On peut toujours mettre un cataplasme sur une jambe de bois en effet. Ça rassure mais ça sert pas à grand chose.
C’est tout l’écosystème qui s’effondre avec le réchauffement climatique dont les sols, les forêts et plus globalement l’hydrologie telle qu’on la connaissait. Regarde les images de cet été.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir sur les autres facteurs mais on n’est absolument pas dans les mêmes ordres de grandeur en terme de perturbations systémiques.
Oui bien sûr Fred le climat de la planète part en cacahouète, ça menace bien plus que nos chers poissons, on est tous d’accord là dessus.
Mais dans ce sujet on parle des mortalités de salmonidés et de l’état de dégradation des cours d’eau Franc-Comtois. Pour toi la thermie en est le principal facteur.
Mais des secteurs où la thermie est encore conforme aux salmonidés ne sont pourtant plus que l’ombre d’eux même (exemples: Doubs Franco-Suisse, Dessoubre, Haute-Loue, Cusançin).
Certaines espèces d’algues filamenteuses comme Vaucheria apprécient les eaux fraiches. Autrement dit tant que tu as des nitrates et du phosphore en excès dans ta rivière tu finiras, même avec de l’eau fraiche, avec un milieu asphyxié par les algues, avec tout ce que ça engendre au niveau colmatage des habitats, diminution des larves d’insecte (sans parler de l’effet des micropolluants), oxygène dissous, production de substances toxiques, etc. etc.
Donc comme le concluait le regretté Norbert Morillas dans l’Echo des radiers, comme l’a conclut l’étude CNRS-Université de Franche-Comté, mon avis est que le principal facteur de dégradation c’est:
Compléments aux infos précèdentes, parution Est républicain de ces derniers jours.
1-La préfecture du Jura a signé le 1er décembre 2022 une mise en demeure. Cette décision somme l’entreprise, propriété du groupe Lactalis, d’améliorer rapidement la qualité des effluents qu’elle rejette dans la Vallière.
2-Pollution du ruisseau de La Vau : la porcherie d’Eternoz devant les juges
Un contrôle administratif est effectué et permet de constater le déversement de lisier, dans une faille. Elle a mené au ruisseau.
À l’issue des délibérations, les juges ont condamné le patron à 2000 € avec sursis. L’entreprise a écopé d’une amende de 8 000 € dont 7 000 assortis du sursis.
L’amende me semble dérisoire et donc non dissuative.
Et des méthodes de pêche permettant de prendre ce qui est interdit.
Quand le brochet est en pêche interdite, la cuiller, les poissons nageurs, les streamers sont interdits. En clair, les moyens de pêche susceptibles de capturer le brochet sont interdits.
Je cite le règlement: " Sur le Doubs Frontière, la pêche de l’ombre est interdite de l’aval du barrage du Refrain à Clairbief."
Interdit-on les moyens de prendre de l’ombre, au minimum jusqu’à son ouverture spécifique ? NON bien sûr que NON, il faut bien vendre des cartes !!!
Alors nous aurons comme l’année dernière, un reportage de FR3 interrogeant un pêcheur se ventant d’avoir « fait 3 ombres » à l’ouverture du 1er mars.
Bravo, continuons jusqu’à ce que « MACHIN » , pêcheur à la mouche de renom, ai pris le dernier, et là, nous ne relâcherons plus nos rêves, car ils auront à jamais disparus.
Je n’aime pas voir ce spectacle des pêcheurs aux appâts naturels dans les courants et pire encore des moucheurs qui s’acharnent sur les ombres à l’étiage alors que leur pêche est formellement interdite.les truites étant difficiles à prendre beaucoup ne viennent que pour pêcher les ombres.
Mais ne nous trompons pas de cible. Le vrai et l’unique problème est la qualité de l’eau. Les pêcheurs preleveurs et autres cormorans ce n’est rien.
Pas de division entre pêcheurs mais tous ensemble arrêtons le comté et adhérons (et participons ) à SOS Loue et rivières comtoises.
Quelques passages, propos du Garde Fédéral:
Cette année, on trouve moins de poissons morts car il n’y en a bientôt
plus. C’est aussi simple que cela.
J’ai vu plus de poissons malades que de poissons en bonne santé.
On est mi-février et les fonds de la rivière sont déjà très sales. Je pense que
la Loue est bientôt morte, elle vit ses dernières années si rien ne change très rapidement. Et je ne vois pas pourquoi cela changerait :depuis une décennie, on fait des réunions, on se donne des délais supplémentaires. Mais ces délais vont être fatals pour la rivière.
