C’est exactement ce qui se passe en Catalogne depuis quelques années quand j’y suis allé la première fois en novembre 2015 je n’en croyais pas mes yeux, 4 jours à pêcher les gobages et les postes et faire monter des poissons entre 45 et 70 cm, depuis la pression de pêche est passée par là et la majorité du fish se fait sous l’eau en naf, alors j’y vais plus
Tu vises juste, car il est bien là le principal problème.
La pression de pêche est extrêmement importante et d’autant qu’elle s’accroît au fil des années.
Maintenant que la première catégorie est fermée tout le monde va se jeter sur quelques morceaux de rivières de seconde catégorie ou il y a des ombres et des truites.
L’exemple typique de la Dordogne avec une saison prolongée jusqu’au portes de l’hiver, c’est sympa, ça part d’un bon sentiment mais aujourd’hui est-ce bien raisonnable au regard de la pression démesurée qu’elle subit chaque année!!!
Il faudrait peut-être revoir totalement la gestion de la cohabitation entre les pêcheurs et les ressources ???
Le No Kill c’est très bien mais quand tu prends 50 poissons voir plus dans ta journée tu les as calé pour un moment, elles vont pas sortir de si tôt même s’il y toujours le contre exemple.
Pourquoi ne pas instaurer une limite du nombre de capture même en No Kill.
Instaurer des jours de fermeture de pêche dans la semaine
Limiter à un certain nombre de pêcheurs par jour ou demie journée par secteur de pêche
Mettre en place des réserves tournantes
Etc etc
Intérieurement on sait tous que nous sommes au bout d’un système en France et qu’il faille se réinventer par rapport aux ressources.
Je m’excuse pour le hors sujet, quoi que tout cela ne peut que donner un plus belle avenir à la pêche en sèche et autres techniques.
Ca changera rien Richard, mais rien du tout. Je comprends la démarche mais en fait ca fait 50 ans qu’on ne cesse d’interdire, de restreindre, de limiter, de réglementer. Le résultat, tu le dis toi même, on est au bout du système. On est incapable collectivement de se mobiliser sur les problème écologiques. C’est quand la dernière fois qu’on a vu le monde de la pêche se mobiliser contre les méga-bassines ? Contre le RC ? Contre les phytos ? Quand une FD va au TA contre un projet de micro-centrale ou un méthaniseur on est déjà au maximum du maximum de ce que l’on veut (et peut) faire. Ah par contre pour aller flinguer trois poignées de cormorans et mobiliser les élus pour aller mettre des sacs d’alevins de tacon en pure perte, alors là on trouve comme par magie ressource et énergie…
Ça me fait mal de le dire mais on a organisé notre propre impuissance.
J’ai quand même l’impression que des moucheurs (donc déjà pas la majorité des pêcheurs en France, et loin de là) qui vont pêcher en deuxième catégorie en plein hiver et qui sont capables de prendre 50 poissons (et en nymphe, donc, si j’en crois ton raisonnement), il n’y en a pas des masses.
Quant à la pression de pêche « extrêmement importante » et croissante, ça dépend où, sur quelle portion, à quelle période etc etc. Aux alentours de chez moi (j’ai la Loire qui passe & quelques rivières mais rien de très renommé), il n’y a quand même pas grand monde, que ce soit aux leurres, aux appâts naturels, à la mouche ou que sais-je.
En 1993, il y avait pratiquement 1 million de cotisation « pêche et milieu aquatique » vendues en plus qu’en 2020. Et si on écoute les pêcheurs qui ont un peu de recul, nombre d’entre eux parlent de rivières qui étaient beaucoup plus peuplées de pêcheurs qu’elles ne le sont maintenant.
Et pour les conséquences période Covid, je n’en doute pas. A côté de chez moi, certaines espèces d’oiseaux sont revenues alors qu’elles étaient parties depuis longtemps. Est-ce grâce à l’absence de chasseurs dans cette zone ? Pas du tout : c’est seulement parce que la ville (et même la vie) s’était arrêtée (et qu’il n’y a jamais eu de chasseur dans cette zone). Moins de bruit, moins de pollution, moins d’agitation… Evidemment qu’il y a eu un impact sur le vivant. Y compris dans les rivières.
Je te rejoins John sur les gros problèmes de fond et je ne peux que partager.
Regarde après le confinement du Covid-19, les pêcheurs revoyaient des Gobages par surprise et les guides de pêche étaient même très étonnés.
En quelques semaines de paix les rivières reprenaient de la vie.
Deux pêcheurs au Tenkara nymphe croisé au bord de l’eau me faisaient la remarque il y a quelques semaines.
Ils n’avaient jamais revue autant de Gobages depuis le confinement du Covid.
Comme quoi il y’a trop de pression sur nos cours d’eau et qu’il faille changer les choses.
