Ayant eu quelques occasions recentes de pecher dans des zones avec une bonne densite de brochets, je prends 1 brochet sur 3 qui viennent gouter le streamer (sans compter ceux qui ne font que suivre et que je ne vois pas…). Sur ceux que je prends, la moitie c est au fond du gosier (dans les arcs branchiaux, souvent lors des pauses entre deux strips), l autre moitie sur le bord de la gueule.
Ceux que je ne prends pas, ils tapent dans la queue du streamer et ne se piquent pas (reviennent regulierement regouter le streamer, ce qui vaut parfois de les prendre).
Je peche avec des streamers d environ 20cm de long, hamecon unique sans ardillon, hampe pas tres longue.
Quelques questions :
Quel est votre ratio poisson touche / poisson pris ?
Avez vous une technique pour eviter l engamage au fond de la gueule (c est assez penible a decrocher mais merci a l hamecon sans ardillon car ca limite les accidents/saignements) ?
Mettez vous un hamecon chance pour prendre ceux qui viennent titiller le bout du streamer ? Et en cas d’engamage profond, l’hamecon chance devient il un probleme ?
J’aime beaucoup la traque du brochet au streamer mais le cote engamage profond est vraiment chiant…
La pose d’un trainard augmente le ratio poissons pris par rapport au nombre de touches. Mais il augmente aussi le nombre de poissons ayant un hameçon profondément engamé. C’est mécanique.
Le brochet est un prédateur. Lorsqu’il attaque c’est pour tuer et se nourrir. Il n’est pas là comme nous pour s’amuser. Du coup quand il peut attraper une proie, il le fait avec une efficacité maximale. C’est violent et il avale sans retenue surtout les petites proies.
Après, comme tout prédateur, il alterne des périodes brèves de chasse avec de longues périodes de repos.
De plus, c’est un poisson qui comme tous les poissons s’éduque au fil des rencontres avec les leurres. D’où ces suivis sans attaque où à l’instar d’un chevaisne ou d’un black-bass, il ausculte la mouche sous toutes ses coutures le nez dans les fibres de la queue du stream.
On a le même problème sur la Dordogne en ce moment où grosse pression de pêche aux leurres aidant, les beaux brochets viennent au bateau et des qu’ils captent le pêcheurs s’enfuient.
Ce que tu decris est très typique du broc :
Engamage profond : normal et bon signe ( poissons bien actifs). La solution est de les tenir par le V de l’opercule, leur gueule s’ouvre alors très largement et décrocher avec une pince à long bec.
Idem tapes courtes très classique, ne pas hésiter à changer de taille de stream et surl’anim, notamment la vitesse. Le gros fantasme des moucheurs c’est de pêcher lentement et flottant, souvent la solution est de ramener le plus vite possible !
Hameçon chance bof bof, d’ailleurs pour l’anecdote aux ls sur les lacs alpins, les jours chiant il m’est arrivé de ne concrétiser qu’une touche sur 10 avec des leurres très bien armés (et ça sur 50 à 60 touches !)
Ce ratio de 1 sur 3 est aussi à peu près le mien, 1 sur 2 les jours pas mauvais, je n’aime pas ajouter un trainard pour 3 raisons :
ça peut être une boucherie si le broc a bien engamé,
c’est dangereux sur les faux lancers lors de sorties venteuses
les fibres de queue s’y emmêlent tôt ou tard.
En terme d’hameçons j’ai beaucoup testé de marques, avec ou sans ardillons aucune différence, les Dohiku très piquants décrochent aussi autant que les autres. Le ferrage est l’élément nécessaire mais pas suffisant.
Le plus étonnant reste ceux qu’on voit engamer totalement le stream, sans ressentir de blocage pour autant, on ferre, et le stream ressort comme de rien de la gueule close, très agaçant …
J’ai de moins en moins ce soucis de stream qui ressort sans piquer avec l’utilisation de plate-forme de montage avec deux hameçons.
