici sur la berge, abrité dans l’ombre devant les buissons de saules, et entouré d’une marée d’orties à hauteur de torse. Mince, je suis du mauvais côté ! Si seulement elle était remontée de ce côté-ci de l’île ! Impossible de bouger, de toute manière il est interdit d’entrer dans l’eau, et je suis entouré d’arbustes à droite comme à gauche.
Il ne reste plus qu’à tenter le coup d’ici, même si ça me paraît très compliqué à réaliser vu la configuration du poste, avec ces cailloux hors de l’eau juste devant le poisson, et les herbiers qui ressortent également. Sans parler de tous les courants contradictoires auxquels ils donnent lieu !
Je sais que j’ai environ cinq secondes pour essayer de lui présenter ma nymphe, avant qu’elle ne remonte dans une zone où il sera impossible de l’attaquer, et que je la perde de vue dans le profond.
J’inspire lentement, en m’efforçant de détendre la crispation qui vient de figer mon avant-bras à l’apparition de la silhouette de ce poisson hors-du-commun.
Je sors tant bien que mal le long bas-de-ligne en le fouettant au milieu des hautes herbes.
Un faux lancer, et la nymphe se pose sans un bruit, par-dessus la partie émergée de la gravière, 1 mètre devant le poisson, 50 cm au-delà des gros galets blancs à sec.
Et l’espace d’un instant suspendu, le monde s’arrête de tourner.
(Mon point de vue depuis la berge. En bleu, l’endroit où j’ai présenté la nymphe, la truite est apparue derrière l’îlot couvert d’herbes en haut à droite de l’image, et remontait la gravière dans ma direction).
Dérive ultra-lente de la nymphe (je tremble car ma soie commence à être tirée par le courant transversal), remontée galet après galet, gravillon après gravillon, de la truite qui tape nonchalamment sur le fond en avançant. Je retiens ma respiration. 20 cm, puis 10 cm avant, voilà qu’elle ouvre deux fois la gueule ! Un soubresaut agite mon poignet. Ne surtout pas ferrer : ce n’est pas encore moi ! Être certain de l’emplacement de la nymphe au millimètre près, ou le rêve partira en fumée.
Tension maximale : est-ce qu’on respire encore ?
Je la vois alors qui lève légèrement le menton, donne un léger coup de queue, s’avance de quelques centimètres encore, s’arrête, et ouvre imperceptiblement son énorme four blanc. Dans ces instants, heureusement, le bras se déclenche avant la pensée. Ferrage appuyé à une distance de 20 mètres environ. Contact ! La bête se contorsionne sur place comme un alligator, presque à sec, soulevant la rivière, frappant lourdement l’eau de sa caudale énorme… le temps pour moi de sauter à l’eau pour traverser le bras de rivière qui me sépare de l’îlot (c’est profond ! je ne suis pas en waders), et me rapprocher du poisson avant qu’il ne comprenne ce qui lui arrive et ne prenne la fuite en coinçant le bas-de-ligne dans les graviers saillants, ou ne me court-circuite en fonçant sous un herbier ou dans une invisible cache. Un gros combat s’engage alors avec ce superbe mâle qui se battra tout en poids et puissance, et qu’il faudra manoeuvrer entre les nombreux herbiers, tout en restant attentif à ne pas lui permettre de prendre les rapides une dizaine de mètres en aval.
…
Une fois la bête dans l’épuisette, on peine à en croire ses yeux. Un poisson pareil dans cette rivière aux truites modestes, c’est une épiphanie à chaque fois. Je l’admire, le temps pour elle de se reprendre, le temps pour moi de l’immortaliser, et elle repart dans la rivière comme un rêve qu’on doute aussitôt d’avoir vécu.
Merci pour ce moment magique
En direct de la Vologne :
Quelle ambiance sur ta photo !
« C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
d’argent… »
Il vaut mieux m’arrêter là… ensuite, il prend évidemment une autre tournure ce poème
C’est en effet un « petit val » où il ferait bon mourir : merci pour cette citation de l’immense Arthur !
Tête en l’air çà suffit pas hélas,bravo à toi… observé qu’une fois pour ma part… mais très souvent entendu !!!
… c’est beau ! il n’y a pas de doute !
Quelle histoire…et quel coup de ligne!
Si tu l’entends, tu as fait la moitié du chemin…tu fixes l’endroit d’où provient le chant (ça pique les cervicales, si cela dure…) et tu attends qu’il change de poste, ce qu’il fait régulièrement.
Après pour la photo, il faut la chance d’avoir une ouverture pour le mettre en boîte…et il faut beaucoup cropper la photo