Effectivement le ressenti est particulier pour cette ouverture. Le niveau d eau bas, les fonds déjà colmatés et encore des poissons malades, la reproduction de l ombre qui approchent font craindre le pire aux amoureux de cette rivière.
Hier quelques éclosions , quelques zébrées en actions.
« Je ne supporte plus de voir défiler des poissons morts » : la lente agonie de la Loue, rivière mythique du Doubs
Le cours d’eau, célèbre pour ses truites et ses ombres, subit une eutrophisation croissante et ne parvient pas à enrayer la mortalité de poissons. De plus en plus, la justice se saisit des cas de pollution.
A l’heure du petit déjeuner, il n’est pas rare que Jean-Michel Blondeau n’ouvre plus ses volets côté rivière, celui où la façade de sa maison d’Ornans (Doubs) plonge dans la Loue, conférant, avec d’autres ruisseaux, son air de petite Venise à la cité du peintre Gustave Courbet. « Je ne supporte plus de débuter ma journée en regardant défiler des poissons morts », explique le président de l’Amicale locale des pêcheurs. Longer l’eau jusqu’au lieu-dit Le Miroir suffit pour voir des cadavres d’ombres communs et de truites fario au-dessus desquels nage un canard indifférent. « On ignore pourquoi ils viennent mourir là, poursuit notre guide. Sont-ils trop épuisés pour affronter le courant ? Est-ce une question de température ? »
Jean-Michel Blondeau s’adonne moins à son loisir. Quand il se rend à la rivière, plutôt que ses cannes, c’est son kit d’analyse du SAMU de l’environnement (association consacrée à l’analyse de l’eau, de l’air et des sols) qu’il emporte pour effectuer des prélèvements.
L’asphyxie de la rivière, agressée par l’excès d’azote et de phosphore, progresse de façon notable depuis une quinzaine d’années « avec des moments calmes et des poussées d’eczéma », remarque Jean-Pierre Herold, professeur honoraire de biologie à l’université de Franche-Comté. Les pics de mortalité de poissons dus à la saprolégniose, causée par un champignon paralysant, sont de plus en plus fréquents. Les algues vertes filamenteuses colmatent les fonds. L’eutrophisation s’accroît. L’avenir des espèces salmonicoles est compromis. A la suite d’un nouvel épisode de mortalité de poissons en février, le collectif SOS Loue et rivières comtoises, connu pour ses recours de principe contre l’Etat, qu’il accuse d’inaction, a relancé l’alerte.
La maire d’Ornans, Isabelle Guillame, a décrété 2023 comme l’année de La Loue. C’était une promesse de sa campagne pour sensibiliser au mauvais état de la rivière. Le coup d’envoi en a été donné mercredi 22 mars, Journée mondiale de l’eau. Secrétaire régionale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en Franche-Comté, l’ancienne ministre de l’environnement et de l’aménagement du territoire Dominique Voynet y a greffé une « action militante et citoyenne ». « Se battre pour la qualité de l’eau est essentiel, insiste-t-elle*. L’état de La Loue en est l’illustration. Il faudrait que l’Agence de l’eau puisse aider financièrement les communes à rénover leurs stations, ce qui n’est pas le cas. »*
La responsabilité de la filière comté
Si la rivière de première catégorie, qui connut son heure de gloire quand des pêcheurs du monde entier tel Hemingway s’y pressaient, agonise désormais, les raisons en sont multiples.
La filière comté a sa part de responsabilité dans les pollutions qui dérèglent les périodes de reproduction, affaiblissent les poissons et les rendent vulnérables. La profession, consciente qu’il y va de son image, revoit son cahier des charges et sensibilise ses troupes. Mais bien des faiblesses subsistent : un nombre de vaches élevé rapporté à la surface du territoire de l’appellation d’origine protégée, des quantités de production de lait autorisées ignorées dans une logique de « produire plus », et surtout, le fumier qui a cédé la place au lisier, plus liquide. « Sur un sol karstique qui favorise les infiltrations, où tant de haies et de talus ont été rasés, c’est lourd d’effets, relève Jean-Pierre Herold*. Le fumier engraissait les prairies, le lisier nourrit les algues vertes. La Loue n’héberge plus que 20 % des poissons qu’elle ne le devrait*. Les stabulations ont été installées avec l’aide publique, les éleveurs n’ont ni les moyens ni l’envie d’un retour en arrière. Il faudrait définir une limite annuelle pour ces apports de lisier. »
Les effluents d’élevage, les déjections animales, l’épandage d’engrais ou de pesticides, l’absence de sérieux de quelques fromageries n’occultent pas, pour Gérard Mamet, d’autres « coupables » potentiels.
