Température de l'eau

J’ai trouvé ça sur le net ,en fait ça fait déja quelques années qu je l’avais dans mon ordi.C’était en F° je l’ai transposé en C°

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Oui, c’est dans le vrai. J’ai de quoi mesurer la température de l’eau sur moi. Au-delà de 18°, je m’abstiens.

Nicolas.

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Oui c’est ça. En eaux chaudes il vaut mieux s’abstenir de pêcher les truites et les ombres aussi.

Si on a une irrépressible envie de pêcher, on peut taquiner les poissons blancs qui sont moins sensibles.

Fred

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Si les poissons s’alimentent c’est qu’ils sont pas en difficulté.

Qu’on s’abstienne pour des raisons philosophiques, je peux le comprendre, mais celà me semble avant tout reposer sur une perception personnelle et non un constat biologique. Le problème est d’ailleurs le même avec les faibles débits. Certain s’abstienne de pécher quand les rivières sont très basses, on peut le comprendre aussi, mais l’expérience montre que dans ces conditions les poissons sont peu capturable. On pourra aussi s’interroger sur l’absence des pecheurs au bord de l’eau et ses conséquences en terme de braconnage et incivilités en tout genre…

A+
J

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Pas tout à fait exact…
L’alimentation n’est pas directement liée à l’absence de stress environnemental.
Une truite stressée par son environnement (par la température, les MES, l’étiage, etc.) va consommer plus d’énergie pour réaliser son métabolisme ou son comportement pour y faire face (par exemple pour trouver un poste plus « frais »). Cela va nécessiter qu’elle poursuive la prise alimentaire pour gagner cette énergie dépensée.
En présence d’un stress environnemental (hors prédateur ou dérangement), l’alimentation généralement ne s’arrête qu’à un niveau de stress très important mettant en danger (critique) la physiologie du poisson. En ichtyologie, un tel arrêt de la prise alimentaire n’est pas considéré comme un « impact comportemental » (impact faible à modéré), mais comme un « impact sub-létal » (impact sévère)…

L’arrêt de la pêche à 18°C est en effet une bonne précaution, même si je pense qu’on puisse chez la truite monter à 19-20°C sans trop de souci. Chez l’ombre par contre, 18°C me semble une très sage précaution.
En ichtyologie toujours, on s’interdit de faire subir un stress (capture, pêche électrique, anesthésie) aux truites au-delà de 20°C (les captures d’été de l’ombre et de la truite, surtout en période d’étiage, sont évitées). On sait qu’on augmente considérablement le risque de mortalité. Dès qu’on approche de ces températures (à partir de 18-19°C environ), on réfléchit drastiquement à la nécessité de le faire à ce moment-là.

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Intéressant ce sujet. Pour fixer les bases pouvez vous me dire comment se prend la température de l’eau?
Quelle heure?
Quelle profondeur ?
À l’ombre j’imagine?
Zone de courant ou plutôt calme?

Ce serait intéressant de créer un post pour donner les températures des rivieres.

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Pour l’arrêt à 18°c, je l’ai mis en information sur les supports de notre AAPPMA suite à des retours de techniciens connaissant bien notre rivière.

Nicolas.

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Très complet .Pour ce qui est des temp.on retrouve ce qu’explique DavidG

Au contraire le document dit exactement l’inverse :

Ce que n’importe quel pecheur un peu attentif a pu constater lors des périodes estivales tres chaude => L’activité des poissons baisse fortement. Ce qui d’ailleurs relativise l’intérêt d’aller au bord de l’eau dans ces conditions là…

A+
J

En théorie, une centaine de point d’échantillonnage, toutes profondeurs, toutes expositions :rofl:

Plus sérieusement, ça va dépendre du cours d’eau. Normalement sur un cours d’eau à truite/ombre, le courant est suffisamment « turbulent » pour un mélange continu… Donc quelque soit la profondeur ou l’exposition, la température devrait être « relativement constante ».

Sur un cours d’eau de première catégorie, ce qui va faire varier le plus la température c’est :

  • nature de la géologie et de l’hydrodynamique de la rivière : rivière alluviale, karstique, etc. ;
  • la pente et exposition : peu de pente et au soleil = chauffe ;
  • la présence de retenues : échauffe l’eau si exutoire peu profond ;
  • la présence de résurgence de nappe ou d’affluents froids : amènent généralement de l’eau froide et refroidissent la rivière.
    (liste non exhaustive).

Donc sur un cours d’eau de première catégorie, il suffit de prendre la température là où on compte pêcher :wink: A quelques dixièmes de degrés près, c’est relativement constant.
En plein été, les fosses seront plus froides, et les poissons risquent de s’y abriter… cela n’empêchera pas la rivière d’être globalement chaude et de générer un stress. Donc prendre la température précisément dans la fosse risque de vous induire en erreur.

