Sur ma faim en Slovenie

Un soir de mars, la discussion debuta a peu pres ainsi :
-Ma femme : « Pour les vacances cet ete, on pourrait aller en Slovenie ? »
-Moi : « En Slovenie, euh tu parles bien de Slovenie ??? »
-Elle : « Oui oui a cote de la Croatie! »
-Moi (alleche) : « Ok, parait que c est pas mal! »
-Elle : « Y a de la peche ? »
-Moi (sentant qu’il faut modérer l’enthousiasme) : « Alors comment t’expliquer… et puis y a des ours également !!! »

Quatre mois plus tard et après trois jours a Ljubljana a jouer mon rôle de pere modele d’enfants en bas âge, je m’esquive pour un coup du soir a l’arrache sur l’Unec.
J’arrive au spot repéré sur google map qui semblait idéalement orienté nord-sud et permettant d’avoir le soleil dans le dos pour profiter jusqu’au bout. Damned, la rivière est « morte » pas de courant, de la mousse au milieu et de très gros chevesnes en maraude.
Pan, la sèche arrive sur l’un d’eux qui s’empresse de l’engloutir, combat dans les herbiers, descente tout terrain depuis la berge pour aller le chercher empêtré dans les herbes. Decroche! Mais ohh reveille toi, tu n’es pas la pour les chubs, le temps est compté! Je remonte sur la berge et l’arpente au pas de course dans l’espoir de trouver la rivière espérée, il fait 28, la moiteur envahit les waders! Des gouttes commencent a tomber, derrière moi il fait noir, les éclairs se rapprochent. Maintenant, je cours a la voiture pour prendre ma veste et filer un peu plus haut sur la rivière. Je saute littéralement dans la voiture et engage le chemin inverse, au bout de 200m et plusieurs coudes de rivieres, mon gps m’indique que juste derrière les arbres la rivière est la. Je m’arrête et court me frayer un chemin pour jeter un oeil, miracle : une eau courante et limpide. Je boucle la voiture et descends avec le matos (mais toujours sans la veste) sur la berge. Bonanza! Des gobages goulus en amont, en aval, en face. Sur la berge, dos aux arbres je tente des petits lances détendus pour laisser une dérive aval suffisante, mais ma sèche « de base » passe au milieu des gobages, grrr. Et puis d’un coup un museau sort de l’eau, mauvais ferrage raté. Je m’applique, gros gobage et surtout grosse défense : sauts et cabrioles! Un superbe ombre dore rougeoyant arrive a l’épuisette (espèce quasi inconnue pour moi)! La pluie redouble et l’orage cette fois est vraiment au-dessus. Ca continue de gober mais je n’ose plus trop jouer du carbone! J’attends tout en voyant deriver de grosses fourmis rouges ailées. Je continue d’attendre, cet orage est interminable, le chrono tourne… je sens la pluie baisser en intensité, je retourne prendre ma veste et me mets a l’eau pour pêcher sous la queue de l’orage, malheureusement les gobages ont disparu! Il est 19h, il reste moins de 2h avant la nuit noire. J’entreprends de pêcher les veines en seche et commencent a enchainer les petits ombres de 20/25 avec quelques plus jolis ~35.
C est au moment ou la luminosité baissera d’un cran vers 20h, que les plus jolis sortiront a nouveau pour quelques jolis gobages. J’en prendrai 3 ou 4 du même acabit que le premier (ombres entre 42-48) avec toujours ma sèche de base. +1 autre que je ne compte pas car attrapé par la queue, mais qui m’aura donne l’impression d’avoir le poisson de ma vie avec un premier rush d’une puissance inouïe!

Bref, une session de montagne russe passant de la beresina a la jouissance tout ca dans une hygrométrie frôlant les 100% tant a l’extérieur qu’a l’intérieur! Ce n est que le lendemain que je profiterai vraiment du moment avec simplement l’envie d’y regoûter.

