Arrivés fin novembre, il s’avère que toutes les rivières sont peu pêchantes, les eaux étant hautes et teintées. La neige tardive et abondante de l’hiver suivie de fortes pluies expliquant cela. Nous décidons donc de faire du tourisme en attendant des jours meilleurs et prenons la direction du sud de la Patagonie, vers le Parc des Glaciers, Le Fitz Roy avant que les Argentins ne soient en congés.
Visite également de sanctuaires marins, à Puerto Deseado, à Monte Real, où nous pourrons observer de très près les gorfous sauteurs et les manchots de Magellan. Des lions de mer reposent sur les récifs et les plages. Au retour de l’île de Puerto Deseado,les dauphins chassent en compagnie des manchots les bancs de sardines; un grand moment!
Début janvier, nous remontons et trouvons enfin des niveaux favorables avec la pêche légère que j’affectionne. Sur certaines rivières, la densité est impressionnante et prendre 30 ou 40 poissons en sèche en deux heures est tout à fait réalisable.
Des arcs en ciel et des farios de taille moyenne avec quelques rares spécimens plus pesants…
Nous plafonnerons à une bonne cinquantaine de centimètres pour ces derniers.
Poissons à la défense redoutable au milieu des blocs rocheux difficiles à admirer de près…
J’adopte rapidement une pointe en 20 centièmes après plusieurs casses en 15 centièmes.
Question mouches; du basique, du rustique; de grosses French Tricolores, des palmers, des diabolos et de gros terrestres, sans oublier le très efficace Stimulator. Le tout sur des fers de 10, de 8…
J’adore voir les plus beaux poissons s’emparer au ralenti de grosses bouchées dans des eaux cristallines…
La plupart du temps, une pêche de bordures les plus prometteuses en aveugle. Une pêche qui n’est donc pas difficile, seule la prospection étant ardue dans les forts courants et les blocs.
Je tenterai les perches endémiques à vue à la petite sangsue et cela fera une nouvelle espèce au compteur.
La pression de pêche est importante, nous verrons du monde partout et pas forcément des plus soucieux du respect de la réglementation…
Certaines rivières classées à la mouche et en graciation voit la présence en nombre de pêcheurs aux leurres. Il semblerait que la vente des truites soit fréquente, ceci pouvant expliquer l’effondrement des populations de truites de belle taille.
Autre bémol: bon nombre de cours d’eau sont infestés de didymo…
Nous n’avons pratiqué que sur des parcours publics et sans doute sur des portions privées d’estancias le nombre de beaux poissons y est plus conséquent. Pas de descente de rivière en flotada non plus: à 400 dollars la journée cela “calme”…
Le vent fut omniprésent, rendant la pêche peu confortable.
En conclusion, un biotope, hormis la didymo, en excellent état avec des populations de truites de 25-30 cm très importantes mais avec un trou significatif sur les beaux poissons.
Les paysages sont superbes et les Argentins très accueillants.
En lacs, mon ami Dominique prendra plusieurs belles truites en sèche le soir à la lisière des joncheraies.
Le permis coûte 3000 pesos soit 70 euros pour la saison, d’octobre à mai. Beaucoup de rivières coulent dans des estancias et l’accès en est donc difficile. Il existe un droit de pêche si l’on se trouve sur la berge, sur le marchepied mais cela demande de trouver les ponts publics et de marcher…tout en sachant toutefois que les rencontres avec les gauchos de l’estancia peuvent s’avérer compliquées…