Cela permet d’articuler les mouches mais sans l’utilisation d’un trainard (petit hameçon placé à l’arrière de la mouche). En général j’ai un 8/0 en tête et juste derrière un 6/0 le tout suivi d’une grande queue aussi longue que le corps.
Au final cela donne des mouches entre 30 et 35 cm qui sont très rarement engamées.
Bonjour,
Oui les grosses mouches c’est une bonne solution pour éviter l’engammage profond intempestif. Même montage que toi mais avec de plus en plus des hameçons texans ou arhex pour passer dans les tas de branches. L’autre aspect pour éviter les loupés c’est de vérifier régulièrement le piquants des hameçons et de les aiguiser dès qu’ils sont un peu émoussés. Là où je loupe le plus c’est sûr les touches à revenir qui créent un mou dans la soie. Faudrai ramener une brassée de soie avant de Ferrer pour être en contact mais souvent c’est trop tard.
Et avec les texans tu décroches pas encore plus ? les classiques je veux dire, pas les derniers Ahrex à forme différente. Ou alors tu désaxes la pointe avec une pince ?
Non je les utilise tel quel mais en mettant le deuxième hameçon décalé de 90 degrés vis à vis du premier. Une fois que c’est piquer cela tient très bien le poisson, l’avantage des Ahrex est sur le montage où l’on peut mettre plus de matériaux et la pointe est un peu plus dégagée. Ma dernière création:
Salut,
Je suis un peu surpris par vos observations et presque embêter de partager les miennes car je ne voudrais pas passer pour un gars à l’égo surdimensionné.
Chaque sortie est différente mais en principe sur 5 touches de brocs, j’en amène 3 à la barque et je dirais 2 sur 5 quand je pêche en surface.
J’utilise principalement des streamers sur des hameçons Partridge en 3/0 sans ardillon et j’ai un petit outil Rapala pour appointer les hameçons dont je me sert très souvent sur les conseils d’un collègue et ça marche pas mal par contre je n’utilise jamais de trailer.
Il m’arrive aussi que les poissons suivent ma mouche jusqu’à au bateau ou à mes pieds sans jamais la prendre et j’avoues que c’est assez frustrant mais c’est la pêche.
Pour ce qui est de l’engamage, j’y ai droit 1 ou 2 fois sur 5 poissons ou avec un hameçon barbless, en étant précautionneux ça se passe très bien et puis je tues 2 poissons par saison ou l’hameçon vient vraiment se planter dans les ouïes et le broc pisse le sang.
C’est toujours un moment vraiment désagréable mais c’est inévitable.
Je me souviens notamment d’une sortie y a 2-3 ans, j’envoies une immitation de grenouille en poils de cervidés à ras la berge, sans même que je fasse de tirée, un broc de 70 vient l’aspirer violamment, me fait un chouette combat et en arrivant à la barque, je me rend compte qu’il pisse le sang.
C’était l’ascenceur émotionnel, je suis passé d’une grande satisfaction de l’instant que je venais de vivre à un moment de réflexion pas très agréable sur ma pratique …
C’est évident que si ça m’arrivait régulièrement, je me trouverai une autre passion.
Tu peux remettre à l’eau sans soucis les brochets qui saignent, contrairement aux truites. Ils ont un pouvoir de coagulation très fort. J’en ai déjà vu avec un arc branchial sectionné qui continuaient à mordre.
Merci pour vos reponses !
Oui je me doutais pour le trainard, je ne suis pas tres fan non plus et effectivement ca doit augmenter les risques de boucherie.
Pour le décrochage lors des engamages profonds, je vais tester ta methode Greg, par le V de l’opercule merci (la je galérai a leur ouvrir la gueule avec les doigts et a utiliser ma longue pince… les doigts s en souviennent, lol).
