Le Doubs et La Loue en souffrance

Je m’apprêtais à poster cette vidéo ( envoyée par l’appma très engagée à laquelle j’appartiens ) mais tu m’a devancé.
Je reproche quand même à cette vidéo ( c’est succinct ok, ça n’a pas la prétention d’ aller au fond des choses.) de rendre les agriculteurs pour principaux responsables. Quid des fromageries ? Quid des consommateurs ?

Merci Fred pour cette vidéo très pédagogique en espérant que la production de comté n’augmente plus. J’en mange encore mais je me tâte de boycotter ce fromage que j’adore, un copain moucheur responsable de cuisine dans une grosse collectivité a fait le choix de ne plus en acheter. Le problème n’est pas nouveau, la première fois que je suis allé sur la Loue en 1997 il y avait déjà ces algues filamenteuses signes d’eutrophisation à Chenecey-Buillon, depuis elles n’ont fait que progresser vers l’amont et les poissons disparaître. Cette année,j’ai appris que cela recommençaient à mourir sur la Loue du côté d’Ornans. Si la production de comté reste au niveau actuel cela sera difficile de retrouver les niveaux de cheptel d’autant mais en interdisant l’épandage en hiver et en augmentant les capacité de stockage du lisier et fumier des fermes on peut espérer. Je suis retourné cette année en Franche comté, certains secteurs ont retrouvé un cheptel plus que correct mais ce qui est flagrant c’est que dès que le niveau baisse et que la température augmente ces algues explosent et asphyxient tout. En plus il y a cette mousse blanche à la surface de l’eau qui s’accumule dans les retournes en faisant parfois des sortes d’iceberg. L’eau est claire mais a une couleur pisseuse je pense due à la dégradation des algues qui passent dans les turbines des micro-centrales ou des eaux de lavage? Bref, je pense qu’il faudra attendre quelques années pour voir les bienfaits s’il y a de cette modification de cahier des charges AOP.

Pour être allé pécher la Loue début juillet, les observations sont catastrophiques : à l’aval d’Ornans, AUCUN poisson n’est visible !! En remontant un peu (miroir), quelques individus de grandes tailles (trf et obr) - beaucoup moins nombreux qu’à l’habitude - des poissons malades (saprolegnia) voire morts. Dans la ville, même constat ! au dessus, idem. Peu de poissons, que des individus âgés, mais les effets de la « mousse » semblent peu présents.
S’il est absolument impossible d’estimer une population et un peuplement par simple effet visuel - encore plus pour la trf que l’obr -(un combi pechelectric + analyse de la repro… à minima), pas de petits/jeunes poissons…
Et pourtant début juillet les niveaux étaient très corrects voire bons, et la rivière très peu alguée (un effet du non lessivage par l’absence de précipitation ??).
Les chroniques de pêches électriques font peur (baisse continuelle des densités, survie de sujets âgés de moins en moins nombreux… les + bas chiffres relevés en 2019), la température qui explose dès Ornans …
La Municipalité a changé lors des dernières élections. Elle affiche (??) une volonté de mettre un coup de collier, notamment sur l’épuration (très déficiente et vétuste).
Quant à la moyenne Loue, elle est vide de poisson… même certains parcours privés (même ceux soutenus). le milieu est devenu inhospitalier !
J’ai toujours soutenu le fait qu’il ne fallait pas abandonner la rivière. J’en suis revenu (j’avais fait aussi Haut dessoubre et Doubs), très très attristé… Bien que m’y rendant depuis 1990, je ne sais pas si j’y retournerai (comble du comble, certains aappma, n’ont rien trouver de mieux que d’augmenter notablement le prix du ticket journalier - entre 21 et 24 euros… volonté manifeste, d’écarter les étrangers ??? un pas que je n’hésiterai pas à franchir !).
Depuis 2010 à 2012, les années de grandes mortalités, rien n’a changé. Si, une dégradation des conditions hydro-climatiques (débits moyens et d’étiage en très forte baisse, thermie en hausse… ==> donc dilution encore plus problématique).
Cette rivière fut un mythe, 130 km… elle n’est plus vraiment salmonicole que sur 35/40 km et dans un état de dégradation terrible !
terrible…

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Je pense justement que cette vidéo a pour but d’informer les consommateurs qui n’ont aucune connaissance de la situation.
J’aurais ajouté quelques images de poissons agonisants couverts de mousse ça aurait été plus explicite.

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Et bien qu’elle tristesse… Ça fout les boules quand même :pensive:

Si rien ne change, il n’y aura plus grand chose à pêcher dans l’Est d’ici une dizaine d’année (en dehors des torrents alpins).

Oui ben qu’est ce qu’on fait ? C’est bien beau de taper sur le lait mais dans nos actions de tous les jours, on change quoi pour que ça évolue favorablement ?

L’économie est repartie comme avant la Covid-19 ou presque, tout le monde repart pêcher à l’étranger et à commander en Chine.

Faut pas de plaindre après. Le changement climatique, Comté ou pas, il va emporter nos derniers cours d’eau à truites. C’est mort et enterré.