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Euh le paramètre le plus important c’est la température de l’air hein !

A+
J

La nutrition baisse ok, mais ne s’arrête pas :wink:

Donc par rapport à votre phrase précédente : « Si les poissons s’alimentent c’est qu’ils sont pas en difficulté. », je peux vous rétorquer que même quand les poissons sont en difficultés ils s’alimentent toujours… Moins en effet, mais continuent.

Et attention à l’article d’Elliott (1975). De mémoire il s’agit de truites d’élevage, dans des conditions expérimentales… Habituées à être nourries. On sait que le comportement alimentaire est assez différent du comportement naturel ! Les truites de pisci (même des F1) prennent plus vite le « risque » de s’arrêter de se nourrir en cas de stress, puisque la profusion de nourriture ne sera pas un souci quand il faut recommencer. Cet article, on s’en sert comme base pour ces phénomènes physiologiques, mais on reste très relatif avec les valeurs numériques. On sait très bien que les valeurs précises observées par Elliott ne sont pas extrapolables à la nature (sans compter les adaptations locales).
Dans la nature, le stress des truites est concomitant au stress des macroinvertébrés, qui diminuent aussi en cas de forte température. Les truites seront moins enclin à ralentir le nourrissage, car elles risquent de ne pas trouver assez de nourriture à la reprise… Et donc ralentissent moins la prise alimentaire que des truites de pisci :wink:

Théorie de base en écologie comportementale : la prise de risque sera proportionnelle à la profusion de ressource et au risque de prévisibilité de la perturbation :

  • en pisci, la perturbation est peu probable, et la prévisibilité de l’apport de nourriture est importante, donc les poissons prennent facilement le risque de s’arrêter de se nourrir.
  • dans la nature, faible prévisibilité des perturbations, et encore moins pour l’apport de nourriture. Les poissons prendront moins le risque de s’arrêter.
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Encore un fois, je pondère (vous allez croire que je vous en veux :grin: ) : c’est surtout l’altitude et le climat général (latitude, géographie, etc.) du bassin versant… Dans les modèles de prédiction température eau, la température de l’air n’est pas l’élément dominant (sinon moyennée à large échelle temporelle) :wink:
La corrélation stricte température air / eau marche très bien à l’échelle de l’année, beaucoup moins bien à l’échelle de la journée par exemple :wink:

Sur une rivière purement alluviale, la corrélation augmentera en effet… Mais en rivière karstique, la température air a très peu d’influence à une échelle fine (sinon présence de zones lentiques d’échauffement au soleil, mais c’est alors l’exposition et la pente qui rentrent en compte, plus que la température air).

Il ne faut pas oublier que la température air dépend elle-même de l’altitude et de l’exposition (et la latitude + saison). Elle a par contre une capacité de stockage, de rayonnement et d’inertie thermique assez différentes de l’eau, de même qu’une réaction à la géologie différente.
Température air et température eau sont chacunes des conséquences climatiques dans deux milieux différents. Donc qu’ils soient un minimum corrélés, c’est normal. Mais l’un n’influence en fait pas vraiment l’autre.
Dans les modèles, la température air n’est réellement utilisée que comme « indicateur climatique », pas comme « cause ».

La géomorphologie de la rivière et l’altitude sont bien plus importants.

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Ah bon :

Il s’agit des températures hebdo sur 120 stations du BV de la Loire, en A les stations peu influencée (90% de l’échantillion), B et C les 10% de stations influencées par des apports souterrains

Source : https://www.eaufrance.fr/sites/default/files/documents/pdf/Rapport_UnivTours_Temperature.pdf

La corrélation température air/eau est évidente.

Ah bon :

Il s’agit ici de la température journalière a station identique sur 5 ans (donc altitude et geomorphologie identique), il s’agit d’une rivière normande crayeuse purement karstique. C’est quand même évident que la température de l’air a une influence énorme sur la température de l’eau, les températures les plus élevées étant systématiquement observée en été, et les plus basses en hiver. Alors bien sur la température ne fait pas tout, l’influence des débits doit aussi être importante en tamponnant l’effet de réchauffement mais en attendant l’influence de la température atmosphérique est évidente !