L’ex-conseiller municipal (EELV), naguère « agriculteur et professeur de sciences naturelles », les liste : « Le traitement des grumes en forêt, les pollutions artisanales, industrielles, domestiques, ponctuelles ou pas, des fuites d’hydrocarbures et des infiltrations de décharges sauvages, le réchauffement climatique, les sécheresses avec des niveaux de chaleur de l’eau qui peuvent atteindre 25 °C par endroits, fatals aux poissons… »
A Ornans, des maisons déversent encore leurs eaux usées dans la rivière, des canalisations sont rongées au point que la station d’épuration absorbe 60 % d’eau claire au détriment de celle qu’il lui faudrait en réalité filtrer.
Baptisée le « “manège aux canards”, parce qu’ils adorent s’y poser et y faire quelques tours », indique Jean-Michel Blondeau, la station date de 1982. La maire sait qu’elle n’est plus en phase avec les besoins, ni prévue pour traiter les nouvelles sources chimiques de pollution.
Isabelle Guillame assure l’ériger en priorité de son mandat. « Il faut passer sa capacité de traitement de 4 500 à 6 000 habitants, reprendre le réseau communal, le faire passer au plus près des propriétés privées pour que les habitants puissent s’y raccorder à un prix acceptable, mais tout cela a un coût et prendra du temps. Sans aides, il faudra tripler le tarif de l’assainissement », prévient-elle.
« C’est comme les radars routiers »
L’Etat a procrastiné. Un préfet du Doubs a reproché au collectif SOS Loue de faire de « l’agri-bashing ». Son successeur, Jean-François Colombet, plus à l’écoute, a lancé un plan rivières karstiques 2022-2027. Le dispositif acte l’urgence, mais est suspecté d’être « un coup de com », ce dont se défendent ses acteurs. Jeudi 16 mars, le préfet Colombet a annoncé la création d’une brigade de gendarmerie de lutte contre les atteintes à l’environnement.
Claire Keller, substitut du procureur de Besançon chargée de ces dossiers, s’en félicite. Elle ne peut s’appuyer que sur seize agents de l’Office français de la biodiversité, un effectif « insuffisant », s’inquiète-t-elle. Ces gendarmes lui permettront d’augmenter les contrôles et constatations. Depuis qu’elle a fait condamner durant l’été 2022 la fromagerie Monnin, à Chantrans, à 70 000 euros d’amende, dont 40 000 euros avec sursis pour infraction à la réglementation des installations classées et pollution, et une autre, la société Perrin, à Cléron, à 30 000 euros dont 20 000 euros avec sursis, la magistrate incarne l’espoir des amoureux de la Loue.
L’intéressée relativise et note que son rôle est d’appliquer le droit, non de composer avec la réalité économique et d’aligner des mises en demeure non suivies d’effets. « C’est comme les radars routiers, si vous ne recevez jamais de sanction, vous ne portez plus attention aux radars », sourit celle qui aimerait concilier les deux « pépites » de la région : le comté et l’environnement. « Si chacun s’y met, on peut améliorer la situation en cinq ans », espère-t-elle. Les montants dissuasifs qu’elle requiert en audience font frémir les pollueurs. « La prévention a eu son temps, ce sont des chiffres à la hauteur des enjeux, considère la parquetière. J’intègre dans le calcul de l’amende tous les éléments que je peux trouver : le montant de PAC [fonds de la politique agricole commune] reçu, le cumul des économies indues réalisées sur la durée, le résultat net, le préjudice écologique, etc. Mais je n’envoie au tribunal que ceux qui sont vraiment de mauvaise foi. »
La fromagerie Monnin, qui a lancé les travaux d’une nouvelle station, a fait appel du jugement. Claire Keller s’en réjouit : « Oui, il faut que des gens fassent appel. L’idéal serait que certains aillent en Cour de cassation. » Pour la magistrate, une « jurisprudence établie au plus haut niveau » permettrait de clarifier le droit, aujourd’hui éclaté entre différents codes et textes complexes. « S’y orienter, pour un bon juriste, est un travail de fourmi. Nous avons besoin d’un droit qui soit clair et intelligible par tous. »
Le soucis c’est que la puissance publique est préoccupée par sa réélection et il y a bien plus de consommateurs de comté (qui ne sont pas prêts à le payer plus cher) que de citoyens qui se préoccupent de l’environnement…
On touche aux limites du modèle démocratique, hélas à ma connaissance il n’y a pas de meilleure alternative à ce modèle …