Mais maintenant direction plein est pour quelques jours en dehors des zones de pêche a rêvasser aux gros poissons qui m’attendent très bientôt vers Kranjska Gora.
Malheureusement, la météo en décidera autrement, envoyant des trombes d’eau le jour même ou nous faisons le chemin vers le nord ouest. Initialement nous avions choisi de suivre la route qui suit le cours de la Drava, une partie d’une soixantaine de km a faire ainsi. Apres deux petits éboulements avec les pelleteuses déblayant la chaussée tout ça juste a cote de la rivière, qui montait, montait et montait, je décide de faire demi tour pour prendre l’autoroute. Revenant ainsi sur nos pas, nous constaterons que la rivière montait vraiment vite et commençait a lécher la chaussée….
2 jours de pluie succéderont et chargeront les cours d’eau pour toute la semaine, impêchable.

Un sentiment d’inachevé mais ce sont les aléas de la pêche!
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Gurvan

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J’aurais tout de meme reussi a faire prendre leurs premiers chevesnes a mes deux enfants sur le lac de Bohinj (bon c’est vrai la densite est impressionnante!)

En revanche, qu’est ce que c’est cher… et surpris qu’il n’y ait pas de formule demi journee ou coup du matin / soir.

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C’est un peu le jeu des vacances partagées entre de nombreuses activités. Pour un pêcheur passionné qui est habitué à prendre des journées exclusivement réservées à la pêche, être minuté demeure très frustrant.

D’autant plus s’il est entouré de rivières toutes plus jolies les unes que les autres. Mais le fait que ça soit la Slovénie n’y change rien. Ça aurait été pareil en Suède ou en Norvège.

Néanmoins, tu auras effectué un premier repérage. Si un jour tu devais y retourner ça serait toujours ça de gagné.

Et puis il y a pire que la Slovénie pour passer des vacances. Quand j’y suis allé avec ma famille, j’ai eu l’impression de revenir dans la France de mon enfance. Un très beau pays avec des gens accueillants, des paysages à couper le souffle, des jardins avec des fleurs, des ruches, une agriculture pas aussi industrialisée que la nôtre. Bref un très bel endroit.

Fred

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Hello,

Oui, tu as tout tres bien resume!
Je n’en tire pas vraiment de frustration, c’etait dommage pour la peche, mais c’est inherent a notre pratique. En revanche ca donne envie d’y retourner plus specifiquement pour pecher meme si les prix et le cote « bassine » freinent un peu.
Car oui tant qu’au « reste » des vacances (qui etait le principal du voyage), effectivement c’est vraiment un chouette pays: c’est beau, c’est propre, des prairies a fleurs partout (je n’ai pas arrêté de parler a mes enfants de ces vieilles machines agricoles que l’on ne croise plus en France), les gens sont sympas, une cuisine de bonne qualite (merci pour les glaces et pour le miel de pumpkin), des thermes, des chateaux et des grottes plus qu’impressionnantes, pleins d’activites nature (rando, velo, …), Ljubljana c’est chouette, une petite côte (plutot agreablement surpris sur la qualite de l’eau), une organisation orientée vers la nature (pleins de petits « stop » pour profiter du decor tout en buvant un verre ou en jouant) et tout ca dans une très petite superficie…
D’ailleurs toute la famille est rentrée vraiment ravie.
Seul bemol, je n’aurais pas réussi a montrer un ours a mes enfants, je leur avais promis de ne pas repartir tant qu’on en avait pas vu !!!

Donc merci la Slovenie!

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Salut Gurvan, J’y étais aussi à la même date, même déluge de flotte en fourgon avec ma moitié et pas de palm, les conditions dantesques sur les Sava et la Soca m’ont aidées à ne pas sentir trop de frustration alors que ma Radian était dans le coffre… Je me souviens de ces poissons dans le lac, il me semble que ce sont des ides… En PJ, la haute Sava… C’était très impressionnant! Seule l’Uneca était pêchable, mais à quel prix! Ca fait cher le coup du soir…
Pas d’ours non plus mais les aigles au dessus du massif du Triglav!


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Oui c’etait dantesque ;0).
J’ai vu un balbuzard au dessus de Bohinj. Pour les ides je ne sais pas mais egalement beaucoup de chevesnes, pas de photo terrible a mettre mais ca ne laissait pas trop de doute sur ce qu’on a pris (a l’exutoire de Bohinj) dont quelques sympas et très mordeurs lol.

Oui l’Unec c’est delirant les prix… elle continue de baisser progressivement (13m3 aujourd’hui).

En fourgon, c’est super adapte ce pays!!!