Tant qu a l’animation, effectivement je joue beaucoup sur le cote planant… j ai plus de touche comme ca que avec des strips rapides. Mais je vais retester plus assidument les animations rapides, surtout quand ca ne mord pas, voir si ca change la donne dans mon cas.
Tant qu a la taille des streamers, j ai essaye, tres gros (enfin pour moi) ~30cm la semaine derniere, les brochets de 65/70, l’engamaient comme si de rien n’etait dont un tout au fond. C est le vent qui m a decourage de continuer a pecher avec, lancer trop aleatoire. Il faudrait que je peche avec une canne/soie plus grosse pour mieux maitriser… (ou sans vent lol).
Concernant les hamecons, ceux sans ardillon aident effectivement beaucoup pour epargner les arcs branchiaux, mais ca passe proche de la correctionnelle…
Les rates dans mon cas, ne viennent pas d un manque de piquant des hamecons, ca vient du fait que les broc, tapent dans la queue du stream. Ils se decrochent des qu ils reouvrent la gueule ou que la fibre glisse entre les dents (tout depend ce qu il a engame de la queue). J ai eu le cas a vue tout recemment, la petite acceleration (que je n aurais naturellement pas faites, mais le voyant bien suivre sans attaquer, j’ai change un petit peu le stripping) l a decide a tape dans le streamer sur la queue, je l ai eu quelques seconds et des qu il a ouvert la gueule, ciao…
Moi j’ai des gros soucis avec ces derniers Arhex. Sur le papier ils sont géniaux, en pratique pour passer dans les tas de branches c’est génial mais au ferrage une cata. Il faut vraiment que la pointe soit dégagée mais une pointe dégagée accroche plus les branches.
Je vais essayer d’en monter sur double plate-forme.
et quand je dis vite, c’est vite… genre au moulinet en casting c’est pleine balle comme si t’avais fini de pêcher et que tu voulais remonter ton leurre (pour illustrer la vitesse), ça ne leur pose pas de pb pour gober le leurre ou le stream et ça fait des touches de fou !
Merci Greg, je te crois sur parole pour la touche de fou !!! Curieux de tester, en plus ca doit permettre de couvrir du terrain hyper vite a ce rythme.
Et donc mieux vaut une soie plongeante, sinon le streamer va etre en surface en ramenant aussi vite.
Oui moi c est pareil, la semaine derniere mes neveux pechaient aux leurres (bon ils débutent) mais j etais tout de meme surpris du peu de touches enregistrees par rapport a moi.
Le streamer (lent et planant) etait beaucoup plus efficace (j’en prenais en passant derriere eux) mais bon, je vais tester le « ramene a bloc » dans les périodes ou je ne prends rien.
Oui alors sur la Dordogne en ce moment, plus c’est linéarité et moins ça marche. Mais on doit pas être bien bons.
Du coup on cherche à se démarquer de ces nages linéaires et rapides courantes au leurre en virevoltant le plus possible.
Après tout dépend du moment aussi. Lorsqu’ils sont tarés fin octobre, tout marche. Mais en ce moment avec l’éducation qu’ils ont reçu et les eaux froides, c’est chaud patate car ils ne sont plus du tout suicidaires. Ils commencent par regarder la mouche, si ça leur plaît ils suivent, puis quand la mouche remonte ils regardent s’il n’y a pas de bateau.
En effet, tu soulignes la réalité de la pêche du broc : il n’y a pas de vérité et je trouve que c’est très changeant (par rapport aux truites et ombres où c’est « relativement » répétable une fois que tu as trouvé les bonnes recettes).
Ce que je propose ce ne sont pas des recettes miracles, mais c’est surtout pour souligner le fait qu’il ne faut pas s’enfermer dans un seule type d’animation ou de pêche, mais être capable de pêcher complétement différemment, même si ça peut paraître débile de prime abord.
Je prenais l’exemple de la pêche lente car c’est souvent le gros truc des moucheurs (qui est payant, parfois) mais faut surtout pas se limiter à ça et parfois faire du contre intuitif.
