Selon plusieurs échos, il semblerait que le Doubs, en particulier à Goumois, soit touché en ce moment par un forte mortalité chez les truites, avec une importante partie des contingents fortement touchée par la saprolegnia sur les frayères (1/2, voire 2/3). Beaucoup de poissons morts. Les amis qui ont fait le déplacement sont très inquiets. Et les photos ne sont pas belles.
Je n’ai pas eu le temps d’aller voir par moi-même. Si certains d’entre vous passent dans les parages, merci pour vos retours.
… "Chiotte !!! "
Je confirme que Goumois est fortement impacté. Le Président a contacté FR3: j’attends confirmation…et le reportage.
Et ça ne se limite évidemment pas à Goumois.
Grosse et magnifique truite de Grand’Combe des Bois. Un totem à l’agonie…
Purée ça fait bien peur! Si ça devait arriver sur des rivières que je connais je pense que j’en serais malade. Déjà là ça me fait froid dans le dos. À Quand une prise de conscience ? Juste pour savoir c’est un virus ou une bactérie qui cause ce genre de maladie?
Les poissons en ont pris plein les dents cette année sécheresse et maintenant ça😔.
La chaleur n’aurait pas eu un impact sur ces virus et le reste?
C’est évidemment lié. La saprolégniose, maladie fongique, est favorisée entre autres par une immunité amoindrie, notamment chez des poissons fortement soumis au stress et déjà préalablement affaiblis. On la trouve naturellement au sortir du frai, mais chez une population en forme, elle ne prolifère pas. On peut la considérer comme un indicateur critique d’un biotope fortement fragilisé.
La reproduction chez les salmonidés est malheureusement un moment où le système immunitaire déprime et où ils attrapent les maladies qui trainent. Chez les saumons du pacifique la mortalité est de 100%.
Chez le saumon atlantique il y a des poissons qui survivent. Et chez la truite et l’ombre, il y a des mortalités plus où moins importantes en fonction des conditions du milieu. Dans le cas de l’est de la France, cela n’est que le révélateur d’un milieu qui se dégrade en raison des problèmes largement évoqués dans ce fil de discussion.
Baisse du débit, présence de pathogène, eutrophisation lié à la présence d’élevages sont des facteurs aggravants.
Quand on n’aura plus de rivière en bon état, ça en sera fini de la pêche à la mouche. Couper la parole à ceux qui dénoncent ces situations ne changera rien.
Fred
Quelle misère…ça fait pitier
On peut la considérer comme un indicateur critique d’un biotope fortement fragilisé.
C’est juste mais celà n’explique pas pourquoi ces épisodes de mortalité récurents sont spécifiques aux rivières de FC alors que la totalité des rivières Francaises sont dans un état de fragilisation similaire (voire souvent pire) et ne connaissent pas des épisodes de saprolégniose. Il nous manque un élément fondamental de compréhension.
A+
J
Salut @John78,
Quel est l’état de la recherche à ce sujet (si existant) ? Le profil karstique de ces rivières, favorisant une plus grande perméabilité (et plus profonde), n’est-il pas un élément de la balance ?
Sauf erreur, Toor (1983) et Carballo (1991 et 1995) avaient un temps souligné la possible influence des épandages de lisier sur la saprolégniose, mettant notamment en lumière le rôle joué par l’ammoniaque. Mais ces études sont anciennes et je ne mesure pas leur pertinence. Qu’y a-t-il de neuf et de plus fouillé depuis ? Mis en rapport avec la perméabilité des sols très spécifique à cette région (et qu’on ne retrouve pas, ou moins, dans les autres rivières également fragilisées), cela permet-il de fournir un élément d’explication ?
A-t-on des mesures comparées des concentrations d’ammoniaque, de cuivre ou de nitrite en hiver ou au printemps pour ces différentes rivières, par exemple ?
Et la Touvre , il me semble qu elle ramasse de la même façon non?
Après sur les rivières où en novembre décembre on ne voit pas pas a 15 cm de fond on s en aperçoit peut-être moins
Milieux très karstiques + élevage très intensif/bovin(Comté/rejets)…(+ « un peu » de porcin) ?
Ne vous inquiétez pas puisque l’administration vous dit que ces rivières sont en « bon état écologique »!
Ganna demande « à quand une prise de conscience? »…hé bien ça dépend ce qu’on entend par « prise de conscience ». Si c’est déplorer la situation et se lamenter sur les réseaux sociaux, blogs et forums divers on est pas mal je pense. Si c’est agir concrètement en modifiant ses habitudes, en donnant du temps ou de l’argent aux associations environnementales qui se battent pour défendre nos rivières, on est loin du compte.
Dernier exemple en date il y a quelques semaines avec l’appel des associations SOS Loue & rivières comtoises et ANPER-TOS relayé ici même pour participer à la récolte des fonds nécessaires à une action en justice dénonçant le classement en « bon état » de ces rivières où plus de 80% de nos chères populations de salmonidés a disparu en l’espace de deux générations.
Après une semaine de parution du lien renvoyant vers l’appel à financement, bilan de la « prise de conscience » sur LE forum de la PALM en France: 3 contributeurs et 75€ récoltés. Ces contributeurs venaient ils au moins de Gobages.com? Même pas sûr.
Pour comparaison durant cette même période, 500 utilisateurs actifs ont parcouru le forum…
Dommage que nous pêcheurs à la mouche, dont notre loisir dépend tellement de la qualité de nos rivières, nous n’arrivons pas à nous mobiliser davantage pour la défense de nos cours d’eau car avec des moyens limités et les quelques personnes très motivées qui les animent, ces associations et notamment ANPER-TOS ont obtenus de belles victoires devant les tribunaux. Avec plus de moyens ils pourraient s’attaquer à plus gros.
Je ne sais pas, c’est de l’éco-tox et c’est pas mon rayon d’expertise.
A+
J
Oui c’est sûr que quand c’est claire cela se voit mieux mais le taux de mortalité n’est pas le même suivant les années et surtout ne touchent pas les mêmes individus. Si je prends le cas de ma pisciculture, l’année dernière c’est surtout les mâles qui ont morflés (plus de 50%) mais cette année (effet sécheresse ou température?) c’est aussi aussi les femelles qui meurent après la fraie. Même les farios qui n’ont pas été manipulées pour la reproduction y trépassent aussi (même dans d’autres bassins sans communication avec le bassin de géniteur) . Par contre aucune mortalité sur les 0+ et les1+. Il y a clairement une combinaison de facteurs mais c’est inquiétant pour l’avenir si 2022 devient la norme…
Bonsoir.
Quelle triste situation!
La Touvre est également très touchée. Le point commun est à mon avis la pollution azotée.
Mais je ne crois pas (ne sais pas si) qu’il y ait de rationnel scientifique qui le soutienne. Cela complique les possibilités de dénoncer et de combattre les pollueurs.
Bonne soirée,
David
L’état des rivières Franc-Comtoises a fait l’objet d’une étude co-financée par la région Bourgogne-Franche-Comté, le département du Doubs et l’agence de l’eau qui a couté 1 million d’euros, qui a duré 9 ans et qui a été menée par le CNRS et l’Université de Franche-Comté. Rien que ça…
Le problème est parfaitement connu. En voici la synthèse:
Il y a plein de choses intéressantes dans ce rapport mais absolument rien sur les causes de mortalité de truite.
A+
J
Merci mais je n’ai pas trouvé le lien pollution azote et saprolegniose.
Il m’a échappé?
David