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Oui, à condition de dormir dans les campings, surtout dans les parcs nationaux, l’amende est salée. Nous n’avons pas tenté.
Mais oui, un pays magnifique…

Colocataire de la salle de bain, sur lequel j’ai pratique du catch and release :sunglasses:
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Pour les ours la plupart du temps ils les agrainent, donc c’est bien de ne pas cautionner cela.
Pour les truites j’y ai passé une journée, les rivières sont superbes mais le côté bassinage me freine rapidement… j’y aurai pas pêché une autre journée.

C’est ça, la pêche n’a que très peu d’intérêt. Sauf à chercher les quelques poissons sauvages qui restent.

En plus cautionner ce système de sélection par l’argent je trouve ça moyen. Je me suis toujours demandé si les Slovènes payaient le même tarif que les touristes?

Fred

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Oui, j’ai vaguement essaye de regarder comment devenir « membre » car je n’ose croire que les locaux paient ces tarifs… et ma faible experience sur les ombres de la Unec, ca m’a laisse un gout bizarre quand je suis rentre le soir je n’etais meme pas vraiment content, un sentiment bizarre d’avoir vecu un truc un peu hors sol. Le lendemain matin en revanche, je n’avais qu’une envie dy retourner. Mais donc oui je pense que ca lasse rapidement et le principe de fond de cette gestion ne donne pas envie.

Et pour les ours, oui j’avais bien capte que les « tours » organisaient les choses pour maximiser les chances. Je ne voulais pas en voir dans ces conditions, c’est tricher pour moi.

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Sur la Savinja les autochtones paient une carte à l’année bien plus abordable que le prix journalier demande aux touristes. En revanche, ils doivent effectuer pas mal d’heures de travail pour nettoyer la rivière. A transposer en France ce système de travail obligatoire car certaines rivières ne sont pas entretenues…?

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Cela existe aussi dans certains cantons suisses : une remise importante est parfois octroyée sur le prix du permis annuel contre participation à des actions de nettoyage des cours d’eau et/ou des pêches électriques.

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J’ai posé la question cet été au très sélect halieutiste de Bled dont le magasin est dans le hall d’un hôtel 4 étoiles ( Simms only…); celui ci m’a répondu que bien sûr, sur la haute Sava entre bled et le lac de Bohinj, tout le monde est au même tarif. J’ai du mal à le croire … L’exclusion par la palm…

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Je ne crois pas non plus que le tarif demande aux autochtones soit le même que celui exorbitant pratique pour les touristes. On ne t’a sûrement pas dit la verite. Sur la Savinja, c’est le président de l’association de pêche qui nous a dit que le tarif était différent à condition de travailler au nettoyage de la rivière pendant pas mal d’heures…

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Donc le pécheur du coin qui ne veut pas passer ses dimanches à débroussailler la rivière lui il paie plein pot. 80 balles la journée ?

Et en plus il doit se conformer au règlement qu’à la mouche et parfois qu’à la mouche sèche en plus de se taper les ombres et les arcs lâchés toutes les semaines…

Que voilà un bien beau pays en effet. Ça doit faire naître des vocations de pêcheurs ce système. Cela mérite qu’on leur amène un soutien financier vu les crues qu’ils ont eu en effet. :nerd_face:

Fred

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Le système Francais quasi-gratuis où tu dois faire 10 sorties de rang pour prendre une paire de truite de 25 en seche est aussi tres peu générateur de vocation. On a pas vraiment de leçon de gestion a donner…

A+
J

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Oui mais cet aprem je vais descendre me baigner à la Dordogne en mettant la canne dans la bagnole. Si je vois passer un barbeau, ça me coûtera pas un ticket à 80 balles.

Alors que le pauvre Slovène qui veut aller mettre un coup de ligne en bas de chez lui, il doit dépenser une fortune pour pouvoir pêcher. Et ça c’est dérangeant à mes yeux.

Fred

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Faut pas exagérer non plus…!

Ben non car il semble que tous les pecheurs du cru participent aux travaux de nettoyage et paient donc un prix très inférieur à celui des touristes… A tout le moins sur la Savinja. Quant au seul mode de pêche autorisé soit la mouche artificielle, fly only ne devrait pas s’en plaindre… Avec son pseudo…

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