Après comme tu l’as parfaitement indiqué il y a des gros sujets de fond ou il faut énormément de poids pour faire bouger les lignes.
Malheureusement nous se sommes pas gâtés avec nos élus nationaux, mais c’est de la politique et beaucoup du lobbying, un monde à part!!!
C’est pas du tout focalisé sur une période où une technique.
Tu peux prendre la période d’ouverture en première catégorie et même en sèche si tu veux, les poissons que tu piques, ils sont loin d’être tordus!!!
Après de 1993 à 2023 les techniques ont sacrément évolué rendant globalement les pêcheurs plus performants.
Un exemple compare l’équipe de France pêche à la mouche 1993 et nos champions 2023, obligatoirement ils sont plus performants maintenant!!!
On se doit de vivre avec notre temps !!!
« Richard : Le No Kill c’est très bien mais quand tu prends 50 poissons voir plus dans ta journée tu les as calé pour un moment, elles vont pas sortir de si tôt même s’il y toujours le contre exemple.
Pourquoi ne pas instaurer une limite du nombre de capture même en No Kill.
Instaurer des jours de fermeture de pêche dans la semaine
Limiter à un certain nombre de pêcheurs par jour ou demie journée par secteur de pêche
Mettre en place des réserves tournantes ».
On peut discuter de tout mais cela supposerait une garderie pour veiller aux respects de ces règles difficiles à mettre en œuvre sauf à compter sur le seul civisme des pêcheurs . Comment on peut contrôler le nombre de pêcheurs sur une rivière à un instant T ?
Pour ma part, je n’ai jamais été contrôlé depuis 13 ans dans le 04 et le 05.
Tricoptéres,Diptéres j’en vois de moins en moins.J’étais sur la Luzége début septembre et sur l’eau (avant des nuées de diptéres qui sillaient sur l’eau là quelques insectes épars) pareil les tricots suffisait de plonger la main dans débris de bois immergés pour que les brindilles se mettent à bouger dans la main =fini).Par contre sur le plateau millevaches ruisseau d’Ars il y avait pas mal de barbarottes mi juin .
Je ne suis pas vraiment d’accord, je vis proche de Montpellier et je pêche beaucoup (tous les WE quasi) la Dourbie, la Vis, L’Hérault, la Jonte. Certains parcours se prêtent très bien à la NAF, mais la transparence des eaux interdit de pêcher sous la canne. Donc je ne pêche qu’en sèche à vue ou en pêchant l’eau (occasionnelement en NAV quand ça veut vraiment pas), sans gobages bien souvent, et les capots sont rares (1 cette année, aucun l’année dernière !)… Par contre cela implique en effet de s’adapter: 2 longueure et demie de canne en bas de ligne minimum, pointe en 11 maxi et posés courbes obligatoires ! Et d’accepter de faire seulement 4-5 truites quand c’est trop dur.
Et même ailleurs en France, j’ai passé une semaine dans la région des gaves cet été, pêche en sèche exclusivement et aucun capot.
J’en profite aussi pour vous partager une observation: je n’ai pas fait mais plus belle pêche quand les gobages étaient nombreux mais souvent en absence de gobage en pleine journée ! Mon hypothèse est que puisque je ne pêche QUE avec des mouches d’ensemble, je n’ai pas les modèles qui parfois sont les seuls à fonctionner… Typiquement, un coup du soir sur la Vis milieu juillet, des centaines de gobages partout sur la rivière, c’était magique, et ben capot… Tous mes modèles de sedges y sont passés, c’est-à-dire 3 : Goddard, chevreuil parachute, flan de canne. D’après ce que je crois, il m’aurait fallu des sub-sedge…
Désolé pour mon long message, chérissez vos rivières les Gobnautes !
Louis-Valentin
La vis, la Jonte, la Dourbie, les parcours amont des Gaves… Bien sûr si vous péchez sur ces secteurs encore en bon état avec beaucoup de truites par eaux basses la séche donne encore de bons résultats même en pêchant l’eau. Et heureusement.
Mais sur tous les parcours de piémont, sur des cours d’eau larges qui abritent de beaux spécimens, la pêche en sèche décline.
J’ai pêché la Dourbie cet été. Il y a du poisson et des ronds. C’est sympa de pêcher en séche mais niveau taille des prises, ça fait quand même friture même si ce sont de superbes poissons sauvages.
On aura du mal à faire rêver les gens avec ce style de pêche en séche à l’avenir comparé à ce qu’était la pêche en sèche sur le bas des Gaves, la Loue ou la Dordogne il y a 20 ans
Une chose est certaine c’est que la majorité des moucheurs ne vont pas à la pêche au bon moment, donc leurs points de vue sur la qualité de la pêche en sèche…
Les éphémères en particulier ne sortent pas à tout bout de champ, il faut des conditions adaptées, ce qui limite par nature les moments d’activités en surface.
