Oui, les écolos allez discuter dans les conférences, on vous fait des COP, des grenelles, un ministère même si vous voulez mais nous faites pas chier quand on veut cramer du pétrole.
Mais ce temps où on pouvait polluer tranquille Émile est en passe de se terminer. La sauvegarde du climat est un thème transversal qui touche chaque acte de notre vie. Il va falloir s’y habituer.
Tu veux savoir quoi sur la BC ? Pour pêcher il faut un permis. Les résidents paient moins cher que les non résidents. Ils se réservent aussi l’exclusivité de la pêche certains jours sur les meilleurs secteurs.
Du coup, ils ont fait deux classes d’eau : la classe I qui regroupe les meilleurs secteurs où tu casques cher ta journée de pêche en plus du permis et où tu ne peux pas pêcher les WE et jours fériés en général. Sur certaines rivières très prestigieuses tu ne peux pas pêcher seul. Il faut raquer un guide local. Sur ces eaux c’est mouche et un seul hameçon simple sans ardillon. Et il vaut mieux pas jouer. On trouve un ardillon sur une de tes mouches, tu es mal.
Et puis les cat II moins chères et plus banales.
Pour les migrateurs, c’est une pêche à la con. Tu tapes dans les bancs de saumons à racler leur dos toute la journée. Et fatalement à moment donné ou à un autre tu en cramponnes un par là où ça k’a piqué (bouche, dos, nageoires…). Si t’y vas au bon moment le fond est noir de poissons comme en Alaska. Trop tôt tu pleures, trop tard ils peuvent fermer la pêche du jour au lendemain.
Un rivière bonne une année peut être morte en moins de temps qu’il ne faut pour le dire s’ils rasent les forêts. Les coupes à blancs stérilisent des bassins versant entiers. Et je ne parle pas des mines.
Le seul poisson qui fait un peu rêver c’est la steelhead. Mais là, c’est tout bonnement inaccessible niveau tarifs et conditions de pêche.
Bon courage, c’est vaste, les gens n’aiment pas les étrangers et sont très avares en conseils. Surtout si tu parles anglais avec un accent français. Ils te prennent pour un québécois et là c’est vraiment pas bon.
Il y a des coins très hostiles où je me suis senti physiquement en danger. Alors dans ces conditions, demander des conseils sur les accès à une rivière, même pas en rêve. Ils sont tous armés, et c’est pourri d’ours, il n’y a pas un panneau sur leurs pistes forestières et les camions roulent chargés à mort à tombeaux ouverts. Ils savent quand ils vont se croiser car ils ont la CB mais toi dans ta petite voiture de location tu n’as aucune info et surtout aucune assurance car ton contrat stipule que tu dois rester sur les routes goudronnées. C’est exactement comme sur RMC découverte quand tu regardes les transporteurs de l’extrême mais en vrai avec des camions pourris, chargés de 50 tonnes de bois avec des chauffeurs payés à la tâche qui dorment surtout l’hiver quand ils sont payés par le chômage. Mais là, il y a ton pot de yaourt au milieu.
Après si tu prends pas les chemins, tu pêches pas. Il faut parfois faire plus de 100 bornes de piste pour trouver un pont qui est le seul point d’accès à la rivière sur des dizaines de km. Au final, tu te retrouves au milieu des ricains alignées en rang d’oignon comme si t’étais au coup du soir en plein mois d’août en bas du Soleil d’Oc dans la ligne droite d’Escourbanier.
Vive la BC.
Fred