Barrage et agriculture

Il n’y a pas que les barrages qui posent problème, et il n’y a pas que la renaturation qui évitera le désastre :

PS : les objectifs de renaturation fixés par la Suisse à l’horizon 2090 (sic !) ont de quoi laisser songeur à la lumière des prévisions actuelles en matière de rapidité du changement climatique… En voilà qui n’ont pas l’air pressés et qui font montre d’une sacrée confiance dans l’avenir (ou qui ont trouvé le moyen de ne pas devoir se dépêcher).

D’un autre coté, il faut bien commencer par quelques choses, et dans ce domaine, l’expérience montre qu’en France le lit mineur est le compartiment le plus « facile » a améliorer et inversément, le compartiment qualité d’eau / quantité le plus difficile a améliorer (en particulier les pressions agricoles, nombreuses). Intuitivement on pourrait pourtant penser l’inverse… Je suis quand même un peu étonné par les résultats du papier sur les deux rivières en Allemagne, mais ne connaissant pas les rivières en question c’est pas évident de bien comprendre ce qui se passe, il y a beaucoup de situations particulières !

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J

Bonjour,

Excellent documentaire en ce moment sur Arte concernant la création d’un marché de l’eau en Australie. L’eau matière première cotée en bourse. Formidable source de spéculation avec des rendements financiers myrifiques.

Ça s’appelle « main basse sur l’eau » et ça doit pouvoir se regarder en replay.

La loi est passée grâce à un pacte entre les écologistes qui ont négocié des débits réservés contre le vote de la loi sur la privatisation de la ressource.

C’est pourquoi il est dangereux de clamer que l’avenir de nos rivières est au cul des barrages.

Fred

Total va peut-être investir pour faire plus propre.

Hé Fred où est ce que tu passes 90% de ton temps de peche, si se n’est au cul d’un barrage justement ? Moi aussi j’aime la nature sauvage, mais en France en 2019, là maintenant et plus encore demain, heureusement qu’on a la chaine de barrage de la Dordogne & affluents.

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J

Un quart du marché de l’eau en Californie est financé et les associations écologistes pour qu’il y ait un peu d’eau qui coule dans les rivières.

Si c’est ça l’avenir idéal pour toi pour les rivières, à savoir être obligé de payer pour que l’eau coule dans les milieux naturels, moi ça me donne plutôt la nausée.

Fred

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Je l’ai vu, c’est effrayant.
A voir absolument

Bonsoir,

Californie et Australie sont des zones manquant d’eau du fait d’une demande importante et de ressources limitées. En Australie, il y a une espèce de PAC pour ceux qui arrêtent leur activité de paysans.

Ce qui n’est pas le cas de la France ou 90 % de l’eau qui tombe du ciel ne subit aucune utilisation humaine ; même si en certains endroits ou/et à certains moments l’eau peut venir à manquer. Même si avec le réchauffement climatique nous perdons la moitié des débits, ça fera quand même 80 % sans utilisation humaine.

A part des cas particuliers (Gers, quelques zones de notre pourtour méditerranéen, il n’y a pas d’utilisation historique de l’eau organisée. Il a fallu attendre l’arrivée du maïs et la récente motorisation de l’agriculture pour voir exploser les surfaces irriguées. Cela essentiellement sur des spéculations valorisant bien l’eau : le maïs, l’arboriculture, la vigne et aussi dans les régions agricoles riches où l’investissent irrigation aux coûts conséquents est vu comme une sorte d’assurance de bonne récolte.

C’est ce qui explique que notre culture de l’eau est essentiellement hydroélectrique ou/et bétonnière, comme aussi exécutoire de nos déchets. Certes il y a Serre-Ponçon, mais « une hirondelle, même grosse, n’a jamais fait le printemps » et l’essentiel du stockage en France n’est pas agricole (N.B : il y a même des barrages qui ne servent à rien !).

à +

N.B : L’eau de Serre-Ponçon sert quand même aux centrales en aval et l’ensemble Durance-Verdon produit 10% de l’hydroélectricité française !

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Elle est pas belle la vie. On fait une retenue illégale, on menace et un beau jour, l’Etat finit par fermer les yeux au mépris de la loi qu’il a lui même édicté.

Sud Ouest: Lot-et-Garonne : Lac de Caussade, vers une sortie de crise.

Fred

quand tu vois la mentalité des gars de la coordination rurale…ca fait peur et c’est en même temps malheureusement représentatif de l’état d’esprit des agriculteurs aujourd’hui…

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Salut,

Reste à voir maintenant si le jugement va être appliquée. C’est à dire, va t-il être détruit ? :roll_eyes:

Ca risque de sentir le « fumier » du côté de la Préfecture d’Agen. Je suis prêt à parier que le lac restera en place. 300 tracteurs flambants neuf dans le centre ville, avec les épandeurs au cul et les fourches frontales levées, ça impressionne et ça fait en général du dégât… payé par le contribuable.

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Bonjour,

Caussade comme Sivens ne sont pas des ouvrages hydrauliques cohérents !

Juste des « mares à canards » pour, dans une optique clientéliste et népotique, rendre service à quelques amis, souvent frères …
Pas bien grave, c’est le contribuable qui paye …

à +

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En l’occurrence, cette retenue a été construite par les agriculteurs eux même sous l’égide de la chambre d’agriculture qui l’a financée sur fonds propres.

La société supportera les coûts environnementaux. Ce qui va être intéressant de suivre c’est comment l’état va s’arranger pour faire respecter la décision de justice (remise en état du site) ou va légaliser à posteriori un ouvrage jugé illégal.

Fred

Re,

Pas d’aides diverses et variées sur fonds national ou européen qui sont de l’argent public ?

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À vérifier mais non vu qu’ils l’ont faite en toute précipitations sans autorisation il me semble avoir lu que la chambre avait emprunté l’argent. Et ils ont fait les travaux eux même.

Fred

Les travaux avec le cousin de l’oncle du machin du truc qui lu était au conseil régional… et donc juge et partie ?

Sivens, 8 000 000 € de subventions européenne à récupérer pour les entreprises locales et sans doute une bonne partie de dessous de table et autres prestations en retour aux politiques locaux…

Un bon prétexte, une zone naturelle et quelques grenouilles, c’était bien le dernier de leur soucis…

CQFD

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Re,

La régle en droit public économique est, dans l’ordre à respecter, :
1 - on monte le projet,
2 - on monte les dossiers de subventions (il existe des cabinets très performants)
3 - les subventions sont acceptées,
4 - on réalise les travaux avec ou sans autorisations.

Des agriculteurs qui oublieraient de gratter des aides et subventions, ça existe ? ? ? :rofl: :rofl: :rofl:

La Chambre ou les agriculteurs ont le matos nécessaire pour construire un barrage ? ? ? ?

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Les agriculteurs sont équipés. Mais comme ils ne sont pas architectes ni ingénieurs TP, certains ont émis quelques doutes sur la sécurité de l’ouvrage et donc des populations situées à l’aval.

Un rapport a d’ailleurs conclu à la nécessité de vidanger l’ouvrage au plus vite pour vérifier sa solidité au printemps dernier. Rien de tout cela n’a été fait et il a servir tout l’été.

Je parie que là il est bien plein et qu’il ne sera pas vidé de si tôt malgré les risques de malfaçon.

Fred