A+
J

Les premiers graphes sont des températures sur 3 à 4 ans, donc normal qu’il y ait une corrélation : l’hiver, l’air et l’eau sont froids, l’été l’air et l’eau sont chauds… :grin: En rien ça ne montre que la température air influence la température eau, ni qu’elles sont fortement corrélé à l’échelle de la journée…

De plus, le graphe a) montre que même en été la température eau est plus élevée que la température air sur cette station… Ce qui met à mal pour cette station une influence directe de la temp air sur l’eau. Cette échauffement supérieur de l’eau est forcément lié à une autre source de « chaleur » bien plus importante que la simple température air (rayonnement sur un plan d’eau en amont ? Je ne connais pas cette rivière).

Le deuxième graphe, idem… Ce sont les variations climatiques entre été et hiver (variations saisonnières climatiques) qui font varier la température de l’air et de l’eau : exposition, altitude, climat local saisonnier, etc.

Ces graphes ne montrent en rien une corrélation temp air / temp eau à l’échelle fine… Vous montrez un effet saisonnier simplement, et que les deux évoluent ensemble selon la saison :slight_smile:
Faire un graphe et une analyse stat pour montrer que l’hiver l’air et l’eau sont froids, et que c’est l’inverse en été… Chapeau :rofl:

De plus, une corrélation ne fait pas une relation de cause à effet :

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Pas du tout, se sont des mesures HEBDOMADAIRES.

Pfff… le « climat estival » c’est la température et le débit, vous ne cessez de jouer sur les mots. Je m’arrette ici, ca devient stérile, vous êtes sur la défensive, on va tourner en rond.

A+
J

:sweat: Relisez vos graphes…
Chaque point est une mesure moyenne hebdomadaires, pour montrer les variations entre l’été 2008 et l’automne 2011/12… Cela ne montre pas que la température air et eau sont corrélées à l’échelle de la semaine, mais que les valeurs moyennées sur une semaine de l’air et de l’eau varient ensemble tout au long de l’année… C’est donc bien une variation saisonnière qui est montré ici, pas à l’échelle de la semaine.
Je suis désolé, mais à un moment c’est bien de s’informer à l’aide de graphes, mais c’est mieux quand on sait les interpréter.
De plus méfiez-vous des titres, et regardez précisément ce qu’il y a dedans. En tant qu’enseignant et encadrant de stagiaires Master et doctorat en hydrobiologie et écologie comportementale piscicole, ce genre de titre aurait été critiqué et corrigé. Ce titre induit en erreur.

C’est la différence entre des facteurs déterminants (climat, altitude, etc.) et des facteurs proximaux (qui agissent sur les organismes : température, hygrométrie, etc.).
Ce n’est pas jouer sur les mots ni être sur la défensive, c’est juste vous expliquer la réalité en écologie comme je l’explique à nos étudiants puisqu’objectivement vous confondez relation de cause à effets, facteurs confondants, facteurs corrélés, etc. :
Le climat, l’altitude, latitude, etc. agissent sur les températures air et eau principalement à cause de la « seule » source (hors géothermie) de chaleur qui existe : le rayonnement solaire reçu sur une surface donnée. Ensuite, la nature géologique va modifier comment cette chaleur est répercuté à l’air et l’eau (surface et souterraine), du fait de son inertie, sa capacité de stockage, etc… Ce n’est pas la température de l’air qui va faire varier celle de l’eau. Les deux « subissent » le climat.

Mais bref, j’espère que ces explications auront été utiles à quelqu’un si vous ne voulez pas en ternir compte. Notre job est d’enseigner à ceux qui veulent apprendre/comprendre, pas nous justifier du fonctionnement des écosystèmes :slight_smile:

David

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On est d’accords qu’une atmosphère plus chaude en contact d’une masse d’eau plus froide va progressivement par transfert physique provoquer une augmentation de la température de la masse d’eau ? C’est en effet le climat qui influe sur la température de l’air mais comme la température de l’air a une inertie bien moindre que celle de l’eau, c’est donc bien l’air qui réchauffe l’eau par transfert physique (et non l’inverse). Alors d’accords, le débit, les apports phréatiques, l’ombrage joue aussi un rôle, pas de problème avec ça, j’ai jamais dis le contraire. Ce que vous appellez « le climat » en fait c’est synonyme de la température de l’air puisqu’en effet la température de l’air est grosso modo un proxy de la climatologie locale. Mais pour autant c’est bien l’air plus chaud qui réchauffe l’eau plus froide en été. C’est pas le seul paramètre mais c’est un paramètre déterminant…

Oublie pas quand même que tu n’es pas dans une salle de classe et que les arguments d’autorité cachent difficilement une absence d’argument quantifié et de références…

A+
J

Merci pour ta réponse. Je vais mettre un thermomètre dans la poche du gilet!

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Excellents ces graphes ! :grin:

C’est vrai que pour dire que l’été il fait chaud et que l’hiver il fait froid, certains sortent la grosse artillerie !

A+, L.

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