Fred

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A long terme oui, mais dans le cas des rivières franc comtoises telles que la haute loue et le hra, la thermie n’est pas le principal problème actuellement ni dans les années à venir. La pollution est le problème numéro 1.

La thermie est tout de même un gros problème dès l’aval d’ornans et de Champagnole…mais ces parties sont peut être déjà enterrées.
On va désormais bientôt dire tres haute loue et THRA (très haute rivière d’ain).

Le chevesne à la mouche une belle pêche d’avenir!

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oui, la thermie est plus qu’un problème… sub-létale (voire létale pour les jeunes stades) à l’aval d’Ornans, de Champagnole, sur un grand linéaire du dessoubre (la limite des 2 aappma ?), la BRA, très très à la peine…tout ça cumulé à la quantité et qualité de l’eau…
l’avenir est très sombre :rage:
++

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30 kilomètres valables restant sur 130, tout l’aval cramé alors qu’une rivière s’auto-epure au fur et à mesure qu’elle progresse… :thinking:

C’est clair la thermie n’y est pour rien. :rofl:

Tu peux continuer à prendre l’avion.

Fred

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Mouais ça dépend quand même de ce qu elle ramasse sur son cours…:pensive:

Perso j ai pas connaissance de bcp de rivière avec une qualité meilleur a l aval qu a l amont :thinking:

Je reste persuadé que sans ce surplus de nitrates dûs à l’agriculture les températures actuelles permettraient d’avoir des populations de salmonidés bien en aval de ce que nous avons actuellement. Après concernant la remarque sur mes voyages de pêche, en effet je voyage pour la pêche. Quand je ne prends pas l’avion, je fais bcp de kilomètres car je n’ai pas de rivière à truite à 10 min de la maison.
Je devrais faire quoi ? Me priver alors que ça ne changera strictement rien ? Que l’inertie du réchauffement climatique fait que quoique l’on fasse nous n’en verrons jamais les résultats et probablement que nos enfants non plus ?
Je suis désolé mais je préfère que l’on parle des problèmes pour lesquels on peut espérer des changements à l’échelle de notre vie ou de celle de nos enfants…

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Je suis à Mouthe en ce moment… Il y a des chevesnes partout… Même près des sources du Doubs… Inquiétant.

Et pour compléter : j’ai pêché la loue début juillet en aval d’ornans, l’eau etait très fraîche et les poissons crevaient déjà…
Y’a aussi de la mortalité sur la haute loue : Montgesoye, Lods… alors que la température de l’eau y est fraîche !
Les gens parlent de mauvaise manipulation de poissons… foutaises ! La pression de pêche n’est pas si importante que ça.
Pour comparer il suffit d’aller sur l’albarine, où la pression de pêche est démentielle, les poissons sont parfois manipulés n’importe comment (pêchés depuis les quais, tombés sur le goudron et balancés de 3m de haut…) et on y trouve moins de poissons morts car il n’y a quasi plus aucune pollution sur la rivière…
Fred, je t’invite à aller voir par toi même ce qui s’y passe pour te rendre compte.

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Cahier des charges du Comté : à lire pour voir les évolutions et ce qui reste encore à faire.
http://www.comte.com/fileadmin/upload/mediatheque/documents_pdf/revision_du_cahier_des_charges_du_comte_juin_2019-.pdf

Les évolutions du cahier des charges vont dans le bon sens même si l’idéal serait non pas un plafonnement de la production ai niveau actuel mais une baisse du volume de fromage produit.

Car tu peux mettre des règles strictes dans chaque exploitation, ces règles peuvent être respectées, si tu multiplies les sources de pollution, au final en valeur absolue la pollution n’est pas maîtrisée.

C’est le drame de nos rivières. Les normes sont imposées entreprises par entreprise, STEP by STEP, chaque bloc peut individuellement respecter les normes mais quand tu fais la somme de toutes ces pollutions légales, tu arrives bien au delà de ce que nos rivières peuvent supporter.

Ensuite, c’est très léger sur certains points. Pas de taille des haies en période de nidification. Bien. Mais quid de la longueur de haies par vache sur les exploitations par exemple ? Aucun minima imposé.

Quid des spécificités géologiques locales (un karst, c’est pas le massif armoricain). C’est bien beau de mettre entre parenthèse certaines valeur de référence mais elles correspondent à quoi ? Que pourrait supporter le massif ?

Pas de risque que j’aille vérifier par moi même, l’été, les salmonidés, je leur fou la paix le plus possible.

Fred

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Accuser la thermie, OK, sauf que ce facteur intervient également à l’étranger. Or, en Autriche, Slovenie, Croatie et j’en passe, poissons sauvages et alevines ne crèvent pas… C’est donc bien la pollution ou (et) le prélèvement excessif qui sont les causes principales du déclin de certaines rivières françaises.

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Il faut comparer ce qui est comparable. En terme d’altitude et de cycle pour les poissons. Une rivière alpine qui voit passer le camion de la pisciculture une fois par semaine est elle comparable à la moyenne Loue ?

Fred

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Les fonds tapis d’algues augmente le réchauffement de l’eau beaucoup plus que les graviers propres. C’est le cercle vicieux. snif…

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