Le Doubs et La Loue en souffrance

La dégradation des habitats, les pesticides et autres joyeusetés chimiques réduisent bien la faune d’invertébrés non? Il me semble que nos chers salmonidés s’en nourrissent.

Mais sur le fond a t’on vraiment besoin de connaitre dans le détail les mécanismes écotoxicologiques à l’origine des mortalités de salmonidés via la saprolégniose pour traiter le cancer de nos rivières?

J’espère que personne ici ne doute du lien entre l’eutrophisation des cours d’eau Franc-Comtois et la dégradation des peuplements de salmonidés.

Après si tu cherches à établir un lien précis entre azote et saprolégniose, voici quelques réflexions intéressantes:

Merci Thib pour ces éléments factuels. Le plus triste c’est que ce constat dans les rivières Franc Comtoise est loin d’être anecdotique et s’étend dans d’autres regions et commence à etre visible dans les rivières granitiques. Le colmatage des fonds par les colonies de diatomées dopées par les nutriments dans certains cours d’eau commence à être de plus en plus commun, ce qui n’augure rien de bon pour le benthos et la reproduction des espèces piscicoles de beaucoup de cours d’eau.

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Bonjour,

Indépendamment de l’éco-tox, est-ce qu’il y aurait une possibilité que les lignées de truites présentes dans ces rivières soient génétiquement moins bien armées que les autres contre ce type d’infection ?

Non, je pense que les autres rivières de plaine ont été pour la plupart déjà été atteintes avant et que le mal est persistant. Les rivières du Jura étaient seulement un peu plus résilientes c’est pour cela que la densité de truites étaient encore très bonne jusqu’à une petite dizaine d’année.

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C’est ça. La vulnérabilité d’une population est d’autant plus élevée qu’elle est isolée et en limite d’aire de répartition.

Les truites et ombres du Doubs étaient encore il y a 20 ans au coeur d’une abondante population au milieu de nombreux cours d’eau en bon état.

Mais le réchauffement climatique est passé par là et le milieu s’est éloigné des conditions optimales pour ces espèces les rapprochant dangereusement de la limite de leur aire de répartition qui monte plus au nord ou en altitude.

Les cartes de projection de la répartition des salmonidés en France sont bien connues. Et les populations de piedmont sont en sursis.

Fred

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C’est une piste en effet, je crois aussi qu’on pourrait s’intéresser au parasite en lui-même, a l’image de ce qui se passe sur les épisodes de PKD qui affectent plusieurs rivières du sud du pays.

A+
J

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OK, c’est effectivement plus clair mais une seule étude ce n’est qu’un départ de preuve malheureusement quoi que l’on puisse en penser.
Merci pour ces infos.
david

Désolé davids, je n’ai que ça en stock. Si tu trouves d’autres réflexions intéressantes sur le lien entre saprolégniose et azote, n’hésite pas à les partager.

Peut-on occulter le fait qu’Il y a quand même un autre point commun entre la Touvre et les rivières de FC c’est la pêche à vue et le fait que des pêcheurs pratiquent sur ces deux rivières et sont par leurs équipements potentiellement capable de transporter un type de sapro qui trouve en plus des conditions similaires en terme de qualité d’eau pour se propager ?

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Une transmission comme la Dydimo, pas impossible

Il y aurait un début d’étude à mener sur certains secteurs du Doubs où l’on trouve à la fois des zébrées méditerranéennes et des truites de souche atlantique résultant d’un alevinage ancien (grandissant jusqu’à deux fois plus vite), ainsi que de nombreux hybrides. La sapro les touche-t-elle de la même façon ? Si non, est-ce dû uniquement à la génétique, ou également au fait que les deux souches n’occupent généralement pas les mêmes postes : les zébrées occupent plus facilement les parties lentes et moins profondes, tandis que les atlantiques se retrouvent davantage dans les zones rapides, encaissées et turbulentes, donc plus fraîches et oxygénées. Si le terrain génétique a sans doute une importance, il est aussi probable que la sapro se propage plus volontiers dans les zones lentes, moins oxygénées, plus chaudes et plus facilement eutrophisées, sans oublier qu’un facteur peut en surdéterminer un autre.
En tous les cas, bien qu’elles y soient plus rares, j’ai rarement vu des truites atlantiques malades sur le Doubs (mais ceci n’est qu’une observation subjective sans valeur scientifique). Cela dit, sachant que, sur le Doubs, les atlantiques vivent moins longtemps qu’une zébrée, elles ont aussi moins de chances d’être touchées par un épisode critique durant leur cycle de vie.

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Et oui ça creve en masse. Mais ça n’a pas été si brutal car la Franco Suisse a été alertée depuis octobre par des truites mortes retrouvées sur la grille de la centrale hydro de la goule.
1ere fois qu’une mortalité conséquente arrive avant le frai.
Sur la loue des poissons malades aperçus également sur les frayères. Le phénomène est moins visible , c’est normal, il ne reste plus grand chose.
Tout va bien comme le dit Tib ces cours d’eau sont classés par l’état en « bon état écologique »

Ils ne sont pas non plus en zone vulnérable nitrates.

C’est vraiment une honte.

Réunion SOS Loue et rivières comtoises hier soir il n’y avait pas foule et Tib a rappelé les chiffres des donations…

Il y a pourtant des choses à faire qui nécessitent des moyens. Actions en justice, vidéos et com pour diffuser le problème par exemple.

Il n’y a pas que le réchauffement climatique, une partie de ces rivières ne connait pas de problème de thermie.

il y a des problèmes d’assainissement, de déversoirs d’orages et surtout ce bon comté et ses dérives tout est dit dans l’étude chrono environnement

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Oui. On diffuse autant que possible. Ça remonte peu à peu dans les médias suisses.

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Bien sûr, cela pourrait aussi être une piste.
Il serait intéressant d’étudier les souches infectantes et les souches environnementales et de comparer les différentes rivières, atteintes ou pas.
Mais ce genre d’études a un coût, si tant est d’ailleurs que cela soit faisable.
David

Oui c’est faisable et pas forcément très cher. Les Suisses l’avaient fait lors des premiers épisodes en 2010 et 2014 et avaient mis en évidence une lignée particulière…

A+
J

Voici quelques chiffres issus du rapport de la Fédération neuchâteloise La Gaule, publié aujourd’hui.
Observation sur secteur T2, rive suisse (correspondant à un tronçon du secteur de Grand’Combe des Bois), dimanche 4 décembre.

Température de l’eau : 6,5°C, débit : 2m3/s

Truites malades 17 / truites mortes 6
Ombres malades 2 / ombre mort 1

Total 19 poissons malades, 7 morts

95% des sujets touchés font entre 40 et 50 cm, les 5% restants sont plus grands. Les poissons en-dessous de 40 cm ne sont pas touchés, du moins pour l’instant.

La situation est qualifiée de « délicate », est la maladie est « en augmentation ». Sur ce secteur, les truites n’ont pas encore frayé, et c’est la première fois que la maladie est observée avec cette ampleur avant la fraie. Imminente, celle-ci ne devrait pas arranger les choses, bien au contraire.

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Let oui l’épée au dessus de la tete a décidé de tomber

Pas mieux sur la loue entre herbicide en bord de cours d’eau et truites agonisantes

Tout va bien!