Mis à part les chironomes je ne connais pas d’insecte qui permettent d’avoir les truites toutes la journée la tête en l’air. Pour les connaisseurs de la Ribnik, il parait que ça gobe toute la journée. Est-ce une façon de parler, ou bien c’est vraiment le cas et qu’elles sont les insectes qui provoquent ces gobages ?
Il y a un fil connexe sur « la pêche par de temps de pluie ». Ceux qui préfèrent rester en charentaises n’auront pas la chance d’assister aux grosses éclosions d’olive.
Pour que ça gobe, il faut quelques insectes certes mais souvent ça dépend beaucoup plus de la densité de poissons.
Si tu as 10 poissons pour un bon poste de nourrissage, il est en permanence occupé car les poissons se relaient dessus pour manger. Les gros poissons ont la priorité et quand ils ne sont pas là, les petits en profitent pour se nourrir. Tu arrives avec ton palmer ou ton tabanas sur le poste en pêchant l’eau, ça prend car quand le poisson a la chance d’avoir le poste il saute sur ce qui passe avant de se faire sortir par un autre.
Si tu as un poste pour 10 poissons, il a tout le choix d’occuper celui qui l’arrange durant le peu de temps nécessaire qu’il lui faut pour s’alimenter. C’est ce qui caractérise la pêche sur les parcours à faible densité. Sur 10 postes potentiels, 9 de vides et le dixième occupé occasionnellement lorsque la dérive de mouches est très importante. L’immense majorité du temps ça mange sous l’eau. Exceptionnellement ça gobe.
Pour que ça gobe beaucoup, il faut donc une bonne densité de poissons, de bons niveaux et une dérive importante de proies en surface.
Avec la dégradation des parcours de piedmont, on perd et les poissons et les insectes. Bref pas l’idéal pour pêcher en sèche.
Je suis complètement d’accords avec tes messages Fred, mais parfois on voit des trucs improbables.
Dourbie 2023, pas un sedge ou une éphémère sur l’eau, 5 heures de ronds non-stop et un score de poissons maillés inavouables avec dans le lot des poissons de rêves. Du tir au pigeon…
Le lendemain misérable, le surlendemain capot. J’ai pas l’explication, je veux juste dire que c’est encore possible et c’est peut être ça qui nous fait pécher a la mouche contre vent et marée, la petite flamme qui subsiste…
C’est une façon de parler car j’y suis allé deux fois au printemps, c’est loin de gober tout le temps… sur ce plan là je n’ai pas trouvé ça très différent de la france (surtout qu’il y a surtout des ombres donc assez gobeurs).
Sauf sur les grandes perles mais c’était pas sans arrêt non plus.
Je sais pas si on idéalise une époque ou ça gobait tout le temps, mais une chose est sur c’est que si les pêcheurs ont fait évoluer les techniques c’est qu’il y a une raison ! en 93 je pêchais la Dordogne tous les mois de juillet ( ma mère habitant au dessus d’Argentât ) et bien je ne pêchais jamais autrement qu’en sèche et tous les soirs il y avait le « coup du soir » de 18h à la nuit, aujourd’hui…
C’est bien pour ça que je suis complètement d’accord avec Fred pour dire que dans les vallées l’avenir de la sèche ce sera en …
C’est tout à fait ça. J’ai commencé à la pêcher en 89. L’automne au mois de septembre on commençait à pêcher à 9 h du matin et on arrêtait à la nuit. Tout en sèche. Tu pouvais y monter 3 jours de suite, c’était tous les jours pareil.
Des dérives de mouches continues du matin au soir. On était parfois obligé d’arrêter de pêcher tellement il y avait de mouches sur l’eau. Le vent rabattait de telles nuées d’ignitas qu’il était impossible de pêcher au milieu de cette bouillie de mouches en surface. Tout se touchait. La bubble line se transformait en miroir scintillant d’ailes posées à plat.
J’ai observé des ombres qui ne redescendait pas au fond entre deux gobages. Ils restaient en surface pour gober les mouches en continue comme des ablettes.
Tu racontes ça aujourd’hui on te prend pour un fou.
Vas y maintenant. Si tu vois 3 ronds dans la journée, tu as de la chance.
Tout pareil que Fred ,j’ai commencé en 80 à la pêcher ça gobait du matin au soir avec coups du soir en automne enfin c’était le prolongement d’une journée normale de gobages ininterrompus.Tu ne voyais même pas ta mouche au milieu du tapis d’insectes.Aujourd’hui ben je m’assois et j’attends parfois je peux attaquer quelques gobages mais le plus souvent c